Archive for novembre 2016

Les mauvaises scènes de cul

novembre 27, 2016

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La semaine dernière, devant un risotto aux morilles et un verre de vin blanc, ma copine Topaze m’a dit qu’elle cherchait à lire des nouvelles érotiques qui lui donneraient le goût de baiser. Je lui ai donné quelques suggestions (en extra: Susie Bright et Violet Blue parce que Violet Blue est parfaite), mais j’étais d’accord avec elle: souvent ce n’est pas mouillant, l’érotisme.

Les longues histoires qui se passent dans un manoir, avec dix paragraphes sur la texture des rideaux et la grandeur du canapé pour finalement deux lignes sur des coups de bassin, c’est insuffisant. Et c’est pour ça que je regarde autant de films porno – éthiques et euh moins éthiques aussi, mea culpa.

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Chaque année, je m’amuse en lisant ce que la littérature propose comme pires scènes de cul.

Les candidats cette année au Bad Sex in Fiction Award:

  1. A Doubter’s Almanac d’Ethan Canin

Extraits (traduction libre): “Pendant leur relation sexuelle, elle devenait muette, allant directement par dessus lui, comme un lion sur sa proie. Ses yeux restaient grand ouverts, alors qu’Andret gardait les siens fermés; mais chaque fois qu’il les ouvrait, voilà comme elle était, le regard fixe, les pupilles noires insistantes.”

“L’acte sexuel en soi était plein de ferveur. Comme une partie de tennis, quelque chose qui se performe à la lumière du jour entre compétiteurs.”

  1. The Tobacconist de Robert Seethaler

Extraits (traduction de Maïa Mazaurette, merci): “Comme son pantalon glissait sur ses jambes, tous les fardeaux de sa vie jusqu’à ce jour semblaient s’effondrer; il renversa la tête et se tourna vers l’obscurité sous le plafond, et pendant un instant béni, il pensa comprendre les choses de ce monde dans toute leur incommensurable beauté. Comme c’est étrange, se disait-il, la vie, toutes ces choses. Puis il sentit Anezka glisser devant lui au sol, sentit ses mains saisir ses fesses nues pour l’attirer vers elle. «Allons, mon garçon !», l’entendit-il chuchoter, et avec un sourire il se détendit.”

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  1. Men Like Air de Tom Connoly

Extraits (traduction de Maïa Mazaurette): “Le passeport de Dilly s’élevait de la poche arrière de son jean au même rythme de ses fesses quand elle le suçait. Il s’inclina par-dessus elle pour saisir le passeport avant qu’il n’atterrisse sur le plancher dégoûtant. Malgré les circonstances du moment, la nature humaine l’obligea à jeter un coup d’œil à sa photo d’identité.”

  1. The Butcher’s Hook de Janet Ellis

Extraits (traduction de Maïa Mazaurette): “Son doigt est à l’intérieur de moi, son pouce formant des cercles, et je déborde comme du grain coulant d’un seau. Nous étouffons nos bruits, nous chuchotons comme une congrégation épiscopale pendant le sermon.

– Jusqu’à maintenant, je pensais que le son le plus doux que je puisse entendre était des vaches qui mâchent de l’herbe. Mais ça, c’est mieux.”

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  1. Leave Me de Gayle Forman

Extraits (traduction de Maïa Mazaurette): “Et elle se rappelait être restée debout devant lui, sa robe comme une flaque sur le plancher, et comment elle avait commencé à trembler, ses genoux s’entrechoquant, comme si elle était vierge, comme si c’était la première fois. Si elle s’était autorisée à espérer, c’était ce qu’elle aurait espéré. Et maintenant voilà. Et c’était terrifiant.

Jason avait pris sa main et l’avait placée sur son torse nu, sur son cœur, qui battait sauvagement, en tandem avec le sien. Elle avait pensé qu’il était juste excité.”

