Archive for octobre 2015

Un Halloween féministe et un martini, please

octobre 31, 2015

Je sais que vous avez vu aujourd’hui des caissières à la pharmacie déguisées en monstre, des photos d’amis Facebook dans leurs costumes de Cendrillon et leurs enfants en Elsa (le rêve de ma fille, qui a accidentellement renversé un bol de framboises sur sa robe de Reine des Neiges, lui promettant plutôt d’être une bloody Elsa), mais je ne peux m’empêcher de vous suggérer cet article du magazine Bust, proposant différents costumes féministes.

deguisement feministe 2

1.Une pièce de viande.

Même si, pour certaines, ce costume est plutôt pour montrer leurs attributs et se faire reluquer avec appréciation (who care, je ne juge pas, have fun), il peut aussi provoquer des conversations militantes très prenantes sur l’image des femmes, à l’Halloween, mais aussi sous le regard des mecs, dans la rue.

deguisement feministe

2.La couverture du magazine Atlantic

J’ai trop ri, en lisant la description dudit costume : « Just dress up in professional office clothes and carry a baby doll around in a briefcase. When someone asks what you are, reply, “I’m ‘having it all.’” »

En extra : entrevue avec le mec qui propose des costumes de pizza sexy et du lion tué par un touriste américain.

En extra bis : meilleur costume pour chien ever. Je veux un martini. Ça fait deux mois que je ne bois pas et je veux un martini asap (je vais attendre demain pour célébrer ma fête préférée).

martini dog

Amusez-vous bien ! Ne vous touchez pas de chatte après avoir mangé des crottes de fromage ou des croustilles au ketchup !

Le langage des signes pour toute situation urgente

octobre 27, 2015

fellation signe

Ce weekend, j’ai appris comment dire j’ai envie de pipi, j’ai envie de caca et fellation en langage des signes.

Je me sens savante.

De quoi rester vierge pour toujours

octobre 25, 2015

rat culotte

La chose la plus WTF du weekend. Une culotte fake-Chanel avec un rat à donner des cauchemars.

Comme l’indique le site Dangerous Minds, c’est la ceinture de chasteté ultime.

Devenir Lorelai Lee, sur une table de billard, de la salive sur le visage

octobre 25, 2015

Lorelai Lee

J’ai toujours aimé avoir plusieurs prénoms. J’avais un cahier, chez mes parents, et je signais tout du nom de Renata. J’avais un nom aussi, mais j’ai oublié lequel, un truc très simple et familier, ça pourrait être Beaulieu.

Mes prénoms ne sont pas tous moi.

Quand je reçois des courriels et qu’un ami m’appelle Mélodie, alors qu’il connait le prénom que mes frères, mes parents et mes enfants utilisent, je sens une distance. Je me sens prise à être ce qu’il voudrait que je sois, comme un ancien amant qui voulait me créer à nouveau, m’acheter d’autres robes, me trouver un autre sourire et rencontrer mes parents pour leur montrer comme j’étais mieux comme ça, avec son vin et son foutre dans le sang, avec les kilos d’une autre sur les cuisses.

D’autres parviennent à être le nom qu’elles se sont choisies. Moi je suis beaucoup Mélodie, mais pas totalement, j’aimerais beaucoup beaucoup être Mélodie, surtout la Mélodie des débuts, celle qui aimait tout le monde et savait qu’elle aurait du botox dans le front pour ses trente ans. Mais je ne suis pas totalement cette Mélodie.

Lorelai Lee, une pornstar, raconte dans l’anthologie Coming out like a pornstar, d’où lui vient son nom. Des extraits ont été publiés sur Buzzfeed. C’est magnifique, ce qu’elle raconte. Magnifique parce que tout ce qu’elle réalise et écrit, I have been a whore for nearly as long as I wasn’t one, se révèle d’une sensibilité et parfois d’une violence assumée.

