Posts Tagged ‘Deux Gaulois’

Lundi oui oui oui: de la pieuvre et du poison

août 21, 2012

 

Je suis fatiguée, je n’aime pas écrire ça, parce que tout le monde peut le dire, tout le monde se sent fatigué ou stressé ou surchargé ou whatever. Je suis fatiguée juste parce que je viens de faire ma teinture et que ça me pique le fond du crâne et que ma chérie a été malade la semaine dernière – roséole – et qu’elle n’a pas tout à fait repris son rythme, je me blottie contre elle à cinq heures du matin, j’adore être au chaud, si près d’elle, son sourire quand elle se sépare de mon sein, pour s’avancer vers moi et se laisser tomber sur mon oreiller, enfin, bref, je passe de beaux moments, et je devrais me coucher plus tôt, mais j’aime trinquer avec mon chéri passé minuit, enfin, bref, c’est total ma faute si je suis fatiguée et je voudrais vraiment être une sorcière, comme je croyais l’être quand j’avais huit ou neuf ans, je m’inventerais une potion magique plus efficace encore qu’un Venti Skinny Vanilla Latte.

Voici ce que j’aime plus que les juliennes au bacon partagées avec ma voisine de neuf ans:

Idée de matcher un livre à son maillot de bain. Gros saucisson des Deux Gaulois et son effet sur Alexandre Le Grand – il l’a mis dans son bermuda pour voir de quoi il aurait l’air avec une queue grosse comme celle d’un acteur porno black. Chien fabuleusement poilu d’une copine. Photo de la dernière poutine partagée avec mes belles-filles avant la fin des vacances. 21 Jump Street visionné la soirée du départ des belles-filles, pour que mon chéri soit un peu moins triste. Pieuvre. Voisine qui me laisse sa Presse du samedi. Médecins et infirmières du Children’s Hospital. Chansons qui donnent envie de baiser. Mariage de ma meilleure amie. Courage d’avouer à ma meilleure amie que je voyais les motifs de sa petite culotte à travers une de ses robes. Suggestions de poisons pour sa tasse de café. Conversations entendues sur Masson : « Il pense que j’ai pris l’argent pour me payer un trip de coke. » et « Elle pue le swing. Je lui ai écrit qu’elle puait le swing. Elle pue le swing et elle pue des fesses. Elle ne m’a pas répondu. » Souliers qui matchent avec mon vernis à ongles rose et ma robe Atelier B grise.

Je vous love et je vous souhaite une superbe semaine! Et je me souhaite d’avoir la même motivation qu’une copine sur Facebook qui prend Britney Spears comme modèle – 1000 redressements assis par jour!

J’aime les licornes mais pas pour sortir

juillet 6, 2012

Mon mec arrive, il retire ses pantalons, garde sa chemise, enfile un bermuda beige et me dit qu’il aimerait bien boire une bière à la Succursale, même si nous ne devions pas, encore une fois, boire pendant quelques jours. J’attends quelques secondes avant de lui répondre : « Je cherche quelques jouets pour Mini Fée et je suis prête. »

Je me change dans la chambre, je ne veux pas rester en short et t-shirt à motif de licornes d’Urban Outfitters. Je mets une jupe dorée, que je n’ai pas mis depuis deux ans, et un wife-beater noir. Une ceinture complète ma tenue, pendant cinq minutes, avant que Mini Fée ne décide de la bouffer et de la défaire.

 Je bois lentement ma Pom Pom Girl, je raconte des histoires à Mini Fée, je regarde Alexandre Le Grand en souriant, en me répétant que je suis chanceuse, chanceuse et fatiguée, mais surtout chanceuse. Je bois mon drink pendant qu’Alexandre Le Grand boit deux pintes de bière. Après avoir placoté avec un des proprios de la Succursale, nous allons acheter du saucisson à la boucherie des Deux Gaulois, juste à côté.

À l’appartement, nous décidons de commander du japonais. Sur la galerie, la porte entrouverte pour entendre Mini Fée si elle se réveille, nous nous partageons un verre de chardonnay. Je me penche vers son épaule, son corps tout entier penche vers moi, je l’embrasse sur la joue, il me prend dans ses bras et il me répète qu’il m’aime. J’ai besoin de ses je t’aime, qu’il les dise à tout moment, sur l’oreiller, dans un courriel, en coupant des morceaux de saucisson, j’ai besoin de ses je t’aime, depuis presque sept ans, ça ne change pas.