Posts Tagged ‘maternité’

Un pendentif pour se connecter au pouvoir de la vulve

mars 19, 2019

Shot with NOMO INS W.

J’aime les vulves. Je n’ai pas de tatouage de clitoris – je n’ai pas de tatouage – mais je suis très fière d’un collier que la créatrice Kiève Pauzé m’a offert. Elle a accepté de répondre à quelques questions pour me permettre de mieux comprendre ce qui inspire soudainement l’envie de mouler des vulves en argent.

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Quel est le premier bijou que tu as créé?

Un pendentif qui représente un arbre. Ses racines deviennent une pirogue. Sous la pirogue, j’ai placé une perle pour représenter l’eau. Je l’ai fabriqué en m’inspirant du mythe mélanésien de Vanuatu, qui résonne beaucoup chez moi, et chez beaucoup de voyageurs et de grands rêveurs. Le voici:

« Tout homme est tiraillé entre deux besoins. Le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue. »

Pourquoi faire une collection Vulva?

J’ai toujours aimé gêner les gens un peu, pas trop, mais juste assez pour piquer leur curiosité et déclencher une conversation. J’aime que les gens sortent de leur confort et puissent parler de tout et de rien sans avoir à en être timide. Et quand je parle de gens, je parle de moi-même aussi bien sûr.

Avec ma collection, il y a tant de choses à apprendre et à connaître, la vulve représente tellement de sujets variés, et j’aime qu’elle ouvre parfois des portes à de telles conversations avec des gens dont tu ne discuterais jamais de ça!

Quand j’ai fabriqué ma première vulve, je l’avais faite pour moi. Elle représentait tellement de choses pour moi. Je suis devenue maman environ un an avant de créer ma collection Vulva. C’était durant ma grossesse que je me suis sentie le plus connectée à la femme en moi. C’est comme cela que je l’ai vécu, mais je sais que plein de personnes se sentent connectées à un autre moment qu’une grossesse. J’ai trouvé mon corps divin, magique. Je voyais mon utérus comme un endroit magique, et la vulve, l’entrée – et la sortie – sacrée.

J’ai rapidement fait un lien entre la vulve et la maternité, mais pas que la maternité comme création, non. La maternité dont on a peur de parler aussi: les avortements, les fausses couches, les pertes de grossesse, les adoptions…J’ai commencé à voir les femmes différemment – mamans ou non. La vulve a commencé à représenter une force très puissante pour moi. Je crois profondément que les femmes sont remplies de magie et qu’elles peuvent changer le monde.

Shot with NOMO INS W.
Que signifient les noms que tu as donné à tes oeuvres de la collection vulve? Est-ce qu’ils viennent de femmes dont tu es proche?
Exactement! Les cinq pièces de la collection ont les noms de femmes pour qui j’ai beaucoup de respect et d’amour. J’ai aussi choisi ces cinq femmes car elles sont toutes différentes l’une de l’autre. Maya étant une femme forte et indépendante, Alicia étant une femme honnête et directe, Violaine étant une femme libre et optimiste, Émilie, une femme douce et intuitive, et Audrée, une femme enracinée et décidée. J’ai la chance d’être entourée de tellement de femmes incroyables, je pourrais nommer une cinquantaine de vulves, mais bon, pour l’instant je n’en propose que cinq.

Comment voudrais-tu qu’on parle de la vulve au quotidien? Qu’est-ce qui manque présentement pour que la vulve, les femmes et leur pouvoir soient respectées?

