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Audrey-Anne va bien

février 12, 2016

Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.

Audrey-Anne photo

C’est une jeune fille de douze ans.

Elle a des yeux fatigués. Des cheveux comme j’aurais voulu en avoir et comme je n’aurai jamais. Des cheveux à la Gisele Bundchen, mais je ne crois pas qu’elle sache qui est Gisele Bundchen.

Si je la questionne, elle va bien.

Sauf qu’elle ne pleure jamais. Je la connais depuis dix ans et elle ne pleure pas.

Elle est grande, plus grande que ma mère. Elle porte des jeans et des chemises à carreaux qu’elle achète chez Ardène, avec sa grande sœur ou son père. Parfois je critique la longueur des manches de ses chandails. Je ne devrais pas critiquer. Quand je critique, je pense à sa mère, mais je ne devrais pas penser à sa mère.

Ses ongles sont vernis. Elle me laisse vernir ses ongles et nous ne sommes jamais aussi proches que lorsque je lui vernis les ongles. Quand elle était petite, elle aimait avoir tous les ongles d’une couleur différente. Maintenant, ça dépend.

Ce weekend, alors qu’elle était déguisée en Blanche-Neige, je l’ai prise en photo. Elle était avec ma fille et mon fils, à faire un casse-tête. Sur la photo, elle a à nouveau huit ans. Elle a les joues rondes de ses huit ans, un visage concentré, amusé. Elle a mon fils, grognon, tout contre elle.

Peut-être parce qu’elle ne pleure pas, peut-être parce que je ne connaissais pas d’autre enfant avant elle, j’ai toujours eu de la difficulté à lui donner un âge. Mais sur la photo, elle avait huit ans et j’étais heureuse, de la retrouver comme ça, importante, au milieu de mes enfants, importante et enfant, avec ses longues jambes, ses pieds chaussant mes bottes, encore un peu enfant, elle qui ne m’a jamais aussi peu sembler l’être, quand je la compare avec ceux que je connais, maintenant.

Je me souviens d’elle, à cinq heures du matin, un jour après notre retour de vacances en Bretagne. Elle était éveillée et moi aussi. Nous étions allées sur la piste cyclable du Canal Lachine, avec sa poussette. C’était en juillet ou début août. Il était cinq heures du matin et je courais et je voulais l’entendre rire.

Nous avions achetés des fleurs pour son père. Et une chocolatine pour elle.

Je crois qu’elle avait ri quand je courais.

Lundi oui oui oui: activité paroissiale et Femen

juin 30, 2015

gateau glacé pour chien

Je reviens tout juste de faire du jogging (je me sens top, ne riez pas, même si je cours pendant trente minutes max et que je passe par les ruelles tant que je ne serai pas fière de mes enjambées irréprochables) (en tout cas j’aime mes bas) (ils sont jaunes à rayures noirs et me montent aux genoux), et ma fille m’a accueillie en criant qu’elle venait de faire un pet sauce.

Ce que j’aime plus que laver une petite culotte plutôt que de prendre une douche quand je suis en sueur :

Pique-nique paroissial. Couronnes de fleurs chez Ardène pour faire semblant que je suis Femen. The O.C. en spectacle musical. Promener un bull mastiff. Mariage de deux personnes incroyables. Gâteau glacé pour chiens. Écrire dans ma cour, le soir, avec le vent entre mes jambes pour me caresser. Belle-fille de retour de Lyon et ses lectures de Love Song, Histoire de la folie à l’âge classique, Journal d’un vieux dégueulasse.

Et une chronique de pupilles dilatées et pizza aux épinards, par une demoiselle qui se propose d’écrire un journal intime, mais public :

« On m’a déjà dit ; wow, t’as un congélo d’adulte.

On m’a déjà dit ; félicitations fille, ta salle de bain est vraiment propre.

Pis c’étaient deux des plus beaux compliments que j’ai reçus dans ma vie. »

Bonne semaine y’all !