Archive for décembre 2013

Je voulais faire un jeu de mots avec Coderre et bordels, mais bof

décembre 17, 2013

17decembre

Aujourd’hui, mardi le 17 décembre, c’est la journée internationale contre la violence à l’encontre des travailleuses du sexe.

Les célébrations de Noël cette année se vivent sous la neige et l’espoir de voir cesser l’hystérie et l’insécurité liées au travail du sexe. Quelques jours après la journée internationale contre la violence faite aux travailleuses du sexe, il y aura, le 20 décembre,  le jugement de la Cour Suprême concernant la décriminalisation de la prostitution.

Des lois qui ne protègent personne sauf une pseudo morale archaïque

Ici, au Canada, la prostitution est déjà légale. Toutefois, plein d’activités reliées à la prostition sont illégales: par exemple, une escorte ne peut pas parler du prix de ses services sexuels au téléphone cellulaire, un propriétaire d’immeubles ne peut pas avoir comme locataire une prostituée de rue, car il serait vu comme son pimp, une escorte ne peut pas engager ni chauffeur de taxi, ni bodyguard, car ils seraient vu aussi comme des pimps…Toutes ces limitations compliquent et mettent en danger la vie des travailleuses du sexe. La décriminalisation permettrait une meilleure reconnaissance des droits des travailleuses du sexe, qui méritent, comme tout citoyen, sécurité et dignité.

Les couples qui baisent après une victoire du Canadien ne sont pas compromis par la décriminalisation

Ailleurs dans le monde, les lois liées à la prostitution n’ont malheureusement pas l’air de s’assouplir. L’Allemagne reconsidère la légalisation des bordels, suivant l’exemple d’une Suède condescendante qui croit que si la prostitution est illégale, elle n’existe plus. Si elle est cachée, elle n’existe plus. Résultat: beaucoup plus de violence et de peur, moins d’aide aux travailleuses du sexe. La France criminalise les clients depuis peu, ce qui met en danger non seulement l’autonomie financière de plusieurs travailleuses du sexe, mais aussi leur vie: si les clients sont effrayés par une telle loi, les agresseurs, eux, ne s’en préoccupent pas.

Pourquoi la prostitution, lorsqu’elle est un échange rémunéré de services sexuels entre adultes consentants, fait-elle aussi peur? Pourquoi la sexualité est jugée dérangeante et traumatisante quand elle ne se vit pas dans une relation de couple qui écoute un match de hockey, puis copule si le Canadien a gagné?

Les médias jouent parfois le rôle des agresseurs

Pourquoi les médias présentent encore les travailleuses du sexe comme des jeunes filles quasi encore pubères à sauver, en bas résille et talons hauts? Pourquoi les médias se rendent-ils complices de la peur ambiante? En Angleterre, les médias sont invités aux arrestations de prostituées dans les bordels et photographient les malheureuses qui soutiennent être là par choix et non par la faute de trafic humain. Ici, au Québec, suite à l’annonce de Denis Coderre, des journalistes ont appellé des salons de massage en faisant semblant d’être des clients. Ils ont enregistré les conversations et les ont passées à la radio ou à la télévision, exposant ainsi la voix de travailleuses du sexe qui n’avaient jamais accepté d’entrevue, et qui se voyaient ainsi en danger d’être reconnues par leurs proches.

En Grèce, les médias de droite blâmaient en 2012 les travailleuses du sexe d’une hausse de VIH dans la population. En un an, le VIH avait effectivement augmenté de 60%. La raison? Pas la prostitution. Plutôt le gouvernement et ses coupes dans le budget de la santé. Tous les programmes d’échanges de seringues ont été annulés.

Comme le mentionne l’article très intéressant de Laurie Penny, dès qu’il y a une croisade contre l’indécence, c’est qu’il y a mission de dévier l’attention d’un problème social beaucoup plus important. Alors quand Coderre, Diane Matte et des journalistes paranoïent et paniquent sur les faux dangers des salons de massage et du travail du sexe, que cachent-ils? Quels problèmes plus importants ont moins d’attention, par leur faute?