J’aimerais que les discussions soient plus ouvertes et honnêtes, toutes les discussions qui visent la vulve, le clitoris, le vagin, les menstruations, la masturbation, le consentement, le sexe, l’orientation sexuelle, la grossesse, l’avortement, les fausses couches, les décès périnataux, ainsi que les droits des femmes à travers le monde, leurs statuts sociaux, économiques, religieux…

Je crois que nous devons vraiment éduquer les jeunes filles à devenir des femmes qui ont confiance en elles-mêmes, en leur pouvoir. Je crois que nous vivons dans une société où les jeunes filles sont trop facilement rabaissées. Elles ne voient alors pas leur juste valeur. Nous sommes chanceuses d’avoir des guerrières qui abordent plusieurs sujets d’inégalité chez les femmes, mais je crois vraiment que nous devons créer une génération entière de femmes puissantes et audacieuses. Nous sommes toujours plus fortes à plusieurs…Imagine une armée de femmes qui ont confiance en elles-mêmes et qui se soutiennent!

Shot with NOMO INS W.
Tes créations ont une forte symbolique. Qu’est-ce qui est important pour toi de passer comme message à travers tes oeuvres?

Que nous sommes tous « assez ». Chacun d’entre nous, peu importe notre sexe, notre orientation, notre ethnicité, notre religion, notre âge, notre salaire. Apprenons non seulement à se tolérer et s’accepter, mais cherchons également à se comprendre. C’est la chose la plus difficile à accomplir, se faire comprendre. J’ai rencontré des gens qui ne comprennent pas pourquoi je porte une vulve à mon cou, une vulve dans mon oreille, mais ils cherchent à comprendre…Et quand on commence à chercher à comprendre…c’est le début de tout!

Tu dis être inspirée par les mythes et histoires. Qu’est-ce qui t’inspire le plus présentement comme histoire?

Ma dernière pièce est le cordon ombilical de mon fils. Cette pièce représente bien mon histoire préférée: comment est venu au monde cette petite personne magique. C’est pour moi la plus grande histoire d’amour au monde. Je crois que toutes les mamans comprennent bien cette histoire-là, même si, pour chacune, l’histoire est différente. C’est pour ça que je cherche à rendre éternelle la forme de ce qui a connecté maman et bébé durant la grossesse.

Goûter des couilles de chameau

septembre 5, 2016

COUILLES

C’était l’anniversaire de ma fille. Elle a cinq ans. Et j’ai offert à tous les parents qui venaient chez moi des couilles de chameau. Parce que je suis pas la meilleure maman du monde et certainement pas la personne la plus classy du monde.

Élisa est une conquérante

mars 9, 2016

Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.

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photo: Myriam Lafrenière

Elle glisse : « Les vers de terre en jujube, c’est long comme les pénis. » Je lui demande de répéter et elle répète et elle rigole, pendant que je fais pareil. Elle me demande ensuite de la regarder et elle danse, et je devine qu’elle tente d’emprunter des mouvements à notre vidéo préférée, un extrait du Petit musée de Velasquez, elle aime les bras qui bougent vite, elle aime les jambes qui bougent vite, et elle aime tomber et se relever, et elle me montre comme elle tombe, et je la trouve belle, je la trouve belle de précipiter et d’aimer les chutes, et de se relever, pour faire une révérence et une grimace.

Elle me demande souvent de la regarder, et je la regarde et quand je ne la regarde pas, je regrette mais je me dis aussi qu’elle doit être seule parfois, seule à se regarder dans le miroir, seule pour inventer des histoires, avec sa petite voix de dictatrice, cachée sous trois couverture et deux déguisements enfilés l’un par-dessus l’autre. Elle dit aussi : « Ce n’est pas grave si j’ai le rhume, l’important c’est que je me trouve belle. », déformant mes propos, déformant ce que je lui dis quand elle me demande si elle est belle.

Ma fille a la beauté d’une conquérante, la beauté imparfaite d’une chevalière qui combat des méchants loups imaginaires en robe de Cendrillon, elle n’aime pas les mensonges, elle demande toujours si c’est vrai, si c’est vrai que je mangeais la nourriture de mon chien, quand j’avais son âge, si c’est vrai que mon grand-père chassait les chevreuils, si c’est vrai que les raisins c’est bon pour le caca.

