Nos sangs mêlés par alliance, et non par les armes

novembre 17, 2015

C’était l’anniversaire d’une copine et son anniversaire, ça donne le jour de la gentillesse. Mais maintenant, ce n’est plus ça, c’est surtout le jour des attaques terroristes à Paris.

Je n’ai rien d’intelligent à dire sur les événements. J’ai trouvé ça horrible, j’ai tout suivi sur Twitter, les appels à l’assaut, le nombre de morts, les draps lancés sur les morts dans la rue. J’étais à la bibliothèque, avec les enfants, et je ne savais pas encore ce que je leur dirais, ni si je devais appeler mon chéri ou annoncer à tous les autres parents de la bibliothèque Marc Favreau qu’en France, il y avait des parents qui n’étaient pas en train de lire des histoires de tracteurs à leurs enfants.

Si je suis allée marcher dimanche en solidarité avec Paris, si mes ongles sont bleu-blanc-rouge, ce n’est pas que j’oubli les autres pays touchés par des atrocités. C’est que je ne sais pas quoi faire, pour tout, mais qu’avant de porter toutes les victimes du monde dans sa tête et sur son dos et sur son profil Facebook, il faut bien commencer par éprouver quelque chose. Et ce quelque chose, s’il est bleu-blanc-rouge, ce n’est pas de l’hypocrisie ni de l’oubli. C’est de l’empathie, c’est le début d’une réflexion, le début d’une ouverture vers les autres, ces autres qui voudraient passer plus de temps les yeux rivés à des histoires de tracteurs plutôt que fixés à des horreurs.

Un homme a écrit ces derniers jours des mots touchants, que j’ai lu à haute voix plus d’une fois. Cet homme est Olivier Kemeid, un dramaturge québécois.

Olivier Kemeid : « J’ai longtemps cru que c’était le terrorisme qui m’avait engendré. J’aimerais pouvoir le dire autrement, mais s’il faut remonter à ma source, les faits sont là, inéluctables: ce sont les Frères musulmans, tristes pionniers des organisations terroristes islamistes, qui ont fait en sorte que ma famille a quitté l’Égypte. Chrétiens d’Orient, Juifs d’Orient, minorités réprouvées: les migrants de 1952 ont connu le grand incendie du Caire, ont vu leurs voisins se lancer de leur balcon avec leurs enfants pour échapper aux flammes, mais ils n’ont pas connu la guerre. Et c’est pour que leurs enfants ne la connaissent jamais qu’ils sont partis, le cœur déchiré, la peur au ventre, les valises vides. Mon grand-père a emmené son fils devant les pyramides le jour de leur départ, le 1er octobre 1952. « Regarde-les bien car tu ne les reverras plus jamais ». Charles Kemeid savait que ce départ était sans retour, qu’ils ne reviendraient pas sur le sol natal.

Soixante-trois ans plus tard, mon père n’y est toujours pas retourné. Pourtant, pas un jour ne passe sans qu’il évoque l’Égypte, devenue synonyme de son enfance arrachée. En 1968, alors que la jeunesse française découvrait la plage sous les pavés, il s’est acheté une moto à Marseille afin de longer la rive nord de la Méditerranée, celle-là même que mon grand-père m’avait pointé du doigt quand j’avais trois ans, en me disant : « Regarde la mer, Olivier! » « La mère de qui? » avais-je demandé. « De nous. Notre mère à nous tous. » Gil Kemeid a roulé pendant six mois sur les routes de ce bassin de l’humanité, vaste creuset des civilisations, jusqu’à Istanbul, où il s’est arrêté. Fin du périple. Il y a quelques années, je lui ai demandé pourquoi il avait suivi cet itinéraire. « Pour me rendre jusqu’aux confins de l’Europe, m’a-t-il répondu, et aux portes de l’Orient. De là, je n’ai pas été capable de poursuivre. Mais tout au long de mon voyage, je pouvais regarder, sur ma droite, par-delà notre mer, l’Égypte. » Il aurait pu dire tout autant l’enfance, ce pays où l’on ne retourne jamais.