Extrait : « I became Lorelei on my knees in front of four naked men in a shoot house kitchen, clinging to pink satin beside a swimming pool at a Los Angeles mansion, tied in rope and hung upside down from a tree in upstate New York, on a green felt pool table with spit sprayed across my face and loving the strangeness of strangers’ bodies in close-up, loving the seamed scars and discoloration and dimples and forgotten hairs, scent of salt and flowers and smoke, infinite variation. I became Lorelei in cars, in trains, and taxis and buses, hungry and tired at 2:00 a.m., at 6:00 a.m., at 3:00 in the afternoon, fingering a new white envelope of hundreds, pulling a twenty for cab fare from a just-counted stack, pressing my forehead to the cool windshield in slow traffic on the 405 with five days worth of thousand-dollar checks in my shoot bag. »

Tant pis

octobre 19, 2015

anaïs nin

Elle parle de Jeanne D’Arc, de sensualité, de voyages, il me semble qu’elle parle d’oreillers aussi et d’orages. Et elle a mis ces mots sur sa page perso Facebook, et j’ai trouvé que ça arrivait à point, parce que je veux toujours être sauvée, et c’est tant pis.

anaïs nin photo

Du miel entre les jambes

octobre 14, 2015

Masturbation Pinterest

Mon vibro fonctionne bien alors je ne m’en cherche pas un autre. Fidèle à mon jouet sexuel, j’ai de bonnes valeurs, I know.

Les nouveaux jeux créés par Lelo sont toutefois intrigants. La compagnie est reconnue pour faire des vibros design, pas vulgaires du tout. Pas de pénis/dauphin pour la marque Lelo. Leurs plus récents vibros ont maintenant des odeurs : bordeaux + chocolat, rose + glycine et lavande + miel de Manuka. Les odeurs choisies ne sont pas pour cacher le goût et l’odeur d’une chatte mouillée, mais plutôt pour stimuler sexuellement et apaiser.

Merci pour

octobre 12, 2015

thilloy-ferron-83

Je voudrais noter tous les jours le nom de mon amie qui a souri quand je lui ai dit que sa robe noire était jolie, la conversation de trente secondes avec l’homme devant le marché Poivre et Sel, je ne savais pas qu’il avait deux enfants, un garçon de seize ans, et une fille, ce n’est pas sa fille, mais tout comme, je voudrais noter tous les jours les mots des autres qui me font réaliser qu’il y a du beau, maintenant, et pas juste de la terre à retourner, à prendre dans ses mains, pour enterrer enterrer, je voudrais noter les empreintes de rouge à lèvres sur mes joues après un baiser de la libraire et la saveur d’un diabolo à la Brûlerie St-Denis.

Mais j’oublie. Ce que je n’oublie pas, en ce jour de l’Action de grâce, c’est ça. Merci.

Les amis qui répondent à mes courriels passés minuit.

Les encouragements. Les élans. Les gens qui reviennent vers moi, ma cousine que j’aime, ses pas de danse, sur scène ou devant mes enfants, dans un restaurant ou aux funérailles de mon grand-père.

fleurs tapisserie

Des fleurs à cueillir partout. Des pissenlits à souffler avec ma fille. Des bouquets de fleurs séchées depuis des mois, dans ma cuisine.

Des mains dans mes cheveux, moi qui déteste les mains dans les cheveux, sauf mes mains dans tous les cheveux.

Mes enfants. Les anniversaires qui ne sont plus pénibles. Mes enfants qui me donnent leur force, leurs caresses, ils me caressent avec des branches d’arbres et avec leurs mains si douces, même sans crème au beurre de karité. Ma fille qui me dit qu’elle aime être une fille parce que les filles savent s’essuyer comme il faut.

Ma mère, qui garde mes enfants cinq heures, sans me poser de questions, sans me demander ce que je faisais, pendant cinq heures, et après, mes enfants qui me laissent faire la sieste, ils vident ma garde-robe et essaient robes et souliers. Mon fils court en talons hauts. Ma fille aime mon costume de Minnie Mouse et elle veut que je retrouve celui de Blanche-Neige.

Le jeu de tic tac toe, sur un tronc d’arbre coupé, dans une ruelle de Rosemont.

Ce qui me fait rire. Les publicités de cornets à la crème glacée de licorne. Les lampes parfaites pour les fessées. Pleurer autour d’une table de conférence, avec une fille qui parle de selfie, et nous pleurons de rire, comme des gamines, nous avons douze ans ou treize ans pendant quelques secondes et quelques larmes.

La halte-garderie, mes enfants vont à la halte-garderie, une journée par semaine, depuis un an, et j’en profite pour vider ma garde-robe et essayer robes et souliers, moi aussi.

La mère d’une amie, qui aime mes robes.

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Les ombrelles du Quartier chinois.