Elle demande déjà si souvent si c’est vrai qu’elle est belle, et je ne redoute pas encore le poids de ses obsessions, parce qu’elle est plus flamboyante que belle, impolie devant ceux qui ne se soumettent pas à elle, elle n’aime pas les câlins sauf ceux de son frère, ou les miens et ceux de son père, quand elle brise ses lunettes préférées ou qu’elle écoute Le Chant de la mer et qu’elle me fait jurer de ne jamais partir comme la mère dans le film scandinave, je lui jure de ne jamais disparaitre, et je me jure de ne jamais vouloir crever, pour elle, parce que même quand nous crions et claquons les portes, à quatre ans déjà, parce que même quand elle se refuse à moi, je sais qu’elle a besoin de mes dessins de pouliche, des morceaux d’ananas que je lui coupe, des berceuses, des secrets que nous nous disons, quand nous sommes sous la table ou au fond d’une garde-robe.

Quand elle s’ouvre à moi et qu’elle me dit un secret, le nom de sa planète préférée ou sa désolation de savoir que sa meilleure amie ne veut plus se marier avec elle, quand elle s’ouvre à moi la vie est parfaite, et je ne pourrais jamais vouloir crever, grâce à elle, grâce à mon arrache-cœur, comme son père l’avait surnommée, à sa naissance, mon arrache-cœur, ma conquérante, ma petite fée, mon oiseau, j’ai un collier, brisé, un collier que j’avais acheté pour elle, pour célébrer mon ventre qui s’arrondissait, c’est un collier avec une cage et un oiseau, parce que j’aime les oiseaux, mais j’ai brisé, en l’échappant, le collier, et il ne reste plus que la cage, l’oiseau, l’oiseau est libre, et cet oiseau représente bien plus ma fille qu’un collier à attacher, ma fille ne s’attache pas et ne se met pas en cage.

Elle dit aussi que le père de Jésus est un magicien et qu’il a tout créé, sauf les maisons, parce que les maisons, ce sont les humains qui les font. Quand elle parle, elle structure tout, sa pensée, la mienne, et elle termine, c’est vrai, c’est vrai maman, et tout est vrai, tout est vrai si elle le dit, je ne pourrai jamais lui dire qu’elle ment si elle ment, parce qu’elle réussit à tout rendre vrai, à tout rendre vivant, comme le père de Jésus, elle rend tout vivant, et ses jambes qui bougent vite, comme Louise Lecavalier dans Le petit musée de Velasquez, et ses bras bougent vite, et ses yeux cherchent les failles dans les miens, mais je garde la tête haute et je la soutiens, oui c’est vrai, Élisa, c’est vrai.

Avant elle était dans mes bras, elle y dormait, elle passait son temps contre mon cœur, et maintenant que parfois elle me boude, parfois je ne la regarde pas, parfois je redoute nos cris, maintenant, je vais la rejoindre, la nuit, et je dors près d’elle, une peluche en guise d’oreiller, et elle ouvre parfois les yeux, elle me regarde, étonnée, pose un bras sur mon bras, et nous dormons, et le lendemain, elle ne s’en souvient pas.

Elle ne se souvient pas de mon souffle contre son visage, quand elle dormait, et je suis déçue, car lorsque je dors tout près d’elle, tout est calme et paisible, et ça me semble racheter mes exigences, mes emportements, mes cris, injustes, et elle ne s’en souvient pas.

Des souliers à ne plus porter

juillet 11, 2015

souliers Quand je sors de chez moi, je mets surtout des gougounes ou des bottes de pluie.

J’ai des boites de souliers que je ne porte plus. Des souliers à talons très hauts, comme ceux qu’une copine a achetés pour une soirée, des souliers à talons de trois pouces, noirs, elle m’a montré une photo d’elle les portant, avec une nouvelle robe aussi, et elle a posé et elle a un sourire gêné, mais je la devine fière malgré tout, malgré les longs mois sans rien porter du genre, malgré le malaise de ne pas être en basket, de ne pas avoir la possibilité de se faire oublier dans une marée de mamans habillées presque comme elle – quoiqu’elle est la seule maman que je connaisse qui porte des crop tops et je l’admire en crisse, pas parce qu’elle a le courage de porter des crops tops, je trouve ça nul de vanter le courage de quiconque qui se sape comme il le veut bien, pas de bullshit à la mom body ici ou au pouvoir de montrer son nombril après trois grossesses, je l’admire juste parce que ça lui va vraiment très bien.

Si je mets surtout des gougounes ou des bottes de pluie –rouges ou noires, trop petites pour mes pieds tordus mais je les aime parce que ce sont des bottes pour monter à cheval, je leur trouve un look équestre et mes pieds sont déjà laids, alors si je les fais souffrir un peu plus, dans des bottes impossibles à retirer toute seule après, who care – c’est que mes souliers préférés, mes petits souliers jaunes, vintage, à boucles, avec un E au crayon de bois bleu, un E deviné sous la semelle, des souliers achetés cinq dollars à Tamy Emma Pépin, un soir d’hiver, dans son appartement magique, avec ses copines qui fumaient une dernière cigarette, puis une autre, devant une fenêtre ouverte, et la neige qui tombait, alors que j’achetais des perles et des souliers, en espérant trouver, après, une jupe taille haute noire aux Cours Mont-Royal, mes souliers préférés sont maintenant brisés, ouverts de partout, du bout pointu au talon, j’ai les pieds sales, à marcher avec même s’ils sont troués.

J’ai encore le collier de perles, je crois, à moins que ma fille ne l’aie caché, dans un tiroir de sa commode, celui qui contient deux diadèmes brisés, des élastiques piqués à sa halte-garderie et des fleurs séchées.

Lundi oui oui oui: chambres pour pleurer à Tokyo et mousse au choco

juin 9, 2015

gang Nouvelle-Zélande

reversed centaure

Je viens de recevoir des pyjamas de pompier pour mon fils et je suis super heureuse. J’ai hâte de lui montrer et qu’il fasse des grands yeux et qu’il applaudisse. Je ne sais jamais s’il réagi très fortement pour me faire plaisir ou si c’est un garçon pour qui tout se doit d’être plus qu’épatant – les fleurs, la couleur rouge, les rice krispies aux guimauves roses, les camions – ou plus que mortel – une botte perdue, un non de ma part, son nez qui coule.

Ce que j’aime plus que renverser mon skinny vanilla latte :

Reverse centaure, trouvé sur la page Facebook de Kraddy. Mousse au chocolat au congélateur. Siestes. Histoires antropologiques de poor little rich women de New-York. Marcher sous la pluie avec mes enfants, pas courir, juste marcher et me laisser mouiller. Chambres pour pleurer à Tokyo – je connaissais les love hotel, mais pas les crying rooms. Conversations au parc avec une maman qui part parcourir l’Europe et l’Asie, sans plan prédéterminé, avec son chéri et sa fille. Jouer avec des lampes de poche. Photos de la plus grosse gang de Nouvelle-Zélande. Irriter mon clito parce que je me touche trop. Regarder un film en matinée en espionnant mes voisins. Aller à l’église quand il n’y a pas de messe.

Kathleen Hanna

Et un article avec une constatation rentre-dedans sur le féminisme :

« Le féminisme s’est essentiellement construit sur l’opposition non seulement vis-à-vis des putes, mais aussi vis-à-vis des mères : alors que certaines ont pu clamer « ni putes ni soumises », il semble que plus nombreuses encore soient celles à avoir construit leur féminisme sur un « ni pute ni mère ». Ainsi, la question de la contraception et de l’avortement a été bien plus investie que celles de l’accouchement ou des allocations familiales. Les groupes de travailleuses du sexe, de même que les groupes de mères, sont toujours restés très à la marge du féminisme, alors même que leur situation constitue un point de départ exemplaire pour penser la condition des femmes. La campagne pour un salaire au travail ménager permettait donc de lutter contre cette marginalisation, en rappelant la valeur de ce travail. Surtout, cette campagne permettait de mettre en lumière, que partout où il y a exploitation, qu’il s’agisse de l’usine, mais aussi du foyer, du bordel ou du trottoir, alors il y a la possibilité d’une lutte. »

Bonne semaine y’all ! Bisous au Perrier au citron + gin !

Des ballons en forme de pénis, accidentellement

mai 29, 2015

Ballons en forme de pénis

Ce soir, je me suis balladé avec des ballons, qui, avant de ressembler à des queues, étaient des épées ou des lances d’incendie, selon mon fils, qui ne parle pas encore beaucoup, sauf pour dire les mots pompier et je t’aime maman.

Ça me manque, d’être hystérique

juillet 31, 2014

in touch

Quand je lis les gros titres des revues à potins (je n’en achète plus, je préfère acheter des albums pour enfants, style De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête), sur les stars qui sont à la dérive parce qu’elles se roulent des clopes avec de la drogue dedans ou les ashes of their former innocence, sur les stars qui sortent cinq jours sur sept, je me dis pourquoi pas?

Si j’avais encore vingt ans, ou vingt-trois, ou si, tout simplement, je n’avais pas d’enfant à nourrir, à endormir, à couver comme une maman poule fusionnelle, je sortirais encore souvent, surtout l’été, je me souviens de mes étés, des robes très courtes que j’achetais sur mon heure de lunch, soldées chez Olivia, ou à deux cent dollars chez Marciano, je me souviens de mes heures de lunch, à boire un latte de Starbucks ou une Smirnoff Ice avec un amant qui croyait que j’avais les mêmes goûts qu’à mes dix-huit ans. Je ne mangeais presque rien, je n’avais pas besoin d’énergie pour autre chose qu’attendre le soir, les taxis et les chansons à suggérer à un dj.

Parfois, ça me manque. Pas les Smirnoff Ice, mais les chansons hurlées comme une hystérique, mes copines qui dansaient comme dans des vidéoclips, les poètes qui me murmuraient qu’ils se souvenaient de ma bouche, les pointes de gâteau que je mangeais sur Sainte-Catherine avec ma meilleure amie, mes jambes, mes jambes quand j’osais les talons hauts de huit pouces.

Je ne jugerais jamais les ex starlettes de Disney qui tentent de s’amuser en se prenant en photo devant leur miroir, les cheveux relevés, la camisole moulant leurs seins. Je ferais pareil, really, si je ne m’amusais pas à balancer mes enfants dans un parc.

Une copine et la liberté et un anusquipique

mars 12, 2014

J’ai des copines très chouettes. J’en ai une que je vois par hasard, quand elle passe près de chez moi et qu’elle a envie de pipi, ou qu’elle est dans un autobus et qu’elle ouvre la fenêtre pour gueuler mon prénom, ou qu’elle mange des frites dans mon quartier. Je la vois comme une amoureuse, de tout, une amoureuse fiévreuse, qui partage son bonheur et ses amours, une amoureuse qui a un amoureux rencontré grâce à la musique et à la poutine, une amoureuse qui a un petit homme aussi, diablement mignon, qu’il soit déguisé en coccinelle et en chéri tout chic, une amoureuse libre, c’est ma copine qui est toujours elle-même, sans peur, dans ses colères et dans ses joies, maquillée ou non, une amoureuse qui se permet d’être libre (mais elle est mariée y’all, libre, ça veut pas dire je-veux-coucher-et-me-trouver-un-fiancé, so ne lui écrivez pas des courriels enflammés haha).

Je la trouve merveilleuse.

Et je la remercie d’avoir parlé de moi dans un billet très chouette de TPL. Les ladies derrière le site de TPL vont bientôt lancer un nouveau site TPL Moms. J’ai très hâte de découvrir ce site, avec leur énergie, leur pas-de-pudeur pour les cacas de nouveaux nés et leurs découvertes de chouettes tenues pour jouer dans des carrés de sable.

