Posts Tagged ‘église’

Je ne vous montre pas celle de mes seins contre une icône

juin 26, 2016

Mélodie Nelson

photo par Myriam Lafrenière

Je voulais être un personnage. C’était plus facile pour moi, vouloir être un personnage que d’écrire ou whatever. Puis finalement personne ne pouvait écrire sur moi comme moi je pouvais écrire sur moi, personne pouvait dire ce que ma mouille goûtait parce que j’étais la seule qui écrivait mouille dans mes cours de création littéraire à l’université, une fille insistait pour me dire qu’il existait un vrai mot pour ça, c’était cyprine. Et je savais c’était quoi la cyprine. C’était un beau mot, mais moi ce que j’avais entre les jambes, c’était de la mouille.

Mélodie Nelson (2)

Mélodie Nelson (3)

Mélodie Nelson (4)

Je suis plus vieille maintenant et je n’écris pas assez et parfois devant le miroir ou sur mon tapis de yoga je redeviens un personnage. Je pensais pas trouver quelqu’un qui voudrait me voir vivre en personnage, en moi exagéré, en moi en bikini/lingerie/perruque blonde/legging made in China fushia dans une église.

Mais Myriam Lafrenière partage avec moi un désir d’images fracassantes, de féminité exacerbée parce qu’elle aime toutes les formes que la féminité peut prendre, elle aime les melons d’eau de David Lachapelle et j’aime les crottes de fromage que Pamela Anderson lance dans les airs pour David Lachapelle.

Mélodie Nelson (5)

Nous avons joué ensemble, dans une église, et j’étais extatique, sauf le moment où j’avais du rouge sur les dents/des Cheetos sur les dents et qu’une dame est entrée pour prier. Je ne savais plus comment me rhabiller, j’étais mortifiée et je répétais le mot grotesque à Myriam.

Mélodie Nelson (6)

J’étais son personnage, à Myriam, mais aussi une fille de trente ans qui se prenait un peu pour Amanda Lepore/Pamela Anderson et Courtney Love – et c’était mieux qu’à mon mariage, alors que j’avais demandé à ma cousine de me prendre en photo, juste avant que je ne vomisse, parce que je trouvais que je devais avoir l’air top et trash, au-dessus de la cuvette, bleachée et en bikini à cerises.

Tout ira bien

avril 18, 2016

tout ira bien

J’ai trouvé cette phrase dans un biscuit chinois. D’habitude je donne toutes les bonnes fortunes à ma fille, et elle les range dans une boite qui contenait il y a longtemps de petits chocolats.

Mais j’ai gardé cette forture, toute simple, comme si c’était une phrase talisman.

Des suggestions si votre lundi et le soleil qui joue à cache-cache vous chagrinent:

1. Partagez un drink à deux.

drink à deux

2. Allez visiter des églises. Regardez les gens qui y semblent tout de suite plus graves et gentils que ceux croisés à l’épicerie. Priez ou pensez à tout ce qui vous plaira. Le temps s’arrête dans les églises.

église portugaise

3. Lisez un livre surprenant. Elle était si jolie, de Pierre Szalowski, distrayant même lorsqu’il bouleverse.

livre elle etait si jolie

Délivrez-vous des email, et du mal, après

août 31, 2015

église

J’aime aller à l’église. Le dimanche, je n’y vais pas toujours. Le prêtre de mon quartier parle de la soumission des femmes aux hommes à chacun de ses sermons. J’aime les sœurs qui y sont souvent, qui nous ouvrent les portes de l’église même quand il est dix-huit heures et qu’à dix-huit heures, l’église est fermée.

Quand l’église est vide, sauf pour un couple qui parle poussettes et baptème, j’aime m’y recueillir, pendant que les enfants jouent avec des peluches et des camions disposés dans un espace juste pour eux. Nous y allumons des lampions et ma fille me rappelle que lorsque j’allume un lampion pour elle, elle ne pense pas à Jésus parce que sinon elle penserait toujours à Jésus, elle a même rêvé à lui, la veille. Je souris et je lui dis de penser à tous ceux qu’elle aime.

église 2

L’autre jour, j’ai trouvé une copie d’une prière à Saint Jude. C’est le saint des causes désespérées. J’ai lu la prière et j’ai souri, malgré tout, parce qu’au lieu de nous délivrer du mal, Dieu était prié de nous délivrer des courriels.

prière

Lundi oui oui oui: activité paroissiale et Femen

juin 30, 2015

gateau glacé pour chien

Je reviens tout juste de faire du jogging (je me sens top, ne riez pas, même si je cours pendant trente minutes max et que je passe par les ruelles tant que je ne serai pas fière de mes enjambées irréprochables) (en tout cas j’aime mes bas) (ils sont jaunes à rayures noirs et me montent aux genoux), et ma fille m’a accueillie en criant qu’elle venait de faire un pet sauce.

Ce que j’aime plus que laver une petite culotte plutôt que de prendre une douche quand je suis en sueur :

Pique-nique paroissial. Couronnes de fleurs chez Ardène pour faire semblant que je suis Femen. The O.C. en spectacle musical. Promener un bull mastiff. Mariage de deux personnes incroyables. Gâteau glacé pour chiens. Écrire dans ma cour, le soir, avec le vent entre mes jambes pour me caresser. Belle-fille de retour de Lyon et ses lectures de Love Song, Histoire de la folie à l’âge classique, Journal d’un vieux dégueulasse.

Et une chronique de pupilles dilatées et pizza aux épinards, par une demoiselle qui se propose d’écrire un journal intime, mais public :

« On m’a déjà dit ; wow, t’as un congélo d’adulte.

On m’a déjà dit ; félicitations fille, ta salle de bain est vraiment propre.

Pis c’étaient deux des plus beaux compliments que j’ai reçus dans ma vie. »

Bonne semaine y’all !