Posts Tagged ‘mariage’

Je ne vous montre pas celle de mes seins contre une icône

juin 26, 2016

Mélodie Nelson

photo par Myriam Lafrenière

Je voulais être un personnage. C’était plus facile pour moi, vouloir être un personnage que d’écrire ou whatever. Puis finalement personne ne pouvait écrire sur moi comme moi je pouvais écrire sur moi, personne pouvait dire ce que ma mouille goûtait parce que j’étais la seule qui écrivait mouille dans mes cours de création littéraire à l’université, une fille insistait pour me dire qu’il existait un vrai mot pour ça, c’était cyprine. Et je savais c’était quoi la cyprine. C’était un beau mot, mais moi ce que j’avais entre les jambes, c’était de la mouille.

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Je suis plus vieille maintenant et je n’écris pas assez et parfois devant le miroir ou sur mon tapis de yoga je redeviens un personnage. Je pensais pas trouver quelqu’un qui voudrait me voir vivre en personnage, en moi exagéré, en moi en bikini/lingerie/perruque blonde/legging made in China fushia dans une église.

Mais Myriam Lafrenière partage avec moi un désir d’images fracassantes, de féminité exacerbée parce qu’elle aime toutes les formes que la féminité peut prendre, elle aime les melons d’eau de David Lachapelle et j’aime les crottes de fromage que Pamela Anderson lance dans les airs pour David Lachapelle.

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Nous avons joué ensemble, dans une église, et j’étais extatique, sauf le moment où j’avais du rouge sur les dents/des Cheetos sur les dents et qu’une dame est entrée pour prier. Je ne savais plus comment me rhabiller, j’étais mortifiée et je répétais le mot grotesque à Myriam.

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J’étais son personnage, à Myriam, mais aussi une fille de trente ans qui se prenait un peu pour Amanda Lepore/Pamela Anderson et Courtney Love – et c’était mieux qu’à mon mariage, alors que j’avais demandé à ma cousine de me prendre en photo, juste avant que je ne vomisse, parce que je trouvais que je devais avoir l’air top et trash, au-dessus de la cuvette, bleachée et en bikini à cerises.

Anouck mange des tartes choco-poire

février 23, 2016

Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.

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Anouck marche devant moi, dans son manteau bleu. Ses cheveux auburn sont attachés, mais quelques bouclettes s’échappent de sa couette. Nous nous arrêtons devant un appartement dont la fenêtre, énorme, nous laisse voir des centaines de livres empilés l’un sur l’autre, des livres qui semblent sortir d’un film d’Indiana Jones, à l’allure de parchemins secrets, poussiéreux.

Je prends en photo Anouck devant la fenêtre, me pointant une statuette de la Vierge Marie. Sur la photo, Anouck a son sourire de gamine. Anouck a un sourire de gamine qui vient facilement, qui n’est jamais forcé. Elle peut parler de tout ce qui est resté chez ses ex, et qu’elle ne retrouvera pas, et garder le sourire. Elle peut parler des morceaux de ouate que les mannequins mangeaient quand elle marchait pour Jean-Paul Gaultier à Paris et garder le sourire.

Anouck, elle, ne mangeait pas de morceaux de ouate.

Nous nous interrompons sans cesse, Anouck et moi, parce que nous parlons toujours de l’une ou de l’autre, de ce qui nous touche, des maux de dos de son père, de l’enfant que j’ai dans mon ventre, quand nous marchons, ensemble, elle dans son manteau bleu, moi dans un manteau rouge que je ne tente plus de boutonner.

Nous partageons des nachos et buvons du thé vert au Laïka, puis nous nous rendons dans une boutique kistch. J’achète un Playboy vintage et je crois qu’elle achète un jeu de cartes de femmes toutes nues pour son frère, ou elle pense l’acheter, puis se ravise, certaine qu’il serait gêné. Nous essayons des chapeaux et des boucles d’oreilles à pinces.