Les cerises de terre, elles poussent devant ma maison et je ne le savais pas, avant la semaine passée.

Une voisine qui m’accueille sur son balcon et qui aime les orages, les cris, bouger ses pieds, ses mains, et les groupes Facebook de rencontres indignes. Une autre voisine qui marche des heures et préfère mes cheveux courts. Une autre voisine qui laisse un mot dans un livre que je lui ai prêté.

L’église près de chez moi, ses bancs, et le géant, qui y va presque tous les dimanches.

L’homme qui ressemble au Père-Noël et l’amour dans ses yeux quand il me parle de son amoureuse de 76 ans et du Stade olympique.

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La sangria blanche d’une amie. Et ses chocolats en forme de chat.

Marcher avec les enfants, avoir mal et craindre qu’ils s’ennuient, puis écouter la musique de l’OSM, avec mes enfants qui mangent des hot dog et qui sont plus heureux qu’au parc.

Mon mec qui écoute les chansons que j’aime, les chansons d’un soap américain.

Mon oreiller et mon vibrateur et une réserve de piles AA.

Les prières. Attendre. J’apprends à attendre.

Le shampoing sec et les tenues portées trois jours de suite. Mon coiffeur et mes talons hauts dans une cuisine collective. Et le rouge à lèvres les journées de fatigue.

Mes frères, je n’ai pas besoin de leur dire quoi que ce soit, ils sont là. Et je suis là, aussi.

Les travailleuses du sexe, obstinées, qui font fuck you à la honte, à la stigmatisation et aux mensonges. Amnistie Internationale et la reconnaissance des droits des travailleuses du sexe.

Delphine Bergeron. Parce qu’elle est une battante, d’une férocité et d’une douceur que je ne connaissais pas.

Les soap américains. Les émissions écoutées très tard le soir, en faisant des redressements assis, ou des photos topless, ou une épilation minutieuse de sourcils.

Mes enfants parce que tout ce que je fais, je peux me dire que c’est pour eux, et je suis prête à faire beaucoup, pour eux, pour que ce qu’il reste, un jour, ne soit que nougat et sauts dans un lit pour quatre.

La gentillesse. Parce que les gens sont plus gentils que le laissent croire les commentaires sous les articles du Journal de Montréal.

Les photos du fils de ma meilleure amie, ça me rapproche d’elle et de son petit homme qui aime parler de câlins en espagnol.

La musique de Will Driving West. Live à la Sala Rossa ou toute seule dans mon canapé.

Gemma Bovery

Les livres, que j’ai lus, ou qu’on m’a racontés, dans un bain, sous les couvertures, dans un autobus, à bout de bras, comme une promesse à tenir, toujours, toujours. Journal d’un étudiant en histoire de l’art. This one summer. Mon chien qui pue. Gemma Bovery.

Mon père et ses nouveaux rêves, de Toronto et de bicyclette.

Tous les nouveaux rêves.

Des photos plus excitantes que les personnages de Fresh Prince of Bel Air

octobre 12, 2015

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Corwin Prescott prend des photos partout dans le monde, explorant charges érotiques et nature. Il habite à Philadelphie, dès que quoi que ce soit à rapport à Philadelphie,  ça me fait penser aux sandwichs préférés de Will Smith dans Fresh Prince of Bel Air.

Les photos ne me font pas penser à Fresh Prince of Bel Air.

Les photos, je les trouve gravement belles, parfois plus mystérieuses qu’excitantes, mais toujours plus excitantes que Carson, le cousin de Will Smith.

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Je n’ai pas froid

octobre 11, 2015

mashka cordwell through the leaf

Je serais parfois capable d’oublier le froid, pour aller me rouler dans les feuilles, nue, j’oublierais aussi la nuit et j’y resterais, je resterais dans les feuilles dans le froid et dans la nuit.

Je veux sentir la laisse/ Je veux ma chair  meurtrie/Je veux que tu me blesses et puis pousser des cris

J’aurais les joues blanches et rouges, les cheveux brillants sous les lumières dorées accrochées aux arbres du voisin, les lumières allumées même si ce n’est pas décembre, les lumières pour les ratons laveurs qui passent, et pour moi.

Et si tu ne parviens qu’à m’aimer mal ou peu/ Ça ne me fait rien/ Je peux aimer pour deux

automne octobre

Paroles : Alex Beaupain, Je peux aimer pour deux