Archive for août 2009

Une sex symbol à lunettes + un vietnamien bouddhiste = des cris toute la nuit

août 10, 2009

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Les asiatiques à diamants aux oreilles sont attirants

Je suce mon mec encore couché au lit, ça fait deux jours qu’il se plaint d’avoir mal au dos, juste pour pas avoir à me lécher pendant trente minutes, ou juste pour profiter de Marissa et moi déguisées en infirmière pour lui. Je pars juste après avoir trouvé mes petits souliers de Cendrillon-meets-Marilyn-Monroe-at-a-roller-derby-game et je rejoins Molly à la station Sherbrooke.

Nous traversons le Square St-Louis, des anglos aux cheveux gras nous lancent des baby can I follow you, et Molly dit je mangeais là tous les midis, pendant mon stage à l’ITHQ, à la fontaine, avec un livre ou mon journal intime, et c’est là que Ai Quoc me voyait à tous les jours, et moi je le voyais pas, j’étais tellement écoeurée des mecs, et jamais j’aurais pensé attirer un asian guy avec des diamants aux oreilles, tellement pas mon genre.

En voyant des gens sexys manger à la Cafeteria, nous décidons d’y entrer, une serveuse super pouliche nous donne les menus, elle a des seins plus gros que ceux de Pamela Anderson, et des cheveux bruns passés au fer plat très chaud, et des petites dents qui s’emboitent l’une sur l’autre. Moi je la trouve belle, dès qu’une fille est mince et qu’elle a de gros seins et qu’elle me sourit, je me change en lecteur de Playboy et mon clito sort de son capuchon, mais Molly dit qu’elle a l’air d’un petit chien perdu.

Les pompiers qui jouent au hockey se retrouvent seuls à se branler dans un club de Laval

Nous oublions de consulter le menu, Molly a trop de choses à me raconter, sa nouvelle auto, sa rupture avec Jonathan, qui, une fois devenu pompier, l’a impressionnée mais total déprimée parce que ses seuls désirs étaient de s’enduire d’huile pour bronzer et de jouer à des jeux vidéos en ligne, ses projets de condo à Anjou, sa putain d’histoire avec un Écossais à la queue grosse comme une cannette de coca zéro, elle l’adorait, il lui disait qu’il ne voulait pas de blonde, et puis, sept mois plus tard, elle rencontre Ai Cuoc, et l’Écossais la rappelle, et il lui dit je t’aime, je veux te présenter ma famille, et elle lui dit je suis offensée que tu aies attendu autant de temps, je suis avec quelqu’un, et il y a aussi Karel, un mec super maigre qui joue au poète-peintre-sculpteur tourmenté mais qui ne connait même pas Denis Vanier, il est revenu de Paris, il a cessé de fréquenter une vieille, et il veut la revoir, je lui dis no way, il est nul ce mec, et je suis sûre qu’il n’est pas capable de bander, quand je travaillais avec lui, il a toujours refusé de me baiser, mais elle lui a quand même refilé son nouveau numéro de téléphone.

Un serveur vient nous voir, il nous parle en anglais, puis en français, il est charmant comme tout, et Molly se mord les lèvres en lui demandant c’est quoi du thon ahi et est-ce que tu es Italien ? Elle commande une salade niçoise, et moi une omelette florentine, avec un verre de martini melon splash. Molly dit est-ce que tu trouves que j’ai grossi, j’ai recommencé à manger depuis que je suis avec Ai Cuoc. Je dis je te trouve toute petite, et elle me montre une photo d’elle à la plage, elle dit regarde j’ai des bourrelets en bikini, et je dis tout le monde a des bourrelets assis dans le sable. Elle dit ouais, c’est vrai, Ai Cuoc est trop merveilleux, il m’encourage a arrêté de fumer, à être vraiment heureuse, il est bouddhiste, et musclé et il veut plein de bébés, et nous allons nous marier sous un saule pleureur, dans un an.

Attendre une semaine avant de baiser se révèle parfois pas trop traumatisant

Je prends une gorgée de martini, pendant que le serveur portugais-pas-italien propose de la sangria à Molly, elle dit Ai Cuoc est parfait, il a attendu une semaine avant de me baiser, c’est sweet han mais j’avais super peur que ce soit parce que genre il était difforme. Elle ajoute mais j’aime toutes les queues, je lui ai dit, et il sait tellement bien me toucher, j’ai jamais joui autant, son coloc l’a foutu dehors parce qu’il m’entendait trop souvent crier.