Anouck, c’est une amoureuse, et tout l’anime, tout joue à l’animer, les chapeaux, les bijoux, les foulards à motifs de flamands roses, les jeans sans poche sur les fesses, ou c’est elle, c’est elle qui réussit à rendre tout plus vivant.

Elle prend le vrai à bout de bras, comme des étoiles à distribuer dans la rue, pour tout le monde, elle veut embrasser ses amies, danser, faire grincer le lit, tant pis pour les murs trop minces, elle veut être là, et je suis là, je veux être là pour elle, pour ses secrets, ses peurs et ses sourires de gamine.

À son mariage, elle porte une robe blanche, un ventre rond et elle mange une pointe de tarte choco-poire et maintenant, toutes les tartes choco-poire goûtent l’amour ou les célébrations, elle est comme ça, Anouck, magique.

Lundi oui oui oui: Casa Corfu et voeux de mariage

juin 16, 2015

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Mes enfants ont fait semblant d’être des chiens et ils ont levé leur jambe à chaque poteau sur la rue Masson, prétextant faire pipi toutes les vingt secondes. Je me suis trouvée très patiente et sans crédibilité aucune pour le prix de maman role model de l’année. Mais who care. Après ils sont allés se foutre les mains dans une machine à café.

Ce que j’aime plus que de répéter à mes enfants que le café, c’est poison pour leurs yeux :

Weekend d’anniversaires d’enfants avec parents sympas et beaucoup de bulles. T-shirt hypocampes de ma maman. Rétrospective hommage à Betsey Johnson. Jogger avec un bouquet de fleurs dans les mains. Ruelles. Livres avec des titres qui attirent plus de clic. Me promener avec mon fils main dans la main. Apercevoir une femme au buffet Casa Corfu, portant un t-shirt à l’inscription Vegan – no way, pas à la Casa, chérie. Scientifiques qui répondent au sexisme d’un mec qui a gagné le Nobel pour autre chose que son attitude de shit face aux femmes dans les laboratoires.

Et des vœux de mariage, trouvés dans la rue, par un ami. Touché, il a trouvé les mots trop personnels pour être mis sur son compte Instagram. Je ne vous en dévoile qu’un passage, de ces vœux adressés à une honey bunny :

« I love everything about you, I especially love the small things ; like how you translate French expression in English unsuccessfully sometimes, or how you prepare dinner plates like pieces of art. »

Bonne semaine y’all! Bisous au Gatorade!

Rouge à lèvres, mariage et porno

novembre 27, 2014

En compagnie de Caroline Allard et Stéphane Dompierre, je suis allée à la superbe librairie Monet, pour parler érotisme à l’émission Rature et Lit. Animée par Elsa Pépin, c’était une discussion intéressante, même si j’en reste traumatisée par mon rouge à lèvres qui a l’air de couler de partout.

Ma fille, pendant que j’écoutais un extrait, n’a retenu que ceci: “Tu es mariée maman?”

Et je n’ai pas vraiment de cou.

Se faire prendre pour une prostituée le jour de son mariage

mars 18, 2013

thevaniaJe ne vois pas souvent mes copines, je pourrais dire que c’est parce que je suis maman et enceinte, mais c’est surtout parce que je suis paresseuse et que je suis nulle niveau organisation – dans le sens de prendre un téléphone ou écrire un courriel avec une vraie de vraie date en tête.

La semaine dernière, c’est des copines qui se sont déplacées pour moi et j’en étais si joyeuse. Vania, la photographe attitrée de toute rencontre de filles et d’événements montréalais, avait amené des thés qu’elle s’était procuré lors d’un périple récent à Toronto. Marion et moi les avons goûtés avec bonheur. Du thé à la noix de coco et à la meringue au citron. Un délice.

