Proche de l’autoroute Décarie, devant une vieille maison, mon agente immobilière m’embrasse sur les joues et sert très fort Alexandre Le Grand contre ses 40DD. Elle dit j’ai pensé à vous l’autre semaine, j’assistais avec ma fille à un spectacle burlesque, il y avait plein de monde tout nu sur le stage, des grosses, des maigres, ça se frottait et ça se frenchait, je m’attendais pas à ça du tout, mais c’était super le fun, et les filles étaient super bien habillées, et je me disais que toi Mélodie tu saurais ou je pourrais me trouver des pasties à Montréal, j’en veux avec des brillants, en forme de trèfle à quatre feuilles ou en forme de coeur.
Je promets à mon agente immobilière cochonne de lui envoyer des adresses de boutiques et je l’encourage à s’inscrire à des cours de danse avec Mlle Oui Oui Encore. Nous cognons à la porte du logement au premier étage du duplex, c’est un homme habillé en joueur de golf qui nous répond, avec un airedale qui vient tout de suite se loger la face dans l’entre-jambe d’Alexandre Le Grand. Deux de ses fils arrivent, ils ont environ douze et quatorze ans, mignons comme tout, les cheveux blonds et frisottés. Le plus jeune dit qu’il va aller au parc, et il s’en va, avec un furet albinos dans le cou, et un longboard.
Je souris au mec de quatorze ans, je m’imagine très bien en proprio perverse, descendant du deuxième logement au premier, prétextant avoir besoin de crème à raser pour ma chatte ou de crème pour un milkshake. Les blondinets aux cheveux frisés, c’est craquant, ça me rappelle quand j’avais seize ans et que je parlais de fellation devant les amis de mes petits frères, pour les faire bander dans leurs jeans de skater.
Nous entrons dans une chambre, un troisième fiston y est, torse nu devant son ordi, il a dix-sept ou dix-huit ans. Il y a une kippa sur sa table de chevet, à côté d’un bong et d’une boite de condoms Trojan. Je lui souris, et je marche vers lui, je bute sur une bouteille de bière vide. Il s’excuse du désordre, et je fais exprès de regarder direct sa boite de condoms Trojan. Je crois deviner qu’il rougit, il se lève et il sort de la chambre, en frôlant mes fesses.
Je suis le blondinet frisotté dans la cuisine, je lui demande depuis quand il habite ici et si son daddy accepte qu’il dorme avec sa petite copine. Il me répond qu’il n’a pas de petite copine, que les filles c’est trop compliqué, ça fait une semaine qu’il se crosse devant son ordinateur. Je m’appuie contre le lave-vaisselle, je lui dis et c’est quoi le genre de vidéos cochons que tu regardes sur le net? En fixant le plafond, il répond j’aime les blondes qui se font défoncer par trois gars en même temps, un gars par trou, ou deux gars dans le même trou.
L’airedale vient bouffer dans sa gamelle, je me penche pour le caresser, et je demande au blondinet, et ça t’excite les salopes qui se font lécher par des animaux, qui se rentrent de la bouffe pour chiens dans la chatte? Il fait semblant de pas comprendre, il me demande de répéter, et son papa rentre dans la cuisine et il m’explique l’origine d’une fissure dans le plancher.
Mon agente immobilière s’extasie dix fois devant les fenêtres antiques et nous partons. Je remarque une super affiche dans le corridor, une feuille de marijuana avec l’inscription Spiritual high. J’adore les mecs religieux, et ça me fait crissement mouiller de m’imaginer sucer un mec qui se roule un joint, une kippa sur la tête.