Aujourd’hui, la guerre a atteint notre sol. Ceux qui sont venus trouver refuge à Paris, à Londres, à Madrid retrouvent la terreur à laquelle ils ont tenté d’échapper. Je pense à ceux qui sont tombés parce que par une belle nuit d’automne, ils avaient décidé de danser. De chanter. De boire. D’être sur une terrasse à Paris avec des amis chers, l’un des bonheurs que cette Terre damnée peut offrir. Je pense à mes cousins libanais, subissant l’attentat éternel à Beyrouth. Je pense aussi, toujours, à mes frères et sœurs syriens qui, comme ma famille en 1952, tentent de fuir ces mêmes horreurs pour survivre. Ces frères et sœurs que l’on confond parfois avec leurs bourreaux. « L’Histoire est un cauchemar dont je cherche à m’éveiller » écrit James Joyce.

Moi, né d’une union entre deux personnes, l’une, née en Égypte, l’autre, au Québec, issues de régions du monde dont les cultures seraient en choc de civilisation, moi qui ai longtemps cru que la terreur qui a poussé ma famille à s’exiler était en grande partie responsable de ma naissance, sais aujourd’hui, et m’y raccroche comme on s’accroche à une planche de salut dans cet océan d’horreur, que c’est l’amour et tout ce qui peut nous rapprocher comme êtres humains, par-delà nos différences culturelles, qui m’a fait naître. Puisse cette union perdurer malgré les années sombres dans lesquelles nous sommes plongés; puissent nos sangs se mêler par alliance, et non par les armes. »

Un prince à baiser et pour qui chanter au karaoké

novembre 10, 2015

jillian lauren

Comme elle le proclame sur son site web, Jillian Lauren est passée de fille dans un harem à membre d’un parent-teacher association. De fillette abandonnée par une maman ballerine à auteure tatouée qui donne des conférences sur l’adoption.

Elle raconte tout ça dans Some Girls, My Life in a Harem, ce qui l’a amenée à baiser avec un prince sadique et à le partager avec d’autres filles qui se saoulaient et se détestaient en attendant leur tour au karaoké.  Ou leur tour sur un terrain de tennis. Ou leur tour pour recevoir un bijou ou la queue du prince.

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Elle raconte qui elle était, et ce qu’elle tente d’être, après des semaines et des mois de shopping de sacs Vuitton et d’enfermement. Son récit n’en est pas un d’escapades sexuelles dans un pays exotique. C’est le récit d’une Shéhérazade contemporaine, qui se cherche, qui se cherche et se crée, avec des mots, des secrets qui ne sont plus des secrets, de l’encre sur sa peau et des désirs à réinventer.

Some Girls

Extraits de Some Girls, My Life in a Harem:

Sur ses tatouages qui l’obligent à se révéler aux autres : « With my story writ large on the surface of my skin, I would no longer be tempted to fool people into thinking that I was normal. Tattooing was going to be my own radical statement about permanence and impermanence. It was the scarlet letter that I would proudly embroider across my chest. »

Sur le pouvoir de l’argent et des possessions : « There is something about that kind of hard, cold, sparkling sign language for power that even I, quasi-socialist sometime-vegetarian artist – even I wanted to hold up and shout, Look motherfuckers : I have a treasure from a prince. I am beautiful. »

Lundi oui oui oui: bad boys et pantoufles en phentex

novembre 10, 2015

Peaky Blinders

vegan mac & cheese

Je porte un soutif rembourré et je trouve que ça me donne dix ans de plus. Je comprends pas trop pourquoi. Peut-être parce que j’ai vu trop souvent des filles dans le Vieux-Montréal avec des seins en armure qui avaient la quarantaine.

En tout cas.

Ce que j’aime plus que les crampes de menstrues :

Sanctuaire pour animaux. Cinéma avec une copine qui pleure moins que moi. Rice Krispies avec du colorant spécial Noël. Bad boys et bad girls de Peaky Blinders. Soleil le matin au parc, en bottes de pluie et manteaux ouvert. Recettes de macaroni et fromage vegan. Aprem de discussions sur le genre et sur les moustaches et sur ce qui se doit d’être flamboyant ou non. Rêver à la Première Dame du Canada qui me donne des pantoufles en phentex – deux jours après avoir rêvé que je participais à des manifestations pour rappeler à Trudeau ses promesses électorales sur la décriminalisation de la prostitution. Distributeurs d’histoires courtes. Danser sur des chansons des Spice Girls avant le dodo des enfants. Parler de ma meilleure amie avec Léa Clermont-Dion pour l’émission Banc Public. James Deen Mainstream.