Nous avons placoté du mariage de l’une. Ayant retiré son bracelet de Club Tout-Compris cubain, elle s’était fait prendre pour une prostituée dominicaine, en mini robe rouge, déjà pompette des quelques verres de bulles qu’elle avait bu avec son chéri. Embarrassante, la situation, quoique ma copine ait apprécié le petit déj au lit le lendemain, gracieuseté de l’hôtel qui l’avait bien mal traitée la veille. Nous avons aussi parlé d’un copain qui a perdu sa virginité avec une femme de cinquante ans et d’une fille complètement folle, l’ex du chouchou de Marion, qui a déménagé en Angleterre après s’être fait tatouer le nom du mec qu’elle fréquente depuis deux semaines sur le bras. Sur le bras comme dans sur toute la longueur du bras. Je n’avais presque rien à raconter, j’étais juste contente de les écouter et d’avoir des copines qui sont aussi enthousiastes que moi de passer une après-midi à boire du thé et à manger des petits biscuits et du pain brioché, même quand je les accueille les cheveux mouillés et le visage pas maquillé – dans le sens de je suis nulle en organisation et j’oublie que de prendre une douche de vingt minutes, ce n’est pas raisonnable.

source photo: Vania

Ce qui se doit d’être banal

novembre 22, 2012

Depuis que je suis revenue sur Facebook, j’y suis de nouveau accroc. Je me trouve de bonnes excuses pour ne pas me sentir too much mal d’y être accroc, comme la lecture d’articles partagés par Fabrice – qui met aussi des photos de lui déguisé en genre de Castafiore, yeah.

Quand je regarde au téléjournal des pseudo religieux sur un high de moralité douteuse, frappant des femmes aux seins nus parce qu’ils associent homosexualité à bestialité, je suis plus que troublée et inquiète. Mais la lecture d’articles comme la lettre ouverte de Virginie Despentes à Lionel Jospin, et l’entretien avec l’anthropologue français Maurice Godelier me rassurent un peu.

Dans L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariage et de descendance, Maurice Godelier montre que le mariage entre homosexuels devrait être légalisé et normalisé en France, et que les homosexuels, bien que stériles, devraient être valorisés et acceptés comme parents.

Voici quelques extraits de l’entretien entre Maurice Godelier et une journaliste du Monde:

« L’homosexualité n’est ni une maladie, ni une perversion, ni un péché. Les deux espèces de primates les plus proches de nous sont bisexuelles, tout comme l’espèce humaine. C’est un fait scientifique. Si on ne le reconnaît pas, on continue à charrier de l’homophobie. Le deuxième point, c’est que sexualité signifie désir, mais aussi amour. Comme les hétérosexuels, les homosexuels s’aiment. »

« L’Etat doit intervenir pour fixer des responsabilités devant la loi. Il arrivera que les couples homosexuels se séparent. Il faut fixer un cadre. Il faut aussi pénaliser l’homophobie, qui agresse parents et enfants. D’autres gouvernements sont passés par là. Aucune des sociétés qui ont accepté ces évolutions ne s’est effondrée. C’est devenu banal, comme avoir des enfants sans se marier est aujourd’hui banal. »

Maurice Godelier indique aussi qu’il n’y a pas plus d’inceste chez les homosexuels que chez les hétérosexuels. Je trouve ça débile que des lecteurs se doivent d’être rassurés sur ce point. Crazy shit. Et que les lecteurs se doivent d’être rappelés que les homosexuels ne font pas que baiser: ils s’aiment aussi. Gosh. Anyway, moi, j’ai hâte de me marier une seconde fois.

Lundi oui oui oui: de la pieuvre et du poison

août 21, 2012

 

Je suis fatiguée, je n’aime pas écrire ça, parce que tout le monde peut le dire, tout le monde se sent fatigué ou stressé ou surchargé ou whatever. Je suis fatiguée juste parce que je viens de faire ma teinture et que ça me pique le fond du crâne et que ma chérie a été malade la semaine dernière – roséole – et qu’elle n’a pas tout à fait repris son rythme, je me blottie contre elle à cinq heures du matin, j’adore être au chaud, si près d’elle, son sourire quand elle se sépare de mon sein, pour s’avancer vers moi et se laisser tomber sur mon oreiller, enfin, bref, je passe de beaux moments, et je devrais me coucher plus tôt, mais j’aime trinquer avec mon chéri passé minuit, enfin, bref, c’est total ma faute si je suis fatiguée et je voudrais vraiment être une sorcière, comme je croyais l’être quand j’avais huit ou neuf ans, je m’inventerais une potion magique plus efficace encore qu’un Venti Skinny Vanilla Latte.

