Archive for janvier 2019

La honte

janvier 28, 2019

Je connais quelqu’un dont la fréquentation doit laver tout ce que contient un endroit – sa voiture, sa chambre – où une relation sexuelle a eu lieu. Son sperme le dégoûte. J’écris pas ça pour en rire, même si j’adore imaginer une telle scène dans une téléréalité ou une comédie romantique, j’écris ça pour mesurer à quel point la haine ou le dégoût ou la honte peut ériger toute sexualité en objet de déviance. 

Il n’aime pas son sperme. Assez pour nettoyer sa chambre à minuit, trois fois par semaine, avec produits nettoyants et chiffon. 

Moi je cachais mes petites culottes quand je commençais mes menstruations sans serviette pour protéger mes sous-vêtements. Je les cachais. Je n’étais pas gênée d’être menstruée, mais quelque chose restait là, dans l’embarras, dans la fuite, dans l’oubli exigé. 

Les lois actuelles sur la prostitution n’aident personne – ni les victimes d’exploitation ni les travailleuses du sexe

janvier 24, 2019

qub

Je suis intervenue en matinée à l’émission Politiquement Incorrect de Richard Martineau sur QUB radio. C’était à propos de la violence vécue par les travailleurs.ses du sexe, une violence qui n’est pas causée par la nature de leur travail mais plutôt par les conditions dans lesquels iels travaillent.

En France, le Conseil Constitutionnel va donner sa décision, début février, concernant la constitutionnalité éprouvée d’une loi datant de 2016 sur la pénalisation des clients. Une loi semblable à celle du Canada. Les travailleurs.ses du sexe n’en veulent pas et déplore une loi qui les astreint à travailler de façon dangereuse, une loi qui vise plus la morale que la sécurité et la dignité de toutes les personnes concernées – clients.tes et travailleurs.ses.

Pour m’écouter : Mélodie Nelson réagit à la violence dans le monde du travail sexuel

À lire : « Non, l’exercice du travail sexuel n’est pas en soi une violence »

Extrait : « Non, notre espérance de vie n’est pas seulement de 40 ans, comme cela est affirmé sans preuve. Il suffit de lire le rapport de la Haute Autorité de santé concernant notre population pour s’en convaincre ou juste de nous écouter. Nous ne souffrons pas d’une plus mauvaise santé que le reste de la population, hormis une exposition aux agressions plus fréquente due au fait que nous devons nous cacher pour exercer.

L’usage de drogues n’est pas plus important chez les travailleuses du sexe que dans le reste de la population générale, excepté pour le tabac et le cannabis, comme le rapporte cette étude, pour lesquels notre surconsommation est comparable à celle des chômeurs et des travailleurs pauvres. Car, oui, cette activité permet aux plus vulnérables d’entre nous de vivre et d’accéder à une autonomie économique. »

À lire : « La pénalisation des clients porte atteinte à la santé, à la sécurité et aux droits des personnes se prostituant »

Extrait : « A l’inverse des clichés trop fréquemment véhiculés, il est fondamental de rappeler la diversité des situations que recouvre cette activité. Si certaines personnes exercent une activité de manière consentie et assumée, d’autres sont exploitées, ou contraintes pour différentes raisons. Il existe de fait entre ces extrêmes autant de situations qu’il existe de personnes. Les politiques publiques relatives à la protection et à la santé des personnes se prostituant doivent pouvoir appréhender la diversité des situations individuelles et y répondre de manière différenciée, ce qui n’est jamais le cas des politiques répressives.

La Haute Autorité de Santé, l’ONUSIDA, le Programme des Nations Unies pour le Développement l’expriment sans ambages : ce n’est pas l’achat sexuel tarifé qui expose les personnes se prostituant, mais les conditions d’exercice de l’activité. En ce sens, ces institutions se sont prononcées contre toute forme de politiques répressives. Nous dénonçons, comme tout un chacun, et avec force, toute forme d’exploitation, de contrainte, de trafic et de violence exercée à l’encontre des êtres humains. »

Les filles qui font pipi

janvier 24, 2019

Pendant que je me branlais au lit avec un jouet de Lelo (j’adore mon Sona, tout le monde devrait se faire aspirer le clito aussi bien – même si c’est un peu bruyant), des lecteurs tombent sur mon blogue en faisant d’étranges recherches sur Google.

Voici le top des obsessions plus ou moins surprenantes– j’ai écarté celles du monde qui passe trop de temps à browser les catégories incestueuses de Pornhub.

1.Initiation à l’amour

C’est presque romantique mais je pense que ça se voulait débauche avec condoms et bananes et crème fouettée sur les tétons.

2.Mais la moi dans le trou que tu veux

Non merci.

3.Il laisse sa bite gonfler dans se chatte

J’ai une image de ballon d’anniversaire et c’est particulier.

