Archive for septembre 2010

Fierté au café espagnol extra sucré

septembre 26, 2010

Après quelques discours vides à la « Je sais que vous avez un bel avenir parce que vous avez tout un alliage de qualités » et « Être un homme, c’est être responsable. », et des discours plus cool que j’ai raté parce que je lisais Imperial Bedrooms et que je prenais en photo mon verre de café, mon frère Gabriel me demande si j’ai trouvé certains étudiants mignons. Je dis : « No way, ils sont tous trop jeunes. Et les professeurs, trop vieux. Une des filles qui a étudié avec toi a un mec qui a une superbe chemise mauve, mais il se ronge vraiment trop les ongles. »

Gabriel embrasse quelques pétasses, je montre ma bague en capsule de bière à quelques personnes, et nous nous rendons tous ensuite au Da Toni, boire du vin qui sent le grand-père, et se délecter du meilleur et plus sucré café espagnol du monde entier.

J’aurais voulu rencontrer un chien sherbrookois

septembre 26, 2010

 

Mon frère Philippe et moi suivons un pick-up avec un orignal mort pendant deux heures, avant de finalement arriver à l’Université Sherbrooke. Nous passons devant la Taverne Alexandre, l’Animalerie Pacha et le Tapageur : « Un mec sympa m’a recommandé de sortir là ce soir ! Hey il n’y a pas de chiens dans la rue. Est-ce qu’il y a des chiens à Sherbrooke ? »

Devant un écran qui montre une vidéo d’élèves couchés dans l’herbe qui étudient, d’élèves à la bibliothèque qui étudient, d’élèves dans les escaliers qui étudient, je bois une boisson énergétique. Je trouve ça dommage qu’il n’y ait pas de vidéo d’élèves qui se saoulent ou qui sont déguisés spécialement pour des initiations. Mon papa trouve la chanson qui accompagne la vidéo, Time of your life de Green Day, très belle. Il a déjà quasi les larmes aux yeux, en pensant à mon frère Gabriel qui se prépare à recevoir son diplôme de bacchelier en droit.

Je me vante en buvant du Gatorade aux framboises bleues

septembre 26, 2010

Je suis très fière de vous montrer mon premier livre. À trois ans et quatre mois! Ça s’appellait, selon ma maman, « L’histoire d’une grosse madame avec une robe très colorée ». Je vous montre la première page. La dernière: la grosse madame part magasiner avec une copine et elles ont toutes les deux des grosses sacoches. À pois.

J’ai aussi trouvé un vieux t-shirt avec la face de Johnny Depp dessus. Il ne me fait plus bouhouhou. Mais je pense le garder comme doudou.

Moi je ris trop

septembre 26, 2010

Après avoir mangé trop de croissants et bu du vin rouge comme si c’était aussi essentiel que du café au lait un dimanche d’après-midi, je regarde des dessins que ma maman a conservé dans des boites. Je trouve qu’à cinq-six-sept ans j’étais très bonne et pleine d’imagination (des canettes d’Orange Crush qui poussent dans des arbres ! des Calinours invités à des parties de balle-molle !)

Pendant que je me demande pourquoi je ne suis pas devenue illustratrice de livres pour enfants ou designer de mode, ma maman corrige des rédactions de ses élèves de neuf ans. Elle m’en lit des extraits : « J’adore tricher. », « Je suis célèbre parce que je mets des vidéos sur youtube. ». Et un plutôt tristounet : « Je suis mature parce que je ne ris pas beaucoup. »

Ma chatte aime les zèbres

septembre 24, 2010

Après-midi shopping de culottes total flashy. Deux coupées à la garçonne: une motifs de zèbre et une lignée bleu électrique. Et une tanga mauve à gros pois noirs, avec une petite boucle. Comme si mes fesses étaient un joli cadeau. Oh oui?

(Je me suis aussi faite une réserve de livres, à lire de Montréal à Repentigny et de Repentigny à Sherbrooke – je vais assister à la collation des grades de mon petit frère Marky Mark. Je suis une grande soeur très fière, prête à applaudir très fort, entre deux pages de Guilty Pleasures, Imperial Bedrooms et Une Vie à Aimer.)

Bon weekend y’all!

Shakez vos boobies, les girls! Et videz vos grosses couilles, les mecs!

Une matinée dans une cuisine jaune bouton de marguerite

septembre 23, 2010

Marissa me prend dans ses bras dès que je rentre chez elle : « Ça sent le brûlé, mais j’ai rien brûlé du tout, ça doit être des miettes dans le grille-pain ou je sais pas. » Je l’embrasse et je crie : « Tu as trop de beaux bracelets ! Katy Perry en a des pareils ! » Marissa les regarde. Elle fait de la musique en entrechoquant ses bracelets à têtes de mort signés Alexander McQueen. Elle me dit qu’elle est tombée en amour avec en les voyant sur un site web.