Nous piquons les banquettes d’un couple, après avoir avalé des shotters surettes, et Molly demande une suggestion de vin au serveur, en précisant qu’elle ne supporte pas le Pinot Grigio dans des verres comme ça, le serveur lui recommande un chardonnay fruité, et Molly sourit, I’ll drink it all if you say it’s good for me. Je prends un martini-vodka Grey Goose, j’en renverse sur mon menton et Molly fait ouh la la je pensais que j’étais sexy quand j’échappais des gouttes de mon drink sur moi, mais c’est vraiment pas joli, fais attention Mélodie, c’était mieux quand tu brisais des verres d’eau, à quatre pattes sur une table à l’Après-Cours, quand le décor avait été refait pour genre ressembler à un décor de Watatatow, et que je m’étais brûlé les sourcils, à tenter d’allumer une clope, sous la table, je sais pas si je te l’avais dit, mais dans les toilettes, une fille t’avait insultée, elle avait dit que tu étais une vraie salope parce que tu me frenchais, et moi j’avais dit mais on s’aime, et la fille avait fait oh pardon, vous êtes cutes alors.

Une cochonne est une fille qui mange la moitié de deux desserts en léchant bien sa petite cuillière

Molly commande deux desserts, une crème brûlée citronnée et une mousse au chocolat. Elle regarde l’heure, elle dit j’ai promis à Ai Cuoc que je boirais qu’un verre et que je ne rentrerais pas trop tard, et que je porterais plus jamais de souliers de baskets, si lui ne portait plus de souliers blancs. Le serveur me donne une cuillère, pour partager les desserts de Molly, je dis non merci, je n’ai vraiment plus faim, et je prends un autre martini-vodka Grey Goose. Elle suit des yeux le serveur, qui parle avec un mec aux cheveux de Jon Bon Jovi et une fille extra maigre avec un manteau en cuir couleur icepresso. Elle lui sourit, il passe tout droit devant nous, et caresse le dos de la pouliche qui nous avait accueillies plus tôt à la Cafeteria.

Je laisse les noyaux des olives de mon martini sur la table. Molly fait un petit signe de la main au serveur, style Miss Canada dans un défilé. Il s’approche de nous et elle lui dit tu me trouves trop cochonne avec mes desserts, et il dit, avec son accent craquant, je devine que tu es cochonne, pas juste pour la mousse au chocolat et la crème brûlée, et il se détourne, et Molly ferme son cellulaire, et elle se lève, et je la vois entraîner le serveur dans le corridor qui mène aux toilettes.

Je regarde mes souliers pendant cinq minutes, je les trouve trop princesse, avec les petits cœurs creusés, sur le côté, et je regarde aussi un beau mec qui court vers sa voiture, juste devant le resto, pour éviter une contravention. Molly revient, je lui dis tu t’es appliquée du gloss ou tu t’es faite baisée par le serveur ? Elle s’assoit à côté de moi, elle me rentre sa langue dans la bouche et elle dit tu goûtes son sperme, tu goûtes son sperme, il m’a poussée à me mettre à genoux, à bouffer ses couilles, tu peux regarder si j’ai pas des poils entre les dents, et après je l’ai sucé, et il m’a demandé mon nom juste après que j’aie tout avalé, faut que je commande un autre verre de chardonnay pour cacher l’odeur d’eau de javel, avant de rejoindre Ai Cuoc.

Marissa mange du popcorn presque toute nue

août 9, 2009

Marissa arrive à vingt-deux heures trente, en sonnant comme une malade parce qu’elle a oublié le code de la porte, à l’entrée. Elle dit pardon, je suis désolée, elle laisse tomber son sac de gym Lululemon rempli de condoms à la menthe, de condoms minis pour ses clients asiatiques, de condoms Mr Big pour ses clients français et blacks, de lubrifiants, de sa trousse de maquillage, de son fer plat, d’un spray à cheveux qu’elle met toujours sous le lit, pour brûler les yeux d’un client violent, c’est jamais arrivé, mais faut savoir se protéger, un peu, et dans son sac de gym il y a aussi une bouteille d’eau à saveur de raisins, ses souliers à talons hauts, sa petite culotte trempée, sa minijupe noire avec du sperme séché dessus, et sa camisole noire avec des paillettes, et un Summum avec Bianca Beauchamp sur le cover, et un In Style.

Elle court aux toilettes, elle laisse la porte ouverte, et elle crie, mon dernier client m’a comme enfoncé mon tampon jusque dans les seins, je suis sûre, j’ai commencé à être menstrue et j’avais pas d’éponge et je voulais pas aller voir Amber, l’autre fille qui travaillait avec moi, dans un appart au-dessus du mien, elle est chiante et elle fait de l’acné, je pouvais pas continuer de travailler comme ça jusqu’à minuit, à juste proposer des pipes.