  1. The Day Before Happiness d’Erri De Luca

Extraits (traduction de Maïa Mazaurette): “Elle enleva ses bras de mes épaules, guida mes mains sur ses seins. Ouvrit ses jambes, remonta sa robe et, tenant mes hanches sur elle, poussa ma queue contre son orifice. J’étais son jouet, qu’elle déplaçait à volonté. Nos sexes étaient prêts, en attente, se touchant à peine : des danseurs de ballet planant en pointe.”

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Plusieurs lecteurs du Literary Reviews ont aussi voté pour nominé les conversations de vestiaire de Donald Trump, mais comme ce ne sont pas des conversations fictives, elles n’ont pas été retenues. Le gagnant sera annoncé le 30 novembre.

À noter: Un auteur s’est déjà rebellé contre ce prix, répliquant qu’il était important d’en rire, du sexe, et proposant qu’un autre prix soit offert également, celui de la meilleure scène de cul.

Penser à Jésus quand on est tout nu

novembre 26, 2016

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J’adore Dan Savage. Il est irrésistible, sexuellement positif et brillant, et drôle. Voici ce qu’il a mis il y a quelques temps sur son compte instagram, à propos du consentement.

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Pour des messages totalement absurdes de chrétiens conservateurs, allez ici. (Je suis croyante, vous le savez, mais je me permets de me moquer de ça et de poser en lingerie dans une église, parce que come on, aimez-vous les uns les autres et c’est tout.)

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Camomille et vodka: I want it all

novembre 26, 2016

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Je suis une fille simple pour vrai genre j’ai pas besoin de plus qu’un pyjama chaud/être toute nue sous une couverture chaude, un sac de popcorn et des câlins pour être la personne la plus heureuse du monde. Je dis jamais carpe diem mais je sens que chaque moment toute nue sous une couverture chaude est un moment qui me grounde très bien dans le présent.

Même si j’ai pas besoin de beaucoup pour être souriante-comme-si-je-venais-de-jouir, j’ai besoin pas juste de câlins, j’ai aussi besoin d’un verre de chardonnay ou d’un verre de bulles ou du gin dans ma Red Bull sans sucre. Je bois une tisane à la camomille et un verre de vin blanc avant de m’endormir.

J’ai un rapport compliqué avec l’alcool: j’aime ça boire et j’aime pas ça boire. C’est pas seulements pour les calories, c’est pour le sentiment de dépendance qui me lie un peu trop avec le personnel de la SAQ.

J’ai écrit deux articles récemment à Vice sur le sujet. Lisez-les. Je ne parle pas que de moi. Je parle de Janis Joplin et plein de gens intéressants interviennent et parlent de leur propre rapport à l’alcool, à sa glorification et aux saouleries qui se terminent dans son pipi.

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Extrait de Est-ce que je bois trop?: « Il s’est saoulé tous les jours pendant une semaine. « Samedi dernier, après avoir bu deux bouteilles de vin rouge de dépanneur en 40 minutes, déchiré mon chandail, cassé un cadre, brûlé ma lèvre sur une ampoule parce que je chantais dedans en faisant semblant que c’était un micro, appelé des amis pour m’excuser de boire, uriné sur le plancher de ma cuisine, glissé sur mon urine et cogné mon coccyx, j’ai réalisé que, si certaines personnes digèrent mal le gluten, moi je ferais mieux de me passer de l’alcool. » »

 

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Extrait d’Une gorgée de liberté ou du brainwash?: “J’avais bu une seule fois, assez pour me retrouver sur un matelas dans la chambre de ma meilleure amie, à promettre de ne plus jamais boire parce que se saouler à la Bleue, ce n’est pas bon pour le teint ni pour les histoires d’amour.”