Elle me prend la main et m’entraîne dans sa cuisine fraîchement peinturée en jaune bouton de marguerite. J’entends la musique à faible volume de Marina And The Diamonds. Je m’asseois à sa table. Nous placotons sur un cours qu’elle suit en étudiante libre, sur le cinéma japonais contemporain. Elle me dit qu’elle voudrait se faire un des mecs dans son cours: « Il est vraiment cute, il met des jeans qui montrent un peu ses caleçons, et il porte de caleçons roses, moi je craque pour les mecs qui portent des caleçons roses. Mais il est toujours assis à côté d’une fille que j’aime pas. Le connard. Je comprends pas les mecs qui se tiennent avec des filles qui portent des bas de pyjamas pour aller à l’école. »

Marissa me sert des œufs bénédictines avec des asperges croustillantes. Elle est toute fière : « C’est la première fois que j’en cuisine ! » J’adore trop, je pourrais en manger tous les jours. Elle nous prépare des mimosas, presque en dansant, elle a l’air toute légère, plus heureuse que les dernières fois ou je l’ai vue, à faire la moue dans des cabines d’essayage et à croire que la terre entière était contre elle parce que son horoscope était pas aussi bien que le mien. Je lui demande si ses voisins se promènent nus dans leur appartement ou si elle a trouvé la couleur de vernis parfaite pour ses ongles d’orteils ou si elle s’est crossée vingt fois avant que je n’arrive.

En avalant mon mimosa, elle pouffe de rire : « Oh non. J’ai juste tellement baisé hier. Et avec un seul mec. Il m’a prise pendant six heures. Il m’obligeait à jouir avant lui, et d’hab, c’est comme toi, ça m’énerve ce genre de trucs, mais là c’était bon, je me sentais comme une princesse. Mais j’ai vraiment mal aux jambes, d’avoir trop baisé, faudrait que je me couche sur le canapé. Tu permets ? Amène le bol de fruits, tu feras semblant d’être mon esclave et moi une méchante romaine perverse, et tu feras tomber dans ma bouche des fraises presque pourries. »

En demande: sosie d’Émile Nelligan à dépeigner dans un lit

septembre 21, 2010

Aimée Verret, je la connais depuis l’époque où je portais des soutifs extra rembourrés et des nuisettes pour me rendre à mes cours de création littéraire à l’Université du Québec à Montréal. Toujours en train d’écrire des poèmes pour une revue, ou de se teindre les cheveux en rouge-mauve-platine, ou de parler de son amour des Gilmore Girls et de Family Guy, elle m’a fait craquer, lors d’un cours de danse contemporaine. Même si nous n’avons pas fait des trucs cochons sous la douche, dans les vestiaires, après les cours de danse contemporaine, je l’adore et je veux qu’elle soit mon amie forever and ever.

Je suis très très très heureuse pour elle, car elle vient tout juste de publier son premier recueil de poésie, aux éditions Triptyque : Ce qui a brûlé.

Mélodie Nelson : Pourquoi écris-tu de la poésie ?

Aimée Verret : Parce que je trouve ça trop compliqué d’écrire de la narration, j’ai l’impression de faire du remplissage, alors qu’en poésie, on peut tout superposer et laisser le lecteur faire le gros du travail. 😉

MN : Quelles sont tes inspirations et qui sont tes modèles ?

AV : Je ne sais pas si on peut vraiment parler d’inspirations, mais je lis beaucoup de poésie québécoise contemporaine, je surveille les recueils qui sortent. J’adore Renée Gagnon, mais ce que je fais est assez différent. J’admire aussi Bukowski parce qu’il est capable de nous parler de choses complètement triviales, voire abjectes, et de rendre ça beau rien qu’avec des mots ordinaires. Tout le monde peut lire du Bukowski.

MN : Mouillais-tu genre en secondaire deux quand tu regardais les photos d’Émile Nelligan ?

AV : C’est-tu moi ou Émile Nelligan était comme le plus bel homme du monde? Avec ses cheveux dépeignés… Wouah, tellement mon genre.

MN : Est-ce que tu écris habillée ou toute nue ou déguisée en Bella de Twilight ?

AV : Ça dépend des fois, j’ai pas de rituel. Comme j’écris souvent dehors, je suis habillée la plupart du temps! Et je ne me déguiserais jamais en Bella, c’est pas mon genre d’avoir l’air de m’emmerder et au bord du suicide.

MN : Comment c’était la première fois que tu as baisé ?

AV : Bien, c’était pas très mémorable parce que je me rappelle pas vraiment. Je sais c’était avec qui (au moins!) et je sais que j’ai saigné genre les 5 premières fois… Pas des super bons souvenirs, finalement! Heureusement, ça a bien changé depuis!