Voici ce que j’aime plus que les juliennes au bacon partagées avec ma voisine de neuf ans:

Idée de matcher un livre à son maillot de bain. Gros saucisson des Deux Gaulois et son effet sur Alexandre Le Grand – il l’a mis dans son bermuda pour voir de quoi il aurait l’air avec une queue grosse comme celle d’un acteur porno black. Chien fabuleusement poilu d’une copine. Photo de la dernière poutine partagée avec mes belles-filles avant la fin des vacances. 21 Jump Street visionné la soirée du départ des belles-filles, pour que mon chéri soit un peu moins triste. Pieuvre. Voisine qui me laisse sa Presse du samedi. Médecins et infirmières du Children’s Hospital. Chansons qui donnent envie de baiser. Mariage de ma meilleure amie. Courage d’avouer à ma meilleure amie que je voyais les motifs de sa petite culotte à travers une de ses robes. Suggestions de poisons pour sa tasse de café. Conversations entendues sur Masson : « Il pense que j’ai pris l’argent pour me payer un trip de coke. » et « Elle pue le swing. Je lui ai écrit qu’elle puait le swing. Elle pue le swing et elle pue des fesses. Elle ne m’a pas répondu. » Souliers qui matchent avec mon vernis à ongles rose et ma robe Atelier B grise.

Je vous love et je vous souhaite une superbe semaine! Et je me souhaite d’avoir la même motivation qu’une copine sur Facebook qui prend Britney Spears comme modèle – 1000 redressements assis par jour!

Lundi oui oui oui: concours de beauté trans et adoption d’un pélican

juillet 23, 2012

Je reviens tout juste de quelques jours à Cuba – je vous en reparlerai cette semaine, de mon bikini et des nuits de très peu d’heures – et je suis heureuse d’être à la maison, même si je vous jure je suis une fille qui aime la routine et je n’ai plus de routine du tout depuis quelques temps. Les belles-filles sont là et avec l’excitation provoquée par ces retrouvailles et le voyage, Mini Fée et moi nous envoyons valser heures de sieste, sandales et lectures dans la cuisine dès six heures du matin, avec banane à écraser de plaisir en extra.

Je pense à vous mes chéris et mes cocottes, et j’espère que vous passez un aussi bel été que moi – continuez à m’écrire, racontez-moi vos joies de l’été, votre séance shopping de maillot de bain ou les aventures de votre petit dernier qui a goûté du sable pour la première fois sur une plage à Oka. N’importe quoi, j’aime vous lire, moi aussi, vraiment.

Voici ce que j’aime plus que la provision de magazines que je remets à ma maman le weekend :

Me frotter contre la queue d’Alexandre Le Grand jusqu’à ce qu’il jouisse contre mes seins et mon ventre. Concours de Miss Trans World Indian Pageant. Trouver une pinata papillon chez Oscar et plein de bonbons bio aussi. Photographier Belle-Fille Lyonnaise et son papa avant qu’ils ne prennent le thé chez Birks pour célébrer ses seize ans. Éloïse qui donne de belles bottes à Mini Fée pour qu’elle soit aussi enthousiaste que sa fille à sauter dans les flaques d’eau. Lecteurs photographiés dans le métro de New-York. Bientôt le mariage de Travis et Misha et j’ai hâte que Misha se trouve une paire de chaussures. Voyeurisme d’enfants riches (source de la photo de ce billet). Film sur un pélican adopté – je l’écoute avec mes belles-filles en mangeant un sandwich à la crème glacée homemade. Appuies-livres en forme d’ancre de bateau, trouvés chez Indigo. Ne pas être addict à la productivité.