Je sers une bière à Alexandre Le Grand, avec vraiment trop de mousse, et je lui dis tu veux continuer à écouter The Wrestler? Marissa arrive avec son lapin brun en peluche, au moment ou Alexandre Le Grand soulève ma jupe pour regarder mon cul et me donner une mini fessée. Elle dit oh popcorn et vin rosé, est-ce qu’on peut recommencer le film au tout début, vous êtes merveilleux, je vous aime, demain matin je vous prépare le petit-déjeûner. Elle m’accompagne à la cuisine en laissant sa peluche sur les genoux de mon mec, et nous ouvrons une bouteille de rosé, elle me sert dans ses bras, et elle me dit tu sens le cul, tu t’es rentrée des doigts? Je lui dis ta gueule pétasse, et elle trempe sa langue dans son verre de rosé, avant de me la passer doucement sur les lèvres.

Sur le sofa, presque trop petit pour trois, je m’installe entre elle et Alexandre Le Grand, mes cuisses touchants les leurs. Alexandre Le Grand est total fasciné par le film, c’est la deuxième fois qu’il le voit, et il n’arrête pas de plaindre Mickey Rourke et son visage, il dit dans Barfly, il était beau. Marissa dit j’ai juste baisé avec des gros mecs aujourd’hui, ils avaient tous des visages de poupons de quarante ans, je les trouve trop craquants. Marissa est assise, ses jambes sous elle, ses genoux vers moi, et elle laisse traîner une main sur ma jupe Tristan America.

Je sais que mon mec remarque la main de Marissa, il n’est pas super content qu’elle soit avec nous, mais il accepte qu’elle s’installe, avec ses vêtements dans notre garde-robe et ses tisanes diurétiques, à la reine-des-prés et au fucus, sur le comptoir de la cuisine. Je me penche pour prendre mon verre de rosé, Marissa glisse sa main dans mon dos et tire sur ma culotte tanga. Je me retourne vers elle, et elle sourit, en roulant ses longs cheveux noirs autour de ses doigts, pour se faire un chignon. Elle plaque son lapin en peluche entre ses jambes et elle me demande quand tu étais petite, tu te frottais aussi contre tes toutous ? Et je dis juste avec mon basset, il avait le nez usé, mais je me sentais coupable, il puait trop la chatte et je pouvais pas demander à ma maman de le laver.

Alexandre Le Grand dit et vous vous touchiez entre copines, à l’âge de dix ans ? Et Marissa dit jamais, j’ai même pas joué au docteur avec mes cousins, mais si ça vous dérange pas, les amours, vous êtes merveilleux, pouvez-vous faire une pause, j’ai pas joui de la journée et j’ai trop besoin de me branler, je peux aller dans votre lit, ça fait trop bizarre d’utiliser un vibrateur dans une chambre pour enfants.

Tout le monde suce, même dans les livres pour enfants

août 8, 2009

melodieaucent

Je travaille à la librairie aujourd’hui, avec Adèle, une poupée de porcelaine qui tripe sur les robes vintage et Carson McCullers. Elle me raconte qu’elle va à nouveau à New-York au mois d’octobre, elle y logera chez un professeur de quatre-vingt ans, elle l’aime bien, elle l’appelle Grandpa, et elle voudrait bien qu’il la présente à son voisin, un professeur de cinéma, elle dit depuis que je suis petite, je répète à ma maman que mon rêve c’est d’habiter à New-York, je me prendrais un appart à Brooklyn, j’ai déjà regardé dans les petites annonces. Je l’interromps et je dis et tu pourrais voir des vedettes dans tous les Starbucks et elle dit tu es la seule personne que je connaisse qui peut apprécier ce potin, mais j’ai vu Mary Kate Olsen dans un Starburks du Vieux-Montréal, il y a quelques semaines, elle était comme dans les photos des paparazzis, avec un Venti, et des lunettes plus grosse que la moitié de sa face, et des fringues de sans-abri à plus de dix mille dollars. Je dis wouah est-ce que tu l’as suivie après ?