Blogue d’Aimée : http://toutmefaitchier.wordpress.com/

Ne pas oublier de se démaquiller tous les soirs

septembre 21, 2010

Une copine extra m’a demandé cette semaine comment je connaissais Romain, un mec dans un de ses cours de biochimie. J’ai osé lui dire que je le trouvais détestable et crissement trop imbu de lui-même et de sa fausse supériorité de Belge alcoolique. Erreur. Elle s’intéressait à lui, et pas juste en tant que Belge alcoolique. Who care si je me mets dans la merde parfois ? J’ose quand même répondre à cette question, qu’une fille de dix-sept ans m’a posé récemment : « J’aime être aimée et j’aime donner de l’amour. Dans les 1001 choses à faire dans ma vie, il y a acheter la paire de souliers la plus chère au monde. Je te demande un conseil de vie, peu importe sur quoi. Parce que j’imagine que tu as du vécu. Je sais qu’il y a du noir dans tout ça mais je pense que je m’en fou. Je dois me dire qu’il peut y avoir du noir partout. »

Pour lire mes conseils super importants : http://www.33mag.com/fr/magazine/melodie-nelson/je-suis-en-manque-de-conseils-pour-une-girl-next-door-qui-aime-les-souliers

Pour lire d’autres conseils très sages : http://www.thefrisky.com/post/246-ten-things-id-love-to-tell-my-younger-self/

Et c’est moins collant que les petites culottes mangeables

septembre 21, 2010

Je vais porter cette petite culotte rouge qui chante Happy Birthday au prochain anniversaire d’Anita. Je suis sûre que même sa copine qui ne s’habille qu’en chanvre va apprécier.

Disponible à la boutique de la Gorgeous Cindy Cinnamon : http://www.boutiqueplanetx.com/

Aventures à L’Assomption Part Trois : Watatatow et la Vierge

septembre 20, 2010

Tous les anciens élèves sont invités à visiter les locaux ou ils ont laissé de la gomme sous les pupitres. Je marche avec des copines, trop saoule, rigolant pour rien et lisant La Huitième Gorgée, de Valérie Carreau, dès que je trouve ça plate, être debout à regarder des murs beiges.

(Il n’est pas nécessaire de boire pour apprécier La Huitième Gorgée. C’est touchant, ça fait parfois frissonner comme le bruit d’une craie sur un tableau, et c’est vrai que le style fait Raymond-Chandler-se-déguise-en-Martha-Stewart.)

En descendant dans la crypte, ou plein d’anciens prêtres sont enterrés, Magalie me raconte comment elle a rencontré son mec : « Je venais de déménager en Gaspésie. De la fenêtre de mon bureau, je voyais un gars de la construction qui avait une super belle paire de fesses. Un de ses amis nous a suggéré de luncher ensemble et depuis nous avons deux enfants. J’ai accouché il y a trois mois, c’est pour ça que je suis encore grosse. » Je lui dis qu’elle est toute rayonnante, et c’est vrai, elle a l’air vraiment heureuse et bien et ça me donne trop envie de donner des calins à tout le monde, de voir quelqu’un de sincèrement heureux et bien. Je m’approche d’une statue de la Vierge Marie, je dépose un verre de vin comme offrande à ses pieds, je l’entoure de mes bras, et fuck, je la fais basculer de son socle. J’ai peur intensément pendant trois secondes et une gentille copine m’aide à la soulever et à la replacer : « Mais euh tu as brisé son chapelet. »

De retour dans la salle ou nous avons mangé des pâtes noyées dans de la sauce fluo, une des organisatrices de la soirée, vêtue d’une jolie robe crème, annonce des concours : « Faut que vous chantiez la chanson de Watatatow! » et « Faut que vous me nommiez des poètes que nous avons étudié dans nos cours de français! » Elle ne me croit pas quand je dis que nous avons analysé Rimbaud. Trop saoule, je commence à frustrer et à faire le gros bébé : « Mais le professeur avait adoré mon analyse du poème Voyelles. Et nous parlions de Jean Leloup et de Nadine Bismuth ensemble.» De peur que je recommence à crier « Salope! » comme une heure plus tôt, elle accepte que je sois la surdouée des souvenirs de poètes étudiés.

Vanessa me propose d’appeler mon frère pour qu’il vienne nous chercher, parce qu’elle est en manque de Sudafed, et que moi j’ai l’air trop white trash. Nous sortons de la salle, ou une secrétaire nous attend, souhaitant que nous signions le livre d’or du Collège. Je fais pas trop attention, et je signe Mélodie Nelson, sur le tiers d’une page, avec un cœur sur le i. La madame commence à me disputer parce que j’ai écrit trop gros mon nom et je n’en reviens juste pas, de me faire critiquer sur ma signature, je lui réponds des conneries – oubliées depuis, thank God – . Vanessa me prend le bras, et m’entraîne à l’extérieur du Collège. Deux mecs me parlent de génie civil, de mon image sur Twitter et de feux d’artifices. Je me calme et je suis Vanessa, jusqu’à l’auto de mon frère, qui nous attend, à la sation-service.

Nous allons reconduire Vanessa, puis je supplie Philippe de s’arrêter au McDonald. Nous nous rendons finalement au Tim Hortons. Je me sens tout à coup super bien, encore saoule, mais en sécurité, dans ma petite bulle à moi, à écouter mon frère parler de Jack Daniels et de la Russie, et j’oublie mon beigne extra costarde dans son automobile.

Fin des aventures à L’Assomption – De retour aux séances de masturbation demain.