Le mot call qui se transforme en anal, le mot Disney qui devient dildo ou divorce, c’est sûr que j’en rigole.
Pour comparer votre degré d’immaturité au mien : http://damnyouautocorrect.com/
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J’appelle mon mec, il ne répond pas, je me demande si je devrais le rappeler dans deux minutes, ou revenir à l’appartement, avec un Big Mac à manger devant un épisode de Hellcats, je le rappelle, il gueule qu’il est saoul et qu’il va aller boire de l’eau et tomber en amour avec de la sauce tartare au Brit & Chips. Je lui dis de m’attendre, j’arrive dans une dizaine de minutes, le temps de me remaquiller dans un taxi.
Je sens le spray tan et le désodorisant aux concombres et le parfum Chloé, et quand j’entre au Brit & Chips, j’ai soudain envie de juste sentir le gras et le vinaigre et la bière extra forte. Bao Quoc est le premier à me voir, il me fait signe. Il se lève pour m’embrasser. Je retire mon manteau en fourrure synthétique noire, et il regarde mes seins: « Si tu n’étais pas avec Alexandre Le Grand, je tenterais ma chance. » Je ris nerveusement, et je lui rappelle que sa copine est superbe, même si elle a un caractère de merde dès qu’il ne fait pas vingt-cinq degrés dehors et qu’elle n’a pas de boules chinoises enfonçées dans sa chatte.
Je m’asseois entre Bao Quoc et Silvestre. Nous mangeons et je rigole en écoutant les mecs me raconter qu’ils se sont arrêtés au Holder d’abord : « Alexandre a fait semblant d’être un serveur, il a invité une fille à s’asseoir à une table de mecs, et il a offert des desserts qui n’existaient pas à un couple. » Je fais les gros yeux : « Terrible. On repasse tantôt pour s’excuser? Ou pour inscrire subtilement notre nom sur la liste des réservations? Et pour prendre un dessert qui existe pour vrai dans leur menu? »
Les mecs veulent retourner au Confessionnal, où ils ont déjà bu des litres de Heineken. Un mec à la chemise mouillée de sueur ou d’alcool photographie mon décolleté. Je le regarde, sans savoir si je dois sourire ou lui demander s’il va se branler plus tard les yeux rivés sur ma robe et ma peau pailletée. Je danse sur une chanson de Rihanna, en buvant un gin tonic, et je tombe en amour quelques secondes avec une fille au toupet lui cachant la moitié des yeux. Elle danse avec moi, shakant son cul et levant les bras dans les airs, comme moi – j’adore lever mes bras dans les airs, même si ça montre total que j’ai appris à danser en regardant des vidéoclips de pétasses.
Je peux juste pas comprendre pourquoi un restaurant s’appelle The Golden Shower. C’est quoi, la spécialité, de la soupe servie dans des mini bols de toilettes? Des smoothies survitaminés à la Gandhi?
Pour admirer le Glory Hole Center : http://pophangover.com/2010/11/23/15-awful-business-names/
J’adore les pâtisseries en pâte d’amande, ça me prend trente minutes au moins pour manger un toucan – je commence par le bec, puis un œil et après je mange tout en me disant qu’au paradis, les maisons doivent être en pâtes d’amande et le gazon en barbe à papa. Mais cet aprem, je résiste, je suis incapable de manger ce koala, il a l’air de me dire qu’il est trop mignon pour être mangé et que je devrais plutôt l’exposer comme un bibelot sur le comptoir de ma cuisine.
En buvant ma deuxième canette de coca zéro de la journée, après avoir lu mon horoscope et m’être rasée les aisselles-cuisses-genoux-jambes-chatte, je découvre un lien web vers un article super intéressant du Madame Figaro.
