Posts Tagged ‘Stéphane Dompierre’

J’aime lire quand je suis déjà toute mouillée

février 5, 2016

travaux manuels 2

Dans mon bain, je lis tout, sauf les livres qu’on me prête parce que j’aurais trop peur de les échapper et de devoir repasser chaque page avant de les redonner.

Cette semaine, mon compagnon de mal de tête (mes enfants imitent dix heures pas jour des lions qui se font dévorer par d’autres lions) et de mouille est Travaux manuels, un recueil de nouvelles érotiques dirigé par Stéphane Dompierre.

Des nouvelles qui se lisent pour le plaisir, pas juste pour se crosser, originales et touchantes parfois, really.

Sarah-Maude Beauchesne parle de belles filles dans un maillot de bain un peu trop serré qui squeeze la bédaine à cause des pintes de fin de semaine. Simon Boulerice, d’un déhanchement gentiment pornographique. Mathieu Handfield, d’un homme-lézard en train de sucer son propre pénis. Maxime-Olivier Moutier, d’une fille qui accepte de se faire tatouer le clitoris pour un mec sensible au fait que je parle beaucoup, que je ne boude pas et que je me fasse des chignons.

travaux manuels 1

Gosh, je ne me ferai jamais tatouer pour un mec, moi, sauf si c’est pour faire semblant d’être mariée. Je suis une cochonne avec des rêves très conformistes, même en pleine lecture de nouvelles érotiques.

Rouge à lèvres, mariage et porno

novembre 27, 2014

En compagnie de Caroline Allard et Stéphane Dompierre, je suis allée à la superbe librairie Monet, pour parler érotisme à l’émission Rature et Lit. Animée par Elsa Pépin, c’était une discussion intéressante, même si j’en reste traumatisée par mon rouge à lèvres qui a l’air de couler de partout.

Ma fille, pendant que j’écoutais un extrait, n’a retenu que ceci: “Tu es mariée maman?”

Et je n’ai pas vraiment de cou.

Quand je parle d’érotisme ailleurs que dans mon salon

octobre 30, 2014

rature et lit 2 mélodie nelson

rature et lit mélodie nelson

Hier j’ai participé à la web émision Rature et Lit, animée par Elsa Pépin.C’était sur l’érotisme en littérature. Ce sera diffusé le 26 novembre, je vous le répéterai for sure, même si je n’ai rien dit de marquant, je pensais trop à mes enfants qui se faisaient garder sans savoir s’ils allaient survivre trois heures sans moi.

(Ils ont survécu.) (C’est sûr que c’est grâce à ma bague porte-bonheur.)

(Et même si je n’ai rien dit de marquant, c’était une très chouette rencontre. Caroline Allard était présente, toujours époustouflante par sa vivacité, son intelligence et ses tenues so chic et cute. Stéphane Dompierre était aussi super intéressant, même s’il n’a pas l’air de triper films pornos autant que moi.)

Et je voulais porter un costume de matelot vintage, mais le col était taché par du café. Umph.

Je ne sais plus si je suis féministe

octobre 27, 2014

lectures

Mes lectures du weekend: Nu, un recueil de nouvelles érotiques dirigé par Stéphane Dompierre, Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses, par Catherine Dufour, et Aimer, materner, jubiler, par Annie Cloutier.

Aimer, materner, jubiler, m’a tellement fait réfléchir que je n’ai pas demandé à mon mec d’écouter le dernier Sons of Anarchy. J’ai lu, avec un marqueur, sans remarquer que je me rongeais les ongles.

“Je continue de me dire féministe parce que le mot continue d’évoquer en moi la subversion, la prise de parole, l’affirmation de soi. Mais d’autres femmes montrent chaque jour qu’il est aujourd’hui possible d’être ce que nous sommes, sans complexe ni culpabilité, et sans béquille idéologique. Alors j’hésite, désormais.” Annie Cloutier

Plusieurs travailleuses du sexe ou ex travailleuses du sexe ne se disent plus féministes. Même si je déteste être vue comme une victime et même si la majorité des féministes refusent de croire en la légitimité du travail du sexe, je me condidérais toujours comme une féministe.

Il a fallu que je lise l’essai d’Annie Cloutier pour douter. Un essai sur la maternité, sur la politique faussement familiale du Québec, sur la pauvreté et sur les choix, les choix de materner et de travailler, les choix de materner et de ne pas travailler. Dans son essai, elle montre que le féminisme, contrairement à ce que plusieurs pensent, n’est pas un humanisme, et il n’est pas, dans son courant principal, prêt à écouter et à croire aux choix de toutes les femmes.

Des féministes m’ont dit que j’étais victime du patriarcat, pour avoir aimé me prostituer. Des féministes m’ont dit que j’inventais, que je mentais, quand je disais que j’avais été pute, et que je n’en étais pas devenue folle après. Des féministes disent que les clients sont violents, terrifiants et qu’ils devraient être jugés comme des criminels.

Et pourtant, je continuais à croire totalement au féminisme. Parce qu’il y a d’autres courants dans le féminisme, il n’y a pas que des femmes qui détestent les femmes qui ne sont pas comme elles, il n’y a pas que des femmes qui refusent la parole à celles qui ne pensent pas comme elles. Il y a le féminisme pro-choix, le féminisme pro-sexe, mais, mais, si le féminisme reste une idéologie et que je n’y souscris pas, puis-je encore être féministe? Ou suis-je maintenant tout simplement une maman, ex escorte, une maman qui aime jouir et faire des muffins aux bleuets? Est-ce que j’ai encore le droit de me dire féministe? Est-ce que j’ai encore l’envie de me dire féministe, même si je suis rejetée par ce qui semble être le courant principal du féminisme?

“I stopped calling myself a feminist several years ago for the simple reason that many feminists don’t like sex workers. I’m sort of the opposite of Groucho Marx: if a club doesn’t want me, then I’m more than happy to chip off elsewhere.” – Brooke Magnanti aka Belle de Jour