Archive for février 2014

Pourquoi vouloir jouir absolument?

février 28, 2014

Orgasme-00

Je ne jouis pas chaque fois que mon mec entre deux doigts dans mon cul et sa queue dans ma chatte. Est-ce que ça me dérange? Non. Si je veux absolument jouir, je prends mon vibro fushia après avoir fait un mini pipi à la salle de bain.

Ce que j’aime, c’est de sentir zéro tension, c’est de me sentir aimée, c’est de savoir que je peux m’endormir sans avoir peur de quoi que ce soit, je suis bien, je me suis collée, j’ai écarté mes lèvres, j’ai mordu son épaule, j’ai mouillé, j’ai senti sa queue et entendu ses je t’aime, je ne veux pas plus.

Et pour vous, une expérience sexuelle réussie, c’est quoi? Je vous invite à lire ma dernière chronique à ce sujet et à vous confier ici.

Envie de lire d’autres chroniques? Je vous en propose quelques unes, mes choux.

La fidélité sur pause.

Des formules qui tuent toute excitation – mieux vaut en rire qu’en jouir, parfois.

Des clients à ne jamais criminaliser.

“Notre société est obsédée par le sexe, mais ce n’est pas une obsession malsaine. C’est une pulsion à apprivoiser, dans le respect. Les clients sont des hommes comme les autres: ils ne sont pas une race à part. Ils remercient la caissière à l’épicerie, échappent un juron quand leurs orteils heurtent un meuble, se lavent les cheveux les yeux fermés. Permettons aux clients de passer un bon moment, et aux travailleuses du sexe de gagner de l’argent, sans craindre des menottes achetées ailleurs que dans une boutique de jouets sexuels.”

Bonne lecture!

illustration: installation de Diego Beyro

Le Gouvernement veut savoir ce que vous pensez de la prostitution, y’all

février 28, 2014

caricature

Le 20 décembre dernier, la Cour suprême a jugé que la décriminalisation de la prostitution se devait d’être wouhou. Pour la sécurité et la dignité des sex workers. Pour tout le monde, en fait, parce que fuck you, tous les citoyens sont égaux au Canada, et la criminalisation de la prostitution ne montrait pas ça, les lois faisaient en sorte que les sex workers étaient oh so moins importants, un de blessé, deux de violées, trente tuées, c’est moins important, of course, quand un tueur en série s’attaque à celles qui font payer avant d’ouvrir leur jambe, c’est moins important? Nan.

D’ici un an, les lois seront changées. Grâce à la Cour suprême. Pas grâce au Gouvernement du Canada, qui propose une consultation publique, dans le but de, dans le but de quoi? De faire peur encore, de rendre monstreux tout échange d’argent contre un service sexuel? De rendre monstrueux l’envie d’être pute? De rendre monstreux les clients?

Anyway. Faut participer. La date limite de participation au sondage du Gouvernement du Canada est le 17 mars.

Please, aidez les travailleurs et travailleuses du sexe. Aidez les clients et les clientes. Répondez au sondage, donnez votre opinion, malgré certaines questions totalement incidieuses et qui vont à l’encontre du jugement de la Cour suprême.

Merci.

Je ne suis pas au Sri Lanka

février 28, 2014

photo de profil

J’espère que vous allez tous bien, que vous n’avez pas de vaginite ou de blue balls. Plusieurs d’entre vous m’ont écrit pour s’assurer que je ne vivais pas une dépression saisonnière ou que je n’étais pas déménagée au Sri Lanka. No worry, je vais bien, mais je ne suis pas une superwoman. Je passe mes journées avec ma Mini Fée et mon Mini Dragon, à peindre l’intérieur de nos nombrils, à passer la mope rapido sur du yogourt mixé à du jus de pommes bio, à chanter Stromae avec des peluches dans les mains et à crier que personne n’a le droit de manger mes chips au sel et au poivre en cachette.

Les siestes des enfants? J’en profite pour dormir, souvent avec Mini Dragon. Les nuits? J’écoute des séries télé en mangeant du chili végé, en répétant à Alexandre Le Grand les trucs cute que les enfants ont fait pendant la journée (“Mini Dragon n’a pas mordu Mini Fée.”) et en lui montrant mes fesses dès que je me lève pour aller manger des chips au sel et au poivre.

Vous me trouvez plate?

(Je suis un peu plate.)

Mais j’ai surtout décidé de ne pas tenter le jeu de la superwoman. Je voudrais plus écrire, je voudrais aller chez la coiffeuse, je voudrais époussetter les murs, je voudrais m’acheter plus souvent de la lingerie, je voudrais savoir quelle taille de soutif je devrais porter, je voudrais boire du gin Hendricks dans un bain moussant, je voudrais ne pas fantasmer sur le black de la série Luther, je voudrais faire du yoga avant de boire mon premier café, je voudrais ne plus boire trois cafés par jour, je voudrais porter plus souvent des souliers à talons, mais j’ai décidé de me laisser aller à être une fille un peu plate, qui trouve ça très excitant de manger des crottes de fromage organiques, qui trouve du temps pour allaiter sur demande et sucer sur envie. Genre, je veux dire, je sais ce qui est essentiel: les crottes de fromage, mes seins et la queue de mon mec.

Vous me manquez. Mais je vous trompe avec mon sommeil, Netflix, les cheveux de mes chéris.