Un million pour mes fesses

novembre 23, 2016

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Le mec me connait mal. Parce que je réagis pas top à l’impolitesse d’habitude (j’ai plein de livres sur les bonnes manières dans ma bibliothèque – je mange très mal mais je sais exactement comment je devrais manger pour être invitée chez la princesse Kate). Et parce que j’ai déjà plein de photo assez coquines, selon moi, sur mon instagram.

Je trouve que je lui ai bien répondu. Vous jugez?

Le plus beau roman d’amour de tous les romans d’amour

novembre 12, 2016

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Avant de lire Victor-Lévy Beaulieu pour la première fois à l’université, je liais cet auteur, ce monstre et génie de la littérature à des séries télé que je n’écoutais pas.

La saga des Beauchemin, elle, est plus que marquante. J’ai lu Don Quichotte de la Démanche pendant un chiffre de webcam. J’étais en lingerie sur un divan-lit et je lisais Victor-Lévy Beaulieu, payée 13,75$ l’heure, en attente de clients qui voudraient se branler devant leur ordi.

C’est le plus beau roman d’amour de tous les romans d’amour.

Je l’avais emprunté à la bibliothèque et jamais relu, puis je l’ai trouvé, dans un bazar, comme un trésor, entre des Mary Higgins Clark et des Paulo Coelho.

Je n’ai pas aimé étudier en littérature, sauf pour quelques rencontres que j’ai faites – comme le poète souverainiste à la queue la plus grosse de l’université et la ballerine/danseuse de baladi/auteure jeunesse/maman d’un bouvier bernois/amoureuse de David Bowie – et pour ce prof qui m’a fait lire des Victor-Lévy Beaulieu, et qui acceptait, en guise de travaux à remettre, que je raconte en mille cinq cent mots pourquoi j’étais fascinée par les danseuses nues.

Extrait de Don Quichotte de la Démanche: “Je suis à bout, ne croyant plus à rien, incapable même de forcer le réel à se produire, c’est-à-dire de l’inventer, ce qui serait ma seule porte de sortie et l’échappatoire ultime, cette déraison assumée qui me ferait tout autre, meilleur que je ne suis, grand seigneur de mes terres, maître de ce domaine que j’étais en train de construire avec Judith mais dont il ne reste plus maintenant que la parabole, que cette liquide ivresse dans laquelle il faudra bien que je me fonde et me corrompe, tout mutilé dans mon intérieur, inconsistant et inconséquent, lâche, si dérisoirement lâche, ô ma Judith!”

Psycho bitch et Calinours

novembre 5, 2016

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J’ai un crush incroyable sur Talula Wilde, une artiste et scénariste qui aime la couleur lavande et s’en fouette que des ex disent qu’elle est une psycho bitch.

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C’est suite à un témoignage in your face sur un coureur automobile qui l’a agressée sexuellement que je l’ai connue first, mais depuis je la suis sur tumblr et instagram. Vous devriez faire pareil.

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Et aussi me suivre sur instagram parce que j’ai enfin compris comment ça fonctionnait et parfois je mets des photos de moi topless.

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Juger les filles qui s’achètent du glitter pour travailler

novembre 5, 2016

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Je suis obsédée par les pornstars, les concours de beauté et la pizza. Dans un article pour Vice, plusieurs gorgeous babes de l’industrie du sexe ont été hyper généreuses et ont accepté de me parler de ce qui représente un des plus grands dangers de l’industrie: le jugement.

Tous les performers dans l’industrie du sexe se font juger et c’est quasi impossible de s’en sortir (quand ça devient trop fatiguant de s’enduire de glitter pour aller travailler, as if!) – parce que lorsqu’une actrice ne fait plus de porno, son passé la rattrape et elle est contraite à abandonner son travail pour ensuite revenir dans le seul milieu qui l’accepte, celui de l’industrie du sexe.

Forever des salopes dans la tête de ceux qui se branlent ou qui mouillent en espérant nous sauver de l’indécence? C’est plus que triste. Lisez ce que Harley Hex, Claudie Auclair et d’autres m’ont confié.