À lire aussi : Est-ce que Marguerite Duras aurait utilisé Twitter ?

Extrait : «Le musicien critique âprement le fait qu’on demande aux artistes d’être présent sur les médias sociaux (voir les Rihanna et autre Lady Gaga de ce monde), mais aussi de créer, de performer et de « divertir » à un rythme soutenu, alors que cela demande une grande part de solitude, ce qui est incompatible, selon lui. Comment la créativité peut-elle survivre dans ces conditions? »

Bonne semaine y’all ! Je vous souhaite feux d’artifice dans votre cœur et zéro crampes de menstrues ever.

Un Halloween féministe et un martini, please

octobre 31, 2015

Je sais que vous avez vu aujourd’hui des caissières à la pharmacie déguisées en monstre, des photos d’amis Facebook dans leurs costumes de Cendrillon et leurs enfants en Elsa (le rêve de ma fille, qui a accidentellement renversé un bol de framboises sur sa robe de Reine des Neiges, lui promettant plutôt d’être une bloody Elsa), mais je ne peux m’empêcher de vous suggérer cet article du magazine Bust, proposant différents costumes féministes.

deguisement feministe 2

1.Une pièce de viande.

Même si, pour certaines, ce costume est plutôt pour montrer leurs attributs et se faire reluquer avec appréciation (who care, je ne juge pas, have fun), il peut aussi provoquer des conversations militantes très prenantes sur l’image des femmes, à l’Halloween, mais aussi sous le regard des mecs, dans la rue.

deguisement feministe

2.La couverture du magazine Atlantic

J’ai trop ri, en lisant la description dudit costume : « Just dress up in professional office clothes and carry a baby doll around in a briefcase. When someone asks what you are, reply, “I’m ‘having it all.’” »

En extra : entrevue avec le mec qui propose des costumes de pizza sexy et du lion tué par un touriste américain.

En extra bis : meilleur costume pour chien ever. Je veux un martini. Ça fait deux mois que je ne bois pas et je veux un martini asap (je vais attendre demain pour célébrer ma fête préférée).

martini dog

Amusez-vous bien ! Ne vous touchez pas de chatte après avoir mangé des crottes de fromage ou des croustilles au ketchup !

Le langage des signes pour toute situation urgente

octobre 27, 2015

fellation signe

Ce weekend, j’ai appris comment dire j’ai envie de pipi, j’ai envie de caca et fellation en langage des signes.

Je me sens savante.

De quoi rester vierge pour toujours

octobre 25, 2015

rat culotte

La chose la plus WTF du weekend. Une culotte fake-Chanel avec un rat à donner des cauchemars.

Comme l’indique le site Dangerous Minds, c’est la ceinture de chasteté ultime.

Devenir Lorelai Lee, sur une table de billard, de la salive sur le visage

octobre 25, 2015

Lorelai Lee

J’ai toujours aimé avoir plusieurs prénoms. J’avais un cahier, chez mes parents, et je signais tout du nom de Renata. J’avais un nom aussi, mais j’ai oublié lequel, un truc très simple et familier, ça pourrait être Beaulieu.

Mes prénoms ne sont pas tous moi.

Quand je reçois des courriels et qu’un ami m’appelle Mélodie, alors qu’il connait le prénom que mes frères, mes parents et mes enfants utilisent, je sens une distance. Je me sens prise à être ce qu’il voudrait que je sois, comme un ancien amant qui voulait me créer à nouveau, m’acheter d’autres robes, me trouver un autre sourire et rencontrer mes parents pour leur montrer comme j’étais mieux comme ça, avec son vin et son foutre dans le sang, avec les kilos d’une autre sur les cuisses.