En voici deux extraits :
«On peut être jeune, mignonne et se prostituer de temps en temps, sans pour autant être victime du système ou de je ne sais qui ou quoi. Je ne me vends qu’à des mecs que je trouve mignons.» Nathalie
« Présenter les prostituées comme des personnes cupides, libidineuses, avides de vie facile dans la jet-set, est aussi traditionnel que les dépeindre comme des victimes absolues de la violence masculine. Les militants pour la liberté de se prostituer voudraient que l’on cesse de montrer les travailleuses du sexe, ou bien comme des victimes dépourvues du moindre libre-arbitre, ou bien comme des délinquantes qui portent délibérément atteinte aux “valeurs morales”. Il serait temps, d’après eux, de présenter les prostituées pour ce qu’elles sont : des personnes banales qui font un métier de service corporel aussi banal que beaucoup d’autres. On ne peut pas dire que les magazines people et les chaînes télévisées soient particulièrement tentés de les suivre dans cette voie ! » Ruwen Ogien.
Pour lire la suite de cet article, qui suggère que la prostitution est peut-être devenue le truc le plus branché du monde : http://madame.lefigaro.fr/societe/enquetes/1033-la-it-prostituee-existe-t-elle
Au Salon, en plus d’avoir eu très peur et d’avoir rigolé (« Il est trois heures et demie du matin et tu veux parler de nous? C’est quoi ce bordel, Régis? Tu as des éjaculations nocturnes et personne pour laver les draps? ») en lisant Plasma, le thriller psychique de Jac Barron, j’ai rencontré des personnes formidables : des garçons super polis qui voulaient des sucettes en forme de cœur, une brunette qui aime les éditions de Ta Mère et qui me propose de faire du striptease sur la table réservée aux dédicaces, des dames très charmantes qui me parlent de courage, une fille qui a hâte de lire mon livre après avoir embrassé la signature du créateur de Spirou, un blogueur qui aime le foot, la cuisine et Don Meyer, des jeunes filles adorables qui me posent des questions sur mon expérience, une fille qui ressemble trop à la meilleure amie de Claire et qui a un prénom quasi identique, une fille qui veut étudier en théâtre ou en littérature – je lui dis théâtre, théâtre -, une fille que je jalouse parce qu’elle a un teint parfait et qu’elle n’a jamais utilisé de fond de teint de toute sa vie sauf à son bal de finissants, cette fille me parle de Duras, et de sa maman, qui lit Escorte en même temps qu’elle, en utilisant un mouchoir comme signet, un mec trop chou qui achète mon livre au lieu du dernier Houellebecq, un couple sympa qui me pose mille questions – dont l’inévitable est-ce que tu veux faire un trip à trois -, un comédien qui me fait rougir, et un ex client, surpris de me voir sans talons hauts, très gentil, qui me parle de lui, de Violet Blue, de cupcales, et de mon anglais, et il me dit que si être escorte m’a autant aidée à être moi-même, lui, son expérience avec différentes escortes l’a aussi aidé.
Avant il était gêné, et il craignait les filles. Je le regarde, je lui demande de me répéter ça, parce que c’est impossible, de deviner son ancienne timidité, et ça me rend très heureuse, de savoir, de la bouche d’un ex client, que les escortes sont utiles à autre chose qu’à faire gicler du sperme dans un condom.
Blogues de deux personnes rencontrées au Salon :
17 novembre 2010
Dès que j’entre au Salon, je passe à côté du stand de La Courte Échelle, Marie Hélène Poitras y fait jouer une chanson de Katy Perry. Je souris, je me retiens pour ne pas commencer à danser, et je me dis que tout est merveilleux. Je pense à ma maman, qui m’a demandé de lui envoyer une photo de la robe que je porte ce soir. Je pense à ma maman, qui m’a accompagnée au Salon du Livre, le weekend, de mes huit ans à mes quinze ans. La première fois, j’avais demandé à Gilles Tibo de signer une affiche et j’avais demandé à Henriette Major ce que je devais faire pour devenir auteure quand je serai plus grande.