4.Ma femme baise avec ma merde

Je veux connaitre vos budgets de draps et de douche bien chaude.

5.J’ai une bite dans l’oreille

Je la connais cette blague ou presque.

6.Les filles qui font pipi

Toutes. La réponse est : toutes les filles font pipi. Il n’y a pas de catégorie spéciale style celles qui le font et celles qui ne le font jamais même quand elles boivent trop de gin tonic.

7.Origami porn

Oh wow. Ça, je veux voir ça.

8.Lors dune sodomie mon copin ressort plein caca

C’est normal. Mais c’est possible de procéder autrement si ça vous dérange. Un lavement et liberté!

9. Du sperme sur les ongles

C’est moins top que le vernis mais hop, sous l’eau du lavabo et c’est de la magie, ça disparait.

10.Fabriquer un penis

En origami? En carton? À partir d’un clito? Je veux en savoir plus.

11.La réponse est dans ton cul

Rarement.

12.Je pensais bien que tu avais une grosse bite

TADAM, c’est une création en origami!

13.Éjaculation dans un trou sale

Sors du moule à gâteau au chocolat.

14.Mère de famille forcée par le père noël

Prochainement sur grand écran dans les cinémas Guzzo.

15.Combats erotiques

Je suis curieuse. C’est quoi les prérequis?

16.Boire du sperme au verre avec des glaçons

Been there done that, c’est pas exceptionnel.

17. Répercussions du harcèlement policiers

Il y en a beaucoup. Mais dès que j’ai lu ça j’ai pensé à l’excellent livre de Robyn Maynard, un essai exceptionnel, sur l’historique du racisme au Canada.

J’ai froid même si je porte un col roulé et des longs bas jusqu’aux cuisses

janvier 23, 2019

 

Ça fait quasi un an je ne vous écris pas, mais je tente d’apparaitre ailleurs. Je vous invite à regarder mon entrevue avec la superwoman accomplie Ariel Rebel, que j’admire et aime depuis les débuts de ce blogue. Intègre, mignonne, fabuleuse et posée, elle sait parler de son parcours dans la porn et de son avenir sans jamais perdre l’intérêt de quiconque.

https://www.instagram.com/p/BeRfFINlmvN/?utm_source=ig_web_button_share_sheet

J’ai aussi rencontré Ariane Zita, une compositrice et chanteuse plus cool que cool, qui se moque bien des étiquettes et des haters (même si c’est un terme des années 2000 et qu’elle a un peu honte que Vice l’ait utilisé à son sujet haha, sorry.) Elle est une féministe assumée, qui a perdu la voix juste avant le lancement de son dernier EP. Je l’écoute souvent, avec plein d’émotions quand je l’écoute,et avec le rêve d’être sur l’île Dorval avec ma copine échangiste (c’est pas Ariane, ne la harcelez pas avec ça.)

J’ai aussi beaucoup de plaisir avec instagram et je trouve que mon profil me ressemble. Comme au début de ce blogue j’y montre à la fois mes seins mais aussi mes plaisirs en famille. Ça fait un n’importe quoi que j’aime exhiber, un vrai moi, dans ma sensibilité et mon too much, dans les jeux d’enfants et mes envies plus soft porn qu’une partie de Guess Who.

Je vous invite aussi à lire ce que j’ai écrit récemment pour Vice, pour Urbania, et plus lointain, pour Tabloïd et le Sac de Chips (je vais recommencer à être plus productive et à moins me masturber, promis, patrons et patronnes.)

https://www.instagram.com/p/BpTGh3LFJu0/?utm_source=ig_web_button_share_sheet

Au plaisir d’être relue à nouveau par vous, mes choux et mes chouettes. Bisous à l’eau pêche & abricot!

Je n’ai pas encore moulé mon anus en chocolat

janvier 23, 2019

melody4coul

photo par François Couture

Il y a longtemps que je ne vous ai pas écrit. Je partage plus souvent des photos de mes fesses que des mots sur le web. Mes fesses sont jolies mais ça me manque, m’exposer sur mon blogue, écrire un paragraphe sur le dernier rêve érotique que j’ai fait (un baiser attendu d’une copine, dans la neige, mais qu’elle ne m’a pas donné, comme une déception mais toute tendre), ou le goût du foutre de mon mec.

Cette semaine j’ai trouvé une mood ring et je suis très heureuse. Il y a une couleur pour romantique, ce que je ne suis jamais sauf lorsque mon mec est à deux secondes de rompre avec moi, et je suis toujours soit détendue soit agitée.

Je me fais jouir encore tous les soirs sinon je ne dors pas. Je bois trop souvent sous les couvertures et moins dans les bars. Quand je regarde des photos de mes sorties entre copines j’ai envie d’écrire de la poésie et d’aller au strip karaoké chanter Barbie Girl.