D’autres parviennent à être le nom qu’elles se sont choisies. Moi je suis beaucoup Mélodie, mais pas totalement, j’aimerais beaucoup beaucoup être Mélodie, surtout la Mélodie des débuts, celle qui aimait tout le monde et savait qu’elle aurait du botox dans le front pour ses trente ans. Mais je ne suis pas totalement cette Mélodie.

Lorelai Lee, une pornstar, raconte dans l’anthologie Coming out like a pornstar, d’où lui vient son nom. Des extraits ont été publiés sur Buzzfeed. C’est magnifique, ce qu’elle raconte. Magnifique parce que tout ce qu’elle réalise et écrit, I have been a whore for nearly as long as I wasn’t one, se révèle d’une sensibilité et parfois d’une violence assumée.

Extrait : « I became Lorelei on my knees in front of four naked men in a shoot house kitchen, clinging to pink satin beside a swimming pool at a Los Angeles mansion, tied in rope and hung upside down from a tree in upstate New York, on a green felt pool table with spit sprayed across my face and loving the strangeness of strangers’ bodies in close-up, loving the seamed scars and discoloration and dimples and forgotten hairs, scent of salt and flowers and smoke, infinite variation. I became Lorelei in cars, in trains, and taxis and buses, hungry and tired at 2:00 a.m., at 6:00 a.m., at 3:00 in the afternoon, fingering a new white envelope of hundreds, pulling a twenty for cab fare from a just-counted stack, pressing my forehead to the cool windshield in slow traffic on the 405 with five days worth of thousand-dollar checks in my shoot bag. »

Tant pis

octobre 19, 2015

anaïs nin

Elle parle de Jeanne D’Arc, de sensualité, de voyages, il me semble qu’elle parle d’oreillers aussi et d’orages. Et elle a mis ces mots sur sa page perso Facebook, et j’ai trouvé que ça arrivait à point, parce que je veux toujours être sauvée, et c’est tant pis.

anaïs nin photo

Du miel entre les jambes

octobre 14, 2015

Masturbation Pinterest

Mon vibro fonctionne bien alors je ne m’en cherche pas un autre. Fidèle à mon jouet sexuel, j’ai de bonnes valeurs, I know.

Les nouveaux jeux créés par Lelo sont toutefois intrigants. La compagnie est reconnue pour faire des vibros design, pas vulgaires du tout. Pas de pénis/dauphin pour la marque Lelo. Leurs plus récents vibros ont maintenant des odeurs : bordeaux + chocolat, rose + glycine et lavande + miel de Manuka. Les odeurs choisies ne sont pas pour cacher le goût et l’odeur d’une chatte mouillée, mais plutôt pour stimuler sexuellement et apaiser.

Merci pour

octobre 12, 2015

thilloy-ferron-83

Je voudrais noter tous les jours le nom de mon amie qui a souri quand je lui ai dit que sa robe noire était jolie, la conversation de trente secondes avec l’homme devant le marché Poivre et Sel, je ne savais pas qu’il avait deux enfants, un garçon de seize ans, et une fille, ce n’est pas sa fille, mais tout comme, je voudrais noter tous les jours les mots des autres qui me font réaliser qu’il y a du beau, maintenant, et pas juste de la terre à retourner, à prendre dans ses mains, pour enterrer enterrer, je voudrais noter les empreintes de rouge à lèvres sur mes joues après un baiser de la libraire et la saveur d’un diabolo à la Brûlerie St-Denis.

Mais j’oublie. Ce que je n’oublie pas, en ce jour de l’Action de grâce, c’est ça. Merci.

Les amis qui répondent à mes courriels passés minuit.

Les encouragements. Les élans. Les gens qui reviennent vers moi, ma cousine que j’aime, ses pas de danse, sur scène ou devant mes enfants, dans un restaurant ou aux funérailles de mon grand-père.

fleurs tapisserie

Des fleurs à cueillir partout. Des pissenlits à souffler avec ma fille. Des bouquets de fleurs séchées depuis des mois, dans ma cuisine.

Des mains dans mes cheveux, moi qui déteste les mains dans les cheveux, sauf mes mains dans tous les cheveux.

