Posts Tagged ‘menstruations’

La honte

janvier 28, 2019

Je connais quelqu’un dont la fréquentation doit laver tout ce que contient un endroit – sa voiture, sa chambre – où une relation sexuelle a eu lieu. Son sperme le dégoûte. J’écris pas ça pour en rire, même si j’adore imaginer une telle scène dans une téléréalité ou une comédie romantique, j’écris ça pour mesurer à quel point la haine ou le dégoût ou la honte peut ériger toute sexualité en objet de déviance. 

Il n’aime pas son sperme. Assez pour nettoyer sa chambre à minuit, trois fois par semaine, avec produits nettoyants et chiffon. 

Moi je cachais mes petites culottes quand je commençais mes menstruations sans serviette pour protéger mes sous-vêtements. Je les cachais. Je n’étais pas gênée d’être menstruée, mais quelque chose restait là, dans l’embarras, dans la fuite, dans l’oubli exigé. 

Je ne suis plus faite pour plaire

septembre 21, 2017

Mon lancement était lundi. J’en parlais hier soir avec un ami, juste avant de me coucher et de recevoir la queue de mon mec dans mon cul. Je suis contente. Même si finalement je n’ai pas dansé et qu’un barman aie dit à une amie qu’elle ne pouvait pas se promener nue pied. Nous aimons bien faire ce qu’on veut et se mettre nue pied, c’était probablement la chose la plus soft à laquelle elle pouvait penser.

Je n’ai pas prononcé de discours. J’avais un papier et je n’ai rien dit, parce que les gens allaient et venaient, je ne trouvais pas le moment pour dire merci et pour dire ce que j’avais écrit. Alors je vous dis tout ça à vous, ici.

MON DISCOURS ÉCRIT ALORS QUE J’AVAIS PAS DORMI DE LA NUIT PARCE QUE J’ÉTAIS TROP MENSTRUE

J’ai toujours écrit en utilisant des gros mots, en préférant mouille à cyprine, j’aime parler de Jésus et de grosseur de pénis dans le même souffle. Je montre mes seins parce que je les trouve magnifiques et bons, je n’ai pas besoin d’excuse ni de trop de champagne. Je les montre quand je veux, et si je croyais qu’avant, j’étais faite comme cela, que j’étais faite pour plaire, et n’y pouvait rien changer, avec mes seins et le grain de beauté sur ma chatte et mes jambes qui sont belles à regarder quand je fais une bataille d’oreillers, je sais que je ne suis pas faite pour cela, je ne suis pas faite pour être regardée, je suis faite pour montrer, ce que je veux, je montre ici une histoire d’amour, je n’aime pas tant les histoires d’amour, parfois je trouve ça difficile aimer, être aimée et ne pas qu’avoir à porter des souliers à talons hauts pour être acceptée.

Je montre et je force, à voir, et si j’ai ri, en écrivant Juicy, je sais que ce n’est pas toujours drôle, que ce n’est pas juste moi, qui trouve tout difficile, qui préfèrerait que la vie soit aussi légère que de la barbe-à-papa.

Je vous remercie d’être là, d’être venus sans savoir si j’allais être déguisée en princesse ou actrice porno, je vous remercie, tellement, et je remercie les Éditions de ta Mère, de m’avoir choisie et de m’avoir appris la différence entre appendicite et appendice, et je remercie quelqu’un qui m’aime malgré que je ne sois pas polie, que je fouille son nombril, que je parle de la notion de privilèges à tous ses copains et que je ne serai définitivement jamais capable de faire un lit sans grain de sable dedans ou miettes de croissants.

L’amour c’est peut-être moins important que d’avoir la capacité de se dessiner des yeux de chats au eyeliner, mais je reste naïve, et ce soir, comme d’autres soirs, je me sens juste chanceuse d’être capable d’y croire.

Juicy c’est une parodie de roman Harlequin, c’est de l’amour et des rêves à déconstruire, et j’espère de tout cœur que vous aimerez mon livre autant que j’aime lécher mes doigts quand je viens de manger des Cheetos.

Cause perdue

décembre 3, 2016

artbabygirl-tampax

Ok je fais pas exprès de répéter le nombre de mecs qui m’ont pénétrée, mais il y a tellement de queues et des doigts de mecs et des doigts de filles et mes doigts, et pourtant pourtant je suis incapable de me rentrer un tampon comme il faut.

Lundi oui oui oui: bad boys et pantoufles en phentex

novembre 10, 2015

Peaky Blinders

vegan mac & cheese

Je porte un soutif rembourré et je trouve que ça me donne dix ans de plus. Je comprends pas trop pourquoi. Peut-être parce que j’ai vu trop souvent des filles dans le Vieux-Montréal avec des seins en armure qui avaient la quarantaine.

