Posts Tagged ‘vlb’

Le plus beau roman d’amour de tous les romans d’amour

novembre 12, 2016

melodie-nelson-lit-vlb

Avant de lire Victor-Lévy Beaulieu pour la première fois à l’université, je liais cet auteur, ce monstre et génie de la littérature à des séries télé que je n’écoutais pas.

La saga des Beauchemin, elle, est plus que marquante. J’ai lu Don Quichotte de la Démanche pendant un chiffre de webcam. J’étais en lingerie sur un divan-lit et je lisais Victor-Lévy Beaulieu, payée 13,75$ l’heure, en attente de clients qui voudraient se branler devant leur ordi.

C’est le plus beau roman d’amour de tous les romans d’amour.

Je l’avais emprunté à la bibliothèque et jamais relu, puis je l’ai trouvé, dans un bazar, comme un trésor, entre des Mary Higgins Clark et des Paulo Coelho.

Je n’ai pas aimé étudier en littérature, sauf pour quelques rencontres que j’ai faites – comme le poète souverainiste à la queue la plus grosse de l’université et la ballerine/danseuse de baladi/auteure jeunesse/maman d’un bouvier bernois/amoureuse de David Bowie – et pour ce prof qui m’a fait lire des Victor-Lévy Beaulieu, et qui acceptait, en guise de travaux à remettre, que je raconte en mille cinq cent mots pourquoi j’étais fascinée par les danseuses nues.

Extrait de Don Quichotte de la Démanche: “Je suis à bout, ne croyant plus à rien, incapable même de forcer le réel à se produire, c’est-à-dire de l’inventer, ce qui serait ma seule porte de sortie et l’échappatoire ultime, cette déraison assumée qui me ferait tout autre, meilleur que je ne suis, grand seigneur de mes terres, maître de ce domaine que j’étais en train de construire avec Judith mais dont il ne reste plus maintenant que la parabole, que cette liquide ivresse dans laquelle il faudra bien que je me fonde et me corrompe, tout mutilé dans mon intérieur, inconsistant et inconséquent, lâche, si dérisoirement lâche, ô ma Judith!”