Mes enfants. Les anniversaires qui ne sont plus pénibles. Mes enfants qui me donnent leur force, leurs caresses, ils me caressent avec des branches d’arbres et avec leurs mains si douces, même sans crème au beurre de karité. Ma fille qui me dit qu’elle aime être une fille parce que les filles savent s’essuyer comme il faut.

Ma mère, qui garde mes enfants cinq heures, sans me poser de questions, sans me demander ce que je faisais, pendant cinq heures, et après, mes enfants qui me laissent faire la sieste, ils vident ma garde-robe et essaient robes et souliers. Mon fils court en talons hauts. Ma fille aime mon costume de Minnie Mouse et elle veut que je retrouve celui de Blanche-Neige.

Le jeu de tic tac toe, sur un tronc d’arbre coupé, dans une ruelle de Rosemont.

Ce qui me fait rire. Les publicités de cornets à la crème glacée de licorne. Les lampes parfaites pour les fessées. Pleurer autour d’une table de conférence, avec une fille qui parle de selfie, et nous pleurons de rire, comme des gamines, nous avons douze ans ou treize ans pendant quelques secondes et quelques larmes.

La halte-garderie, mes enfants vont à la halte-garderie, une journée par semaine, depuis un an, et j’en profite pour vider ma garde-robe et essayer robes et souliers, moi aussi.

La mère d’une amie, qui aime mes robes.

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Les ombrelles du Quartier chinois.

Les cerises de terre, elles poussent devant ma maison et je ne le savais pas, avant la semaine passée.

Une voisine qui m’accueille sur son balcon et qui aime les orages, les cris, bouger ses pieds, ses mains, et les groupes Facebook de rencontres indignes. Une autre voisine qui marche des heures et préfère mes cheveux courts. Une autre voisine qui laisse un mot dans un livre que je lui ai prêté.

L’église près de chez moi, ses bancs, et le géant, qui y va presque tous les dimanches.

L’homme qui ressemble au Père-Noël et l’amour dans ses yeux quand il me parle de son amoureuse de 76 ans et du Stade olympique.

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La sangria blanche d’une amie. Et ses chocolats en forme de chat.

Marcher avec les enfants, avoir mal et craindre qu’ils s’ennuient, puis écouter la musique de l’OSM, avec mes enfants qui mangent des hot dog et qui sont plus heureux qu’au parc.

Mon mec qui écoute les chansons que j’aime, les chansons d’un soap américain.

Mon oreiller et mon vibrateur et une réserve de piles AA.

Les prières. Attendre. J’apprends à attendre.

Le shampoing sec et les tenues portées trois jours de suite. Mon coiffeur et mes talons hauts dans une cuisine collective. Et le rouge à lèvres les journées de fatigue.

Mes frères, je n’ai pas besoin de leur dire quoi que ce soit, ils sont là. Et je suis là, aussi.

Les travailleuses du sexe, obstinées, qui font fuck you à la honte, à la stigmatisation et aux mensonges. Amnistie Internationale et la reconnaissance des droits des travailleuses du sexe.

Delphine Bergeron. Parce qu’elle est une battante, d’une férocité et d’une douceur que je ne connaissais pas.

Les soap américains. Les émissions écoutées très tard le soir, en faisant des redressements assis, ou des photos topless, ou une épilation minutieuse de sourcils.

Mes enfants parce que tout ce que je fais, je peux me dire que c’est pour eux, et je suis prête à faire beaucoup, pour eux, pour que ce qu’il reste, un jour, ne soit que nougat et sauts dans un lit pour quatre.

La gentillesse. Parce que les gens sont plus gentils que le laissent croire les commentaires sous les articles du Journal de Montréal.

Les photos du fils de ma meilleure amie, ça me rapproche d’elle et de son petit homme qui aime parler de câlins en espagnol.

La musique de Will Driving West. Live à la Sala Rossa ou toute seule dans mon canapé.

Gemma Bovery

Les livres, que j’ai lus, ou qu’on m’a racontés, dans un bain, sous les couvertures, dans un autobus, à bout de bras, comme une promesse à tenir, toujours, toujours. Journal d’un étudiant en histoire de l’art. This one summer. Mon chien qui pue. Gemma Bovery.

Mon père et ses nouveaux rêves, de Toronto et de bicyclette.

Tous les nouveaux rêves.