Je regarde les nouveautés, en prédisant à Adèle qu’elle serait trop une parfaite New-Yorkaise, il faut qu’elle s’inscrive à un tirage de green card tout de suite. Je tombe sur un livre trop mignon : Mélodie aux cent sucettes. Je dis OMG et je lis l’album pour enfants à Adèle, assise sur mes genoux : « D’aussi longtemps qu’elle se souvienne, Mélodie a été attirée par les sucettes. C’est un peu la faute de ses parents… » Fuck les parents de la petite Mélodie de l’histoire cultivaient des sucettes dans leur jardin, entre une rangée de carottes et une rangée de betteraves, et ils en faisaient pousser dans un arbre magique, et ils avaient aussi des poules qui pondaient des œufs cachant des sucettes aux fraises.

Si le rêve d’Adèle c’est de vivre à New-York, le mien c’est de découvrir le secret des arbres à sucettes, je serais trop comblée. J’ai regardé une autre nouveauté, La petite guenon futée, un conte des Caraïbes, et je dis, ça non, ça me ressemble pas du tout.

Source photo : http://www.hurtubisehmh.com/

Je m’imagine pas avec une coloc qui se brosse les dents pendant que je me rase la chatte

août 7, 2009

En buvant un coca zéro, je me change, je laisse une pile débile de robes sur ma commode antique. Je demande à Alexandre Le Grand si ma robe Guess noire est trop serrée, il dit non, tu peux déboutonner un peu, voilà, tu aurais de bons pourboires si tu travaillais au Quartier. Je lui montre mon cul, il dit qu’il a envie de me fourrer le t-shirt que j’ai porté pendant la journée dans la bouche et de m’enculer rapidement avant d’aller chez Élise et Jean-Pascal, mais je dis nan, je suis sale, tu en aurais pour quinze minutes à te laver la queue après de toute ma merde.

Dans l’auto, je me remaquille et je me joue dans les cheveux en me regardant dans le miroir, j’adore faire semblant d’être aussi sexy que Dita Von Teese. Nous arrivons à Habitat 67 et mon mec me dit que nous allons dans le bloc sous celui d’Élise et Jean-Pascal, parce que le leur est utilisé pour un tournage de film, Funkytown, avec Patrick Huard.

Élise vient vers nous, elle m’embrasse et me dit que je suis toute belle, et si Élise dit que je suis belle, c’est comme le compliment ultime, c’est ma copine extra la plus classe, celle à qui je voudrais le plus ressembler si j’étais pas plus racaille blanche que noblesse, elle est toujours plus que jolie, avec son sourire, ses ceintures qui prouvent sa fashion attitude et sa taille de guêpe à l’épreuve de toute grossesse, ses trouvailles chez Winners, même si elle dort que cinq heures, avant de donner du lait à son Calvin chéri, même si elle danse sept heures par jour le Hokey Pokey, avec son Calvin chéri, il a un an et demi et il est trop charmant, mais épuisant.

J’embrasse aussi Rita, la mère de Jean-Pascal, nous sommes dans son cube, avec trois chats trop poilus et en attente de caresses, et je regarde le contenu de sa bibliothèque, c’est une bibliothécaire à la retraite, et elle a putain trop de livres sur le viol, rangés entre genre L’Odissée, et des romans de Denise Bombardier. Rita nous montre des photos de Jean-Pascal à quatre ans, avec des lunettes grosses comme un béluga et des photos de Bertrand Gervais, un ami de Jean-Pascal quand il avait une barbe, et mon ancien prof de littérature américaine contemporaine. Pour prouver que je suis une fille avec une morale vraiment inébranlable, je dis au moins dix étudiantes par cour voulaient le baiser, c’était nul, je baiserais jamais un prof qui se sait trop désiré, et il est sorti avec la mère de Misha, alors ewww, je peux pas me comparer à la mère de Misha, les jambes écartées.

Élise me dit pardon mille fois avant de programmer un épisode de Baby TV sur sa télévision, je rigole, mais fuck, je la trouve trop bonne, d’être sous aucune médication, et d’écouter les putains de marionnettes chantonner et tout. Rita change de poste et elle tombe sur une émission honorant la Reine Élizabeth. Elle dit ses chapeaux, ses chapeaux, et moi je la coupe et je dis j’aime trop Lady Diana, grâce à elle je pourrais me dévouer à vie pour genre les sidéens ou le Prince Harry.

Je bois du rosé jusqu’à dire que je veux me marier avec Élise, et devenir musulmane, pour avoir plein de femmes genre, et toujours avoir du poulet shish taouk sur la table, avec du riz mixé à du ketchup et du tabasco. Je promets à Élise d’être fidèle, de pas lécher aucune autre chatte que la sienne, et de magasiner tous le lundis avec elle, et de pas regarder trop intensément ses seins quand elle allaite Calvin.