Et un article de Charlie Glickman, qui indique avec beaucoup de respect à quel point ceux qui font du slut shaming sont des merdes – je suis moins respectueuse, moi –

Extrait : « I don’t care how much sex anyone has, how often they do it, or who they do it with. I’m much more interested in the consent, pleasure, and well-being of the participants and the people affected by it. I respect women who are asexual, celibate, monogamous, multi-partnered, or have had more partners than they can recall. I respect women who only have sex after a commitment to monogamy and those who have sex with someone within minutes of meeting them. I respect women who have transactional sex, women who have sex for love, or for any other reason. »

Bonne semaine y’all! Bisous à la sangria blanche!

Petite lapine bouffeuse de dizzy

octobre 11, 2010

Sarah Lee arrive au Byblos, et ça lui prend quelques instants avant de voir qu’une douzaine de ses amis y sont déjà, pour célébrer son anniversaire avec elle, quelques jours à l’avance. Elle se précipite sur moi et me touche les seins. Je ne pouvais pas l’embrasser sur les joues, je suis enrhumée, alors un câlin comme ça, avec ses doigts qui s’enfoncent dans ma veste grise Club Monaco, j’adore.

Elle s’assoit à côté de son mec, qui lui offre des tournesols et des caramels. Elle demande s’il y a un menu végétarien, nous remercie dix fois d’être tous là, et se demande si Tabitha va arriver plus tard. Dolly nous montre sa sacoche : « C’est camel. La couleur de la saison. » Sarah Lee dit : « Je suis contente que ce ne soit plus mauve. Faut prendre un break de mauve. »

Avant que nos plats de dizzy ou de riz au bœuf arrivent, « Je veux bouffer du zizi. », Sarah Lee me dessine sa robe de demoiselle d’honneur sur un napperon en papier. Dolly dit : « C’est comme si tu avais un gros beigne autour du cou. » Sarah Lee précise : « Ou une minerve. Et c’est ma belle-sœur qui l’a cousue, et je crois qu’elle pense que je pèse deux cent livres et non cent livres. Je vais tout faire pour qu’un bébé me vomisse dessus pour que je puisse mettre une autre robe, j’en ai vu une dorée, toute jolie, chez H&M. »

Le serveur verse du vin rouge dans nos verres. Mon mec constate qu’il y a un insecte dans le sien. Nous mangeons en parlant de nos positions sexuelles préférées, « J’aime ça en petit lapin. Je commence mes journées comme ça, sur le bord du lit, mon petit cul dans les airs, et après je lèche la queue de mon mec, sans faire la grimace en goûtant ma mouille. », et de Sarah Lee qui souhaite avoir les mêmes cheveux que Sookie dans True Blood.

Je prends un autre verre de vin rouge, en regardant les autres tester différentes glaces aux concombres, aux amandes et aux cerises. Dolly me fait rigoler, quand, après avoir glissé une petite cuillère entre ses lèvres, elle dit, sans réfléchir : « C’est bon, c’est mou. »

Je m’imagine pas avec une coloc qui se brosse les dents pendant que je me rase la chatte

août 7, 2009

En buvant un coca zéro, je me change, je laisse une pile débile de robes sur ma commode antique. Je demande à Alexandre Le Grand si ma robe Guess noire est trop serrée, il dit non, tu peux déboutonner un peu, voilà, tu aurais de bons pourboires si tu travaillais au Quartier. Je lui montre mon cul, il dit qu’il a envie de me fourrer le t-shirt que j’ai porté pendant la journée dans la bouche et de m’enculer rapidement avant d’aller chez Élise et Jean-Pascal, mais je dis nan, je suis sale, tu en aurais pour quinze minutes à te laver la queue après de toute ma merde.

Dans l’auto, je me remaquille et je me joue dans les cheveux en me regardant dans le miroir, j’adore faire semblant d’être aussi sexy que Dita Von Teese. Nous arrivons à Habitat 67 et mon mec me dit que nous allons dans le bloc sous celui d’Élise et Jean-Pascal, parce que le leur est utilisé pour un tournage de film, Funkytown, avec Patrick Huard.