Massages, prostitution, Denis Coderre et harcèlement des médias

décembre 14, 2013

Communiqué de presse de Stella, un organisme qui soutient les droits des travailleuses du sexe – les caractères gras sont de moi, le texte non

Les personnes travaillant dans les salons de massage vivent désormais sous l’emprise d’un stress constant, avec la peur d’avoir un dossier criminel et d’être incarcéré-e-s, d’être déporté-e-s, de perdre la garde de leurs enfants, de perdre leur logement (des centaines de masseuses et de masseurs reçoivent leurs client-e-s directement de leurs appartements). Le fait est aussi que beaucoup de clients ont tout aussi peur ; plusieurs bons clients désertent alors les salons de massage et ceux qui n’ont rien à perdre continuent de les fréquenter. Ce qui exposent les masseuses à plus de violence. Les masseuses ont aussi peur de perdre leurs emplois, leurs lieux de travail sécuritaires où elles ont du pouvoir sur leurs conditions de travail. Plusieurs masseuses offrent des prestations érotiques et non sexuelles et se verront contraintes d’aller travailler en agence d’escorte et d’ainsi offrir des services sexuels, car elles ne désirent pas travailler au salaire minimum. D’autres s’exposeront à plus de risques en allant travailler dans un marché noir encore plus underground, en plus de dépendre davantage sur les tierces-personnes pour trouver des client-e-s. Ces stratégies répressives briment donc les droits au travail, à l’autonomie, à l’auto-détermination, ainsi qu’à l’accès à la protection policière. Et qu’en est-il des coûts faramineux reliés à cette répression ? Et des hausses de couts reliés à l’aide juridique que cette répression entrainera ? Et des coûts reliés aux nombreuses demandes d’adhésion à l’aide sociale qui s’en suivront ? Sans compter que plusieurs masseuses et tenancier-ères se déclarent et paient des impôts, en plus de contribuer à l’économie québécoise.

Impacts des médias auprès des masseuses et des masseurs

Depuis l’annonce faite par le maire, les masseuses sont aux prises avec des appels incessants de la part de plusieurs médias. Elles subissent du harcèlement, des entrevues cachées – et oui, des journalistes appellent et se font passer pour des clients pour ensuite diffuser les segments en onde et ce, sans le consentement des masseuses et réceptionnistes, les dévoilant ainsi et les exposant de ce fait même à de multiples représailles – ils diffusent les lieux, exposent les travailleuses à davantage de violence, d’intolérance et de plaintes. Sans compter l’impact sur leur santé mentale, car plusieurs masseuses roulent désormais sur le stress et la paranoïa.

Davantage de fonds publics pour renforcer la lutte à la traite humaine ?

Le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 2 millions annuellement pour renforcer l’escouade de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), ce qui permettra de mettre en place une équipe de douze enquêteurs, basée à Montréal, afin de lutter davantage contre la traite humaine. Le Service de police de la ville de Montréal comptait jusqu’à ce jour un enquêteur pour tous les dossiers touchant les gangs de rue, l’exploitation sexuelle et la lutte à la traite humaine. Cette nouvelle fait donc du sens si l’on veut donner les moyens aux policiers de démanteler des réseaux de gangs de rue et d’exploiteurs, mais encore faut-il réajuster le tir dans les pratiques policières et arrêter de viser les masseuses et autres travailleuses du sexe, viser un soutien aux réelles victimes d’exploitation sexuelle et surtout cesser immédiatement de confondre travail du sexe entre adultes consentants et traite humaine. Stella travaille fort pour lutter contre les violences subites par les travailleuses du sexe, tout comme nous sommes amenées à être en lien avec des femmes qui sont au prises avec des situations abusives et parfois des conjoints et proxénètes violents. La police sait qu’il est difficile d’amener ces femmes à porter plainte contre ces hommes. Tout comme il est ardu de monter des dossiers ayant pour objectif de démanteler des réseaux de gangs de rue. Si la police ferme les salons de massage, elle nous coupe aussi des liens que nous avons auprès de certaines victimes de coercition et de violence, et donc, de plaignantes potentielles qui auraient pu autrement témoigner et contribuer au démantèlement de gangs de rue. Et qu’en est-il des forces déjà présentes sur le territoire qui arrêtent les personnes qui travaillent sur la rue et dans les salons de massage? Pourquoi ne sont-elles pas mis à profit pour lutter contre les gangs de rue et l’exploitation sexuelle ? N’est-ce pas la priorité ? Qui veut-on en prison ? Des travailleuses du sexe de rue, des réceptionnistes, des masseuses ou des membres de gangs de rue, des exploiteurs, des hommes violents ?