Mon cellulaire sonne quand je lui dis que je peux essayer de donner du lait à Calvin moi aussi. C’est Marissa, elle est toute affolée, je reconnais même pas sa voix, et je suis trop alcolo pour bien lire l’heure, mais il est tard, et elle me dit un client m’a suivie, chez moi, il faut que je partes, je peux plus donner de la sauce à spaghetti à mes voisins, je peux plus rester là, sans store, à splasher de la peinture sur le plancher et à rester toute nue toute la journée, je sais pas quoi faire, je te jure, je l’ai reconnu, c’est celui qui n’a pas été capable de me baiser, il avait juste du pré-cum, il était pas capable d’être assez dur pour que je lui enfile un condom avec ma bouche, il y a une semaine, il a préféré me parler de décalage horaire, j’ai sa carte, il m’a donné sa carte, je sais pas quoi faire, il a pas sonné chez moi, mais je l’ai vu, il a acheté un sandwich au Couche-Tard, juste à côté, et il a bouffé son sandwich devant chez moi, direct devant chez moi, je pouvais même pas me faire bronzer en buvant de l’eau aux raisins, je peux dormir chez toi, quelques jours, s’il te plaît ?

Je ne coûte pas très cher

août 4, 2009

J’aime pas juste le grain de beauté de Cindy Crawford

Je rejoins Marky Mark aux Folies, en skinny jeans rose effilochés et en sandales blanches à talons hauts de cinq pouces, sous un parapluie à motifs léopards. Il fume une cigarette, la chemise mouillée par la pluie, je l’embrasse et je nous prends une table au milieu du resto, pour pouvoir critiquer ou fantasmer sur tout le monde qui ouvre la bouche pour bouffer des méga burgers.

Nous regardons pendant dix minutes la carte de cocktails pour finalement commander un Long Island Iced Tea et un Cosmopolitan. Marky Mark me parle de son travail, de son boss qui lui paie des lunchs, des heures qu’il passe au gym, dans un hôtel tout proche, et de la femme super sexy qui lui fait des lifts le matin. Il dit elle est gentille, mais elle refuse que je fume dans son auto. Je lui dis que sa chemise est jolie, et il sourit comme un gamin qui joue pour la première fois à un jeu vidéo, il dit j’en ai acheté trois, et un complet aussi, j’avais que celui de mon bal de finissants, je pensais que tout le monde portait un complet au travail, mais non.

Nous mangeons une grosse assiette de nachos, en buvant une bouteille de vin rouge, il dit je vais payer sœurette, je viens de recevoir une grosse paie, et je dis non, je suis ton aînée, oh attends on va demander à la boule, et je sors ma Magic 8-Ball de ma sacoche Guess, et je la secoue et je dis la boule me répond Without a doubt, alors c’est moi qui paie, quand tu seras millionnaire tu m’achèteras du champagne rose et nous nous soulerons en parachute genre, oh et tu pourrais m’offrir du Botox pour mes vingt-sept ans, Cindy Crawford a commencé à s’injecter du Botox à cet âge-là et elle est encore plus excitante que plein de mannequins russes. Marky Mark est d’accord et il ajoute et ton nez? Et je dis nan, mon nez j’y toucherai jamais, sauf si je me fais battre par Alexandre Le Grand et qu’il le casse, je l’aime trop, c’est le nez Nelson, et tant qu’il devient pas aussi gros que celui de grand-papa, j’y tiens comme ça, avec ma bosse de juive et tout.

Bro voleur de Ho

La serveuse nous offre des shooters de tequila, nous en reprenons deux autres fois, et Marky Mark dit faut que je parte bientôt, je me lève à cinq heures demain, et il dit hier j’ai mal dormi, j’ai ramené une fille à la maison, j’avais passé la soirée avec elle dans un bar qui passait juste des chansons des années quatre-vingt-dix, je lui avais dit de venir boire avec moi une bière ou deux à la maison, mais Philippe avait bu toutes mes bières, et il écoutait la télé super fort, la fille savait pas trop quoi faire alors elle est partie, fuck, il m’énerve des fois, c’est pas la première fois que ça arrive, avant qu’il sorte avec Claire, je baisais une fille dans ma chambre, et il a cogné, et je lui ai dit de partir, mais il est entré et il a dit je voulais juste savoir si vous vouliez des chips, et il a fermé la porte, et il est monté en haut, dans la cuisine, et la fille l’a suivi, elle m’a dit qu’elle voulait des chips finalement, et je suis remonté, dix minutes plus tard, et j’ai vu Philippe qui embrassait la fille, assise sur le comptoