Posts Tagged ‘danseuses’

Popcorn et vodka soda

octobre 7, 2019

Parfois je parle et je n’écris pas. Ça donne les meilleures soirées. C’était une joie que d’accompagner la journaliste Natalia Wysocka à la première de Hustlers il y a quelques semaines, en compagnie de copines.

Ce que j’aime de cette journaliste de La Presse : quand elle écrit elle ne passe pas son temps à décrire physiquement les personnes qu’elle interview. Personne ne peut deviner le décolleté d’une auteure ou la couleur du rouge sur les lèvres d’une chanteuse sous sa plume. Elle cite. Il n’y a pas de regard ou d’emprise pornifiante sous ses mots et c’est rare que ça arrive. Ce n’est pas grave que ce soit indiqué que je suis peu maquillée ou que mes lèvres sont rouges et que mon chandail est gris et en lainage. Ce n’est pas grave mais ça détourne le propos, que de décrire, ça corrompt la réception de toute œuvre ou opinion.

Enfin bref, Wysocka ne fait pas ça, alors vous ne pouvez même pas deviner à quoi ressemblaient mes copines travailleuses du sexe qui m’ont permis, après le film, de tenter de nouveaux mouvements de stripper, assise sur elles. Nous étions glorieuses en tout cas.

Extraits de l’article : « C’est d’ailleurs l’un des points principaux du film : la solidarité. Que l’on sent émaner du groupe qui nous entoure. De façon nettement moins romancée qu’à l’écran. Là où l’on voit toutes les femmes, dansant autour de l’arbre de Noël, s’offrant des Louboutin, blaguant avec la grand-mère de l’une, haha, vous êtes une coquine, vous aussi, mamie. « Cette scène m’a presque fait pleurer, s’émeut Mélodie. Je trouvais ça trop adorable ! » Désolée, tranche Morgane, mais « ça, c’est fucking pas vrai ». « Ce n’est pas comme ça que ça se passe dans les clubs ! On se fait une, deux amies, mais la dynamique est complètement différente. » Dans les mots d’Alice : « Ce n’est pas une équipe de hockey. »

À lire aussi: un article du site Tits & Sass sur Hustlers

Jeudi envies: du gras de ventre ou des seins?

août 3, 2012

J’aime les histoires de stripper et j’aime parler de stripper (les meilleures sont à Montréal, selon un auteur-player américain, wouhou).

Je suis tombée sur un tumblr vraiment cool, celui d’une stripper qui parle de tout, de ses tournées, des autres filles qui dansent ou se tripotent ou piquent des crises, des clients qu’elle aime, de ceux qu’elle n’aime pas et il y en a des franchement bizarres, comme celui-ci :

« The guy who completely ruined my night is too tiring to write about, so I’ll jump right to when we were in VIP. He had been told explicitly by me that he couldn’t touch my breasts. He tried to touch my crotch first, which to his credit, I hadn’t said anything about. He kept whimpering about not being able to touch my breasts before falling silent into a deep sulk and grasping my stomach fat.

Like, gathering up as much skin and fat as he could in each hand, and then squeezing and twisting it. I endured this, waiting out the rest of my 2:00 songs like a sentence. At first I wondered to myself how someone could be an adult and most likely married without ever having learned how to touch a woman. And then, I realized that he had just settled on pretending my stomach rolls were nippleless breasts. »

Faire semblant que du gras de ventre, c’est des seins? Pour bien bander? Gosh. Le pouvoir de l’imagination.

Un samedi soir à se faire pimper et à virer lesbie

septembre 17, 2009

                           melodienelson

 

Mélodie Nelson transformée en cari au poulet

Je préfère avoir des gouttes de pluie dans les cheveux que de me promener avec un autre parapluie que celui que j’ai perdu, mon mini à motifs de bête sauvage. No way que je vais me promener avec un gros parapluie de golf brun, même si je marche dix minutes dehors, à chercher le restaurant Bangkok, à texter Amandine pour lui demander si c’est avant ou après le métro Beaudry, et avant ou après le salon de massage érotique fermé, sur le Boulevard de Maisonneuve Est.

Quand je trouve le restaurant, je demande au serveur si je peux m’asseoir à la table que je veux, en français, puis en anglais, il me sourit, et il me remet le menu, le restaurant est désert, et sombre, et j’espère qu’Amandine arrive bientôt, sinon je suis sûre qu’on va faire griller mes doigts pour en faire un cari au poulet genre. Deux minutes après que j’aie vidé tout le contenu de ma sacoche sur la table, Amandine arrive avec ses nouveaux jeans, un souvenir de New-York, rentrés dans des bottes grises à talons plats. Elle commande une salade mangue et crevettes, moi une brochette de calmars. Elle me parle de son périple en kayac-camping à Tremblant, de son haut de bikini qu’elle a perdu devant des touristes américains qui ont tout filmé et du manteau de trois cent dollars que sa sœur lui avait prêté. Elle dit j’avais froid pareil, alors j’ai dormi toutes les nuits en cuillère avec Myriam. Elle me demande si j’aime ça ici, je dis oui, c’est super bon, elle dit j’habitais juste à côté avant, j’y allais tous les jours, et j’y ai invité ma mère, mais elle trouvait ça trop crade, genre ce soir c’est cool, il n’y a pas de coquerelles mortes sur le bord des fenêtres.

C’est quand même flatteur, se faire pimper

Après nous sortons au Miss Villeray, c’est la première fois pour nous deux, nous entrons, je tire sur ma robe, pour me cacher un peu les fesses, et nous regardons les mecs. Amandine dit que les plus beaux sont au centre, zéro possibilité d’aller leur parler sans bousculer cinquante personnes genre. Elle nous trouve une place près de l’entrée, et elle nous commande un gin tonic et un abricot brandy sour. Moi je veux me remaquiller aux toilettes, mais une fille habillée toute en noir, pour camoufler ses quelques cheeseburgers de trop, me prend la main et commence à danser avec moi, et à me pousser contre un de ses amis, un mec trop chaud. Je tente de retirer ma main, elle la garde serrée dans la sienne, elle dit que je suis belle, est-ce que je trouve beau les mecs proches de nous, ils sont intéressés, je devrais m’asseoir avec eux, et danser, shaker mon cul devant elle, encore, et je dis j’ai envie de pipi, pardon. J’aime pas les pimpeuses le samedi soir quand je sors avec une copine juste pour déconner, pas pour me faire brancher vers un hôtel dans une heure.

Une chanson de M.I.A pour résister à la geekitude

Aux toilettes je fais la file derrière une fille super sexy, elle a des shorts en jeans et des collants gris opaque et un t-shirt blanc qui laisse voir son soutif plus foncé. J’ai envie de lui demander ou elle a acheté ses shorts, ils moulent trop parfaitement son petit cul, et de lui dire qu’elle me fait penser à une Kate Moss latino, mais j’attends, je me remaquille, et je retourne à côté d’Amandine. Un mec gentil mais trop geeky lui raconte l’histoire du Miss Villeray, genre René Lévesque y venait avec ses maîtresses et il jouait au babyfoot avec le tenancier, et il lui parle de l’importance des jeux pédagogiques en milieu scolaire.

Je dis j’ai pris un gin tonic, pas dix milles cafés, je veux pas commencer à bailler, la musique est super bonne, je sais que tu aimes trop M.I.A toi aussi Amandine, viens danser. Le mec aux lunettes à la Woody Allen demande à Amandine si elle est lesbienne, et elle soupire, et elle dit non, en s’appuyant sur moi pour se lever de la banquette en cuir. Je danse avec un autre verre de gin tonic, Amandine dit la dernière fois que j’ai baisé c’était dehors, dans un parc près de chez moi, il y a genre deux semaines, je suis en manque, je veux un de ces mecs-là, et elle me pointe des mecs tout droits sortis d’un catalogue de Banana Republic, propres, aux épaules pas très larges et au demi-sourire franc et coquin.

J’aime les pétasses qui mouillent que pour les filles, mais Amandine n’en est pas une

Je veux lui demander si elle se crosse souvent, mais un mec pose ses mains sur ses hanches et lui murmure des trucs à l’oreille, elle rigole, avec des yeux interrogateurs, elle a tellement un beau visage, je continue à danser, sur une chanson d’Estelle, en la regardant, elle est encore plus belle qu’à l’école secondaire, avec ses joues roses, et ses cheveux chocolats, vagués, et ses seins de Barbie sans silicone.  Un autre mec s’approche de moi. Il me dit qu’il est arrivé au Québec depuis moins d’un an, il est Français, et il étudie en environnement à l’Université de Sherbrooke, il m’invite à le suivre à sa résidence plus tard ce soir, je dis nan, il dit mercredi prochain alors, c’est ma fête. Je dis sorry j’ai déjà un autre Français dans ma vie, et je lui montre ma bague de fiançailles, et il dit je ne te crois pas, tu as l’air trop chiante, tu sors avec elle. Et Amandine dit fuck, je ne sors plus avec toi Mélodie, jamais on m’a pris pour une lesbienne avant, c’est quoi l’énergie que tu dégages, tes chakras doivent être gravement déplacés.

Je rattache mes cheveux en un chignon plus ou moins réussi, ma sacoche sur l’épaule, mon verre de gin tonic vidé en quatre secondes, et je dis je vous frencherais bien tous, mais vous puez trop, bonne fin de soirée, je vais aux danseuses me foutre la tête entre les seins de la première blonde que je vois. Je me dirige vers la sortie, j’attends qu’un mec m’ouvre la porte, et je hèle un taxi pour me retrouver au centre-ville, même pas saoule, mais avec l’envie de me trouver une chatte qui s’écarte bien, j’appelle Alexandre Le Grand pour savoir s’il souhaite m’accompagner.