J’en profite aussi pour vous dire que je lancerai moi aussi un blogue de maman, moi qui ne voulait pas faire ça, au départ. Je trouve ça juste trop bizarre, de montrer des fesses avec des abeilles (même si Mini Fée gueule sur Skype anusquipique) et après des photos de mes enfants. Je me retiens dans mes histoires de cul, je me retiens dans mes histoires de maman, so let’s go, je serais ici, encore moi mais avec moins de photos d’enfants, mais aussi sur un autre blogue, en espérant que vous l’aimiez.

Bisous y’all!

Je ne suis pas au Sri Lanka

février 28, 2014

photo de profil

J’espère que vous allez tous bien, que vous n’avez pas de vaginite ou de blue balls. Plusieurs d’entre vous m’ont écrit pour s’assurer que je ne vivais pas une dépression saisonnière ou que je n’étais pas déménagée au Sri Lanka. No worry, je vais bien, mais je ne suis pas une superwoman. Je passe mes journées avec ma Mini Fée et mon Mini Dragon, à peindre l’intérieur de nos nombrils, à passer la mope rapido sur du yogourt mixé à du jus de pommes bio, à chanter Stromae avec des peluches dans les mains et à crier que personne n’a le droit de manger mes chips au sel et au poivre en cachette.

Les siestes des enfants? J’en profite pour dormir, souvent avec Mini Dragon. Les nuits? J’écoute des séries télé en mangeant du chili végé, en répétant à Alexandre Le Grand les trucs cute que les enfants ont fait pendant la journée (“Mini Dragon n’a pas mordu Mini Fée.”) et en lui montrant mes fesses dès que je me lève pour aller manger des chips au sel et au poivre.

Vous me trouvez plate?

(Je suis un peu plate.)

Mais j’ai surtout décidé de ne pas tenter le jeu de la superwoman. Je voudrais plus écrire, je voudrais aller chez la coiffeuse, je voudrais époussetter les murs, je voudrais m’acheter plus souvent de la lingerie, je voudrais savoir quelle taille de soutif je devrais porter, je voudrais boire du gin Hendricks dans un bain moussant, je voudrais ne pas fantasmer sur le black de la série Luther, je voudrais faire du yoga avant de boire mon premier café, je voudrais ne plus boire trois cafés par jour, je voudrais porter plus souvent des souliers à talons, mais j’ai décidé de me laisser aller à être une fille un peu plate, qui trouve ça très excitant de manger des crottes de fromage organiques, qui trouve du temps pour allaiter sur demande et sucer sur envie. Genre, je veux dire, je sais ce qui est essentiel: les crottes de fromage, mes seins et la queue de mon mec.

Vous me manquez. Mais je vous trompe avec mon sommeil, Netflix, les cheveux de mes chéris.

Ce n’est pas dramatique, mais faudrait que je fasse du shopping

octobre 10, 2013

fenugrec

J’en fais pas des cauchemars et tant que je peux rentrer dans mes jeans et dans mon costume d’infirmière cochonne, c’est ok, mais même si j’ai accouché il y a cinq mois, j’ai faim et je mange comme si j’attendais des triplés.

Et aujourd’hui j’ai compris pourquoi. J’ai lu la notice sur mon petit pot de Fenugrec (c’est un produit naturel qui aide à avoir des montées laiteuses, et comme j’allaite une ogresse et un gourmand, c’est nécessaire) et ce n’est pas qu’écrit que ça aide aux montées laiteuses. Ça stimule aussi l’appétit. So, ça fait cinq mois que je prends deux-trois gelules de Fenugrec par jour et ça fait cinq mois que je mange quatre repas par jour et je saisis enfin pourquoi certaines jupes ne me font plus. Fuck. Ça mérite une gorgée de Bailey’s et une plus grosse ration de harengs dans mon assiette.