(Elle ne m’avait pas dit de coucher avec plein de mecs, elle m’avait dit de tenir un journal intime, et d’y écrire, tous les jours. Mes deux premiers journaux intimes sont vraiment palpitants – histoires de chicanes avec des copines et de parties de cache-cache. Wouhou. Scandale.)
Je pense aussi à l’heure que j’avais passé à attendre que Marie Laberge me dédicace Quelques Adieux, quand j’avais seize ans (après avoir lu ce livre, je voulais déménager à Québec et baiser avec des professeurs). Et à l’an dernier, alors que je travaillais au stand de la Bibliothèque Nationale, dans une petite robe noire à boutons dorés, à me répéter que la prochaine fois que je me rendrais au Salon, ce serait habillée en latex, pour signer mes livres.
(Je ne me suis pas habillée en latex. Mea culpa.)
17 novembre 2010
Avant d’aller au Salon du Livre, habillée d’une robe noir et blanc Boodwär, je lis un article dans Vanity Fair sur le cancer de Christopher Hitchens – It made me wonder if perhaps there was room for a short handbook of cancer etiquette. After all, I have hardly been reticent about my own malady. But nor do I walk around sporting a huge lapel button that reads: ASK ME ABOUT STAGE FOUT METASTASIZED ESOPHAGEAL CANCER, AND ONLY ABOUT THAT. – et je bois une Red Bull avec un peu de vodka au Houston. Je suis nerveuse, sans savoir pourquoi, je me demande si des copies de mon livre seront là, si c’est grave que j’aie oublié d’amener plusieurs tubes de rouge à lèvres pour des bisous en dédicaces, si je croiserai mes auteurs préférés, si j’aurai le temps de sucer plus d’une sucette à la cerise, je suis nerveuse, parce que je sais que ça ne peut pas être parfait, et parce que j’ai déjà hâte au Salon de l’an prochain, parce que c’est chiant, parfois, être juste une ex escorte.
Ce soir, en pyjama à motifs de penguins, je vais prier pour un mec dont le grand-papa ne va pas bien, je vais prier pour une fille, trop gentille, qui garde ma chatte Paprikalicious et qui la trouve exceptionnelle juste parce qu’elle a un gros ventre et qu’elle ne perd pas son poil, pour un mec qui écoute des chansons tristes, pour la paix dans le monde, pour les bananes qui ne pourrissent jamais, pour une MILF qui ne dort pas assez mais qui cuisine comme une parfaite housewife, pour un mec qui ne parle plus à sa maman parce que sa maman est comme ça, je vais prier pour ma famille parce que je l’aime, et je vais prier pour moi, pour être capable de recoudre le pompon au bout d’un lacet d’une de mes paires de bottes préférées.
Il y a quelques semaines, alors que je pouvais encore sortir dehors sans manteau à pois et foulard, j’ai passé une entrevue avec Valérie Schmaltz, pour le journal Nord Info, suite au jugement Himel, en Ontario, par rapport à la décriminalisation possible de la prostitution.
Habillée presque identiquement comme la journaliste – chandail gris, jeans, bottes rouges – j’ai abordé avec elle mon expérience comme escorte, mais aussi, plus généralement, mon expérience dans l’industrie du sexe, comme animatrice de webcam, par exemple :
«Ça me plaisait beaucoup. Le client demande un visionnement en privé, puis on produit différents actes sexuels. Après un laps de temps, j’ai cessé de le faire pour une raison très simple. À force de regarder l’écran, j’ai développé beaucoup de conjonctivites, explique-t-elle en éclatant de rire. Mais, j’ai eu la piqûre, je trouvais ça excitant.»
Pour la suite de l’article : http://www.nordinfo.com/Actualites/2010-11-19/article-1978357/Quand-le-plaisir-du-sexe-a-un-prix/1
Pour le visionnement vidéo de l’entrevue – et pour me voir tourner autour d’un arbre comme si c’était mon activité favorite : http://www.nordinfo.com/Actualites/2010-11-19/video-1978357/Quand-le-plaisir-du-sexe-a-un-prix/1