Cour Suprême du Canada vs Denis Coderre

La Cour Suprême du Canada rendra sont verdict dans le cas Bedford v. Canada dès 9h45 vendredi prochain, le 20 décembre 2013. Cela fait des années que nous subissons la répression, la criminalisation, la stigmatisation et les violences qui en découlent. Nous attendons donc ce verdict avec impatience. Si les articles 210, 212 (1)j et 213 sont déclarés inconstitutionnels, les adultes consentants dans l’industrie pourront enfin travailler librement et avoir accès à la même protection policière que tous les autres citoyen-ne-s canadien-ne-s et il ne restera que pour priorité que d’appliquer les articles relatifs au gangstérisme, au proxénétisme de coercition, à l’exploitation des mineurs, à la traite, au trafic et aux agressions sexuelles. La police pourra enfin réaliser son vrai mandat : lutter contre le crime et non mettre des innocent-e-s en prison. Du moins, on l’espère. Comment M.Coderre réagira-t’il ? Ira-t’il à l’encontre de l’instance décisionnelle suprême du Canada ? Et qu’en est-il du gouvernement québécois ?

Stella vous invite à vous joindre à nous mardi prochain, 17 décembre, dans le cadre de la journée internationale de lutte à la violence faite aux travailleuses et travailleurs du sexe. Rendez-vous à 13h00 dans les marches en avant du Musée d’art contemporain de Montréal (185, rue Sainte-Catherine Ouest, angle Jeanne-Mance), métro Place des arts. Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de votre support, de votre solidarité, merci de venir marcher avec nous pour refuser la violence sous toutes ses formes et militer pour le respect de nos droits; les droits à la sécurité, à la liberté et à la dignité.

Nous vous attentons en grand nombre.

À propos de Stella

Stella (www.chezstella.org) est un groupe communautaire crée et géré par et pour des travailleuses et ex-travailleuses du sexe de Montréal. Depuis 1995, les travailleuses du sexe impliquées à Stella luttent dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail des travailleuses du sexe, promouvoir leur santé et faire respecter leurs droits humains.

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Informations : Émilie Laliberté, Directrice générale

Cellulaire : 514-984-6319

Administration : 514-285-1599

Je fais peur à mes enfants quand je chante

décembre 12, 2013

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Ça, c’est ma Mini Fée quand je lui fais écouter les chansons de Noël de Passe-Partout. Et que je danse en chantant les chansons de Noël de Passe-Partout. J’ai l’air de lui faire peur. Et elle a l’air de vouloir bouffer sa collation et oublier que sa maman est presque folle.

Ça ne m’empêchera pas de faire jouer l’album tous les jours jusqu’à Noël, yeah.

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Gisele n’allaite pas pour provoquer

décembre 12, 2013

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Je suis si joyeuse quand je vois une photo de célébrité qui allaite un enfant de plus de six mois. Pas parce que je suis une super groupie, mais parce que c’est rare, les photos de bambins au sein de leur maman. Ce qui me choque, ce sont les commentaires liés à de telles photos. Les journaux américains parlent de controverse, à propos de Gisele Bundchen. Les journaux français disent que c’est troublant, étonnant et que c’est de la provoc.

GOSH.

Gisele n’est pas en train d’acheter une mitraillette à sa petite fille de près d’un an. Elle est en train de la nourrir, de la réconforter, de passer un beau moment avec elle, malgré qu’elle est top occupée. Je suis jalouse de sa chevelure, mais je n’en ferai pas un drama.

allaitement au travail

Moi aussi j’allaite ma petite chérie quand je travaille (quand je fais semblant de travailler et que je tchecke mes courriels plutôt) – mais je suis moins glam. Vous avez la chance de me voir en pyjama, y’all.