En tout cas.

Ce que j’aime plus que les crampes de menstrues :

Sanctuaire pour animaux. Cinéma avec une copine qui pleure moins que moi. Rice Krispies avec du colorant spécial Noël. Bad boys et bad girls de Peaky Blinders. Soleil le matin au parc, en bottes de pluie et manteaux ouvert. Recettes de macaroni et fromage vegan. Aprem de discussions sur le genre et sur les moustaches et sur ce qui se doit d’être flamboyant ou non. Rêver à la Première Dame du Canada qui me donne des pantoufles en phentex – deux jours après avoir rêvé que je participais à des manifestations pour rappeler à Trudeau ses promesses électorales sur la décriminalisation de la prostitution. Distributeurs d’histoires courtes. Danser sur des chansons des Spice Girls avant le dodo des enfants. Parler de ma meilleure amie avec Léa Clermont-Dion pour l’émission Banc Public. James Deen Mainstream.

À lire aussi : Est-ce que Marguerite Duras aurait utilisé Twitter ?

Extrait : «Le musicien critique âprement le fait qu’on demande aux artistes d’être présent sur les médias sociaux (voir les Rihanna et autre Lady Gaga de ce monde), mais aussi de créer, de performer et de « divertir » à un rythme soutenu, alors que cela demande une grande part de solitude, ce qui est incompatible, selon lui. Comment la créativité peut-elle survivre dans ces conditions? »

Bonne semaine y’all ! Je vous souhaite feux d’artifice dans votre cœur et zéro crampes de menstrues ever.

Lundi oui oui oui: marelle et striptease au bord de l’eau

août 4, 2015

Kagari

Je sais pas encore quoi faire avec les dix zucchinis de mon panier de légumes, sauf les enrober d’un condom vegan. Et les manger avec une tartinade au tofu, surtout ça, surtout les manger avec une tartinade, sans condom ni mouille.

Ce que j’aime plus qu’oublier mon ordinateur deux semaines chez mes parents :

Salade aux bleuets et piscine chez un ami de mon mec, dont la femme raconte les meilleures histoires de ressources humaines aux prises avec un serial explosive shitter. Jouer à la marelle dans la ruelle. Faire semblant de me perdre. Controverses sur pellicule. Orages. Viol à l’opéra. Parler de serviettes sanitaires en tissu et de trip à trois avec deux copines dans ma cour. Visite surprise de mes petits frères. Anaconda remixé en hymne environnemental contre Unilever: « They dumped their waste in the local shrubbery/Now that’s some toxic shit./By the way, what’d they say?/That their factory was safe as day./They don’t trust a word of what the workers say. » Striptease sur le quai au chalet. Crème glacée DIY avec une banana seulement.

Bonne semaine y’all !

Bisous à l’eau pétillante à l’orange ! (Achetée cet aprem, pendant que mes enfants déballaient des œufs Kinder en cachette à la pharmacie. Ostie.)

Déviance et petites culottes tachées

mars 12, 2015

menstruations

crédit illustration: Sarah Maple

Ma maman laisse mes enfants étamper des fraises et des raisins sur leurs chaises et sur la nappe. Je n’interviens pas; j’en profite plutôt pour vous écrire et vous suggérer deux articles que j’ai récemment publiés.

Des habitudes sexuelles déviantes?

Extrait d’une rencontre avec le professeur et chercheur Christian Joyal:

Mélodie Nelson: Qu’est-ce que cela indique, selon vous, que des actes soient jugés anormaux?

Christian Joyal: Cela suggère que la définition de normalité sexuelle est intimement associée à l’époque et la culture. En 1950 le sexe oral était illégal aux États-Unis, en 1970, l’homosexualité était considérée comme un trouble mental (encore illégale dans plusieurs pays) et aujourd’hui, les adeptes du BDSM doivent à leur tour se battre pour faire sortir ces comportements des manuels diagnostiques de troubles mentaux.

Top 5 des pires/meilleures histoires de menstruations

Extrait de confidences sanglantes:

« Vers 12 ans, la première fois. Je jouais aux Barbies avec ma petite soeur. Je vais aux toilettes, puis je me retrouve menstruée pour deux. Je retourne voir ma soeur en lui disant : « Désolée, mais je suis une femme maintenant et je ne peux plus jouer aux Barbies. Bye. » Avant que mes règles ne reviennent, ça a pris 3 ans, environ. »

Et pour ceux qui tripent sur les menstruations: un article de Vice sur le fétichisme relié aux petites culottes rouges.