Élise vient vers nous, elle m’embrasse et me dit que je suis toute belle, et si Élise dit que je suis belle, c’est comme le compliment ultime, c’est ma copine extra la plus classe, celle à qui je voudrais le plus ressembler si j’étais pas plus racaille blanche que noblesse, elle est toujours plus que jolie, avec son sourire, ses ceintures qui prouvent sa fashion attitude et sa taille de guêpe à l’épreuve de toute grossesse, ses trouvailles chez Winners, même si elle dort que cinq heures, avant de donner du lait à son Calvin chéri, même si elle danse sept heures par jour le Hokey Pokey, avec son Calvin chéri, il a un an et demi et il est trop charmant, mais épuisant.

J’embrasse aussi Rita, la mère de Jean-Pascal, nous sommes dans son cube, avec trois chats trop poilus et en attente de caresses, et je regarde le contenu de sa bibliothèque, c’est une bibliothécaire à la retraite, et elle a putain trop de livres sur le viol, rangés entre genre L’Odissée, et des romans de Denise Bombardier. Rita nous montre des photos de Jean-Pascal à quatre ans, avec des lunettes grosses comme un béluga et des photos de Bertrand Gervais, un ami de Jean-Pascal quand il avait une barbe, et mon ancien prof de littérature américaine contemporaine. Pour prouver que je suis une fille avec une morale vraiment inébranlable, je dis au moins dix étudiantes par cour voulaient le baiser, c’était nul, je baiserais jamais un prof qui se sait trop désiré, et il est sorti avec la mère de Misha, alors ewww, je peux pas me comparer à la mère de Misha, les jambes écartées.

Élise me dit pardon mille fois avant de programmer un épisode de Baby TV sur sa télévision, je rigole, mais fuck, je la trouve trop bonne, d’être sous aucune médication, et d’écouter les putains de marionnettes chantonner et tout. Rita change de poste et elle tombe sur une émission honorant la Reine Élizabeth. Elle dit ses chapeaux, ses chapeaux, et moi je la coupe et je dis j’aime trop Lady Diana, grâce à elle je pourrais me dévouer à vie pour genre les sidéens ou le Prince Harry.

Je bois du rosé jusqu’à dire que je veux me marier avec Élise, et devenir musulmane, pour avoir plein de femmes genre, et toujours avoir du poulet shish taouk sur la table, avec du riz mixé à du ketchup et du tabasco. Je promets à Élise d’être fidèle, de pas lécher aucune autre chatte que la sienne, et de magasiner tous le lundis avec elle, et de pas regarder trop intensément ses seins quand elle allaite Calvin.

Mon cellulaire sonne quand je lui dis que je peux essayer de donner du lait à Calvin moi aussi. C’est Marissa, elle est toute affolée, je reconnais même pas sa voix, et je suis trop alcolo pour bien lire l’heure, mais il est tard, et elle me dit un client m’a suivie, chez moi, il faut que je partes, je peux plus donner de la sauce à spaghetti à mes voisins, je peux plus rester là, sans store, à splasher de la peinture sur le plancher et à rester toute nue toute la journée, je sais pas quoi faire, je te jure, je l’ai reconnu, c’est celui qui n’a pas été capable de me baiser, il avait juste du pré-cum, il était pas capable d’être assez dur pour que je lui enfile un condom avec ma bouche, il y a une semaine, il a préféré me parler de décalage horaire, j’ai sa carte, il m’a donné sa carte, je sais pas quoi faire, il a pas sonné chez moi, mais je l’ai vu, il a acheté un sandwich au Couche-Tard, juste à côté, et il a bouffé son sandwich devant chez moi, direct devant chez moi, je pouvais même pas me faire bronzer en buvant de l’eau aux raisins, je peux dormir chez toi, quelques jours, s’il te plaît ?