Des boules parfaites

décembre 11, 2013

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J’aime ça regarder les suggestions de cadeaux des journaux et des magazines, même si j’achète mes cadeaux de Noël des mois à l’avance et que jamais j’achèterais un ostie de foulard à trois cent dollars à ma maman. (J’adore faire des cadeaux mais j’avoue que je suis un peu nulle pour en faire à ma maman ; je lui achète des cours de cuisine ou elle ne va pas, du maquillage qu’elle ne porte pas, des livres qui sont encore sur sa table de chevet deux ans plus tard, j’ai l’impression que ma maman est le genre de personne qui a déjà tout ce qu’elle veut, et le reste, elle se le procure toute seule, pas besoin de sa fille pour savoir faire un pâté de campagne genre et pas besoin de sa fille pour décider de sauter sur un ballon d’exercices.)

Mais je suis tombée sur un moule à boules de neige. Fuck. Ça doit être super esthétique, de faire cent boules parfaitement rondes, parfaitement pareilles, mais il me semble que le plaisir, avec les boules de neige, c’est de les lancer asap, pas de les aligner pour les prendre en photo pour le magazine Dwell.

Je veux transformer des seins en cantaloups moi aussi

décembre 10, 2013

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aurel ananas

aurel banane

aurel cantaloup

Grâce à Violet Blue et à une entrevue dans le nymag, j’ai découvert les œuvres d’Aurel Schmidt, une artiste canadienne qui dessine souvent des pénis parce qu’elle les aime et non parce qu’elle veut leur piquer leurs pouvoirs magiques et leur statut symbolique de force. Sa dernière expo est sur les fruits et les légumes et les parties du corps qu’elle leur rattache. Love it.

 

Je préfère jouer à la balle

décembre 10, 2013

chien

Je sais pas si la terre entière a déjà lu cette nouvelle, mais moi je viens d’apprendre qu’une femme est morte d’une réaction allergique après avoir baisé avec un chien.

Iiiiish. C’est pire que de mourir avec une maitresse qui se trémousse sur sa queue, c’est pire que de mourir avec un vibrateur dans la main, c’est pire que de mourir en recevant une balle de baseball trop fort sur la tête.

La femme avait rencontré un mec qui tripait bestialité sur le net et elle avait décidé de passer un charmant moment avec lui et son chien. Bang bang bang, je vous laisse imaginer le charmant moment, anyway, la femme s’est retrouvé avec du sperme de chien en elle et elle a fait une méga réaction allergique fatale.

La honte.

Tous les 23 novembre

décembre 10, 2013

 

moiécureuils

Nous ne savons pas quand nous nous sommes vus pour la première fois, c’était le mois d’août, après une semaine à Santa Monica pour moi, après une semaine à Tremblant pour lui. J’ai oublié la date de notre première sortie au restaurant, c’était sans doute au mois d’août aussi, ou en septembre. Je sais toutefois que c’est fin novembre, le 23 novembre, il y a huit ans, que j’ai choisi d’aller vivre avec lui, et donc, comme ça, c’est le 23 novembre que nous célébrons notre couple.

La première année, il a dû vouloir rompre vingt fois. J’ai pleuré souvent, les pieds gelés, collés contre un radiateur, en retirant la pelure de clémentines, que je bouffais comme si c’était ce que j’avais besoin pour oublier la peur de le perdre, je mangeais des clémentines et je tentais de boire de la vodka à la framboise sans avoir envie de vomir.

Les autres années aussi, il a dû vouloir rompre quelques fois, et moi aussi, sans doute, mais je préfère oublier, sans clémentine ni vodka, je ne retiens que le bien, que ses bras toujours aussi bons pour s’y blottir, que ses envies, que les miennes, que nos cris, nos plaisirs, son foutre qui coule encore sur mes cuisses par surprise, trente minutes après avoir baisé, ou le lendemain, je suis obligée de me changer pour lui, de changer de culotte, pour son foutre, pour le tenter, toujours, je ne retiens que le bien, de lui et de moi, le poisson qu’il cuisine pour moi, nos promenades pour aller nulle part, nos enfants, les chapeaux qu’il laisse trainer.

Fin novembre, cette année, mes parents sont venus garder et je suis sortie avec Alexandre Le Grand. C’était une belle soirée, avec ses amis et plein de bruits et plein de drinks et plein de robes scintillantes au début, puis, après c’était juste nous, et des sushis et le silence et la nuit.

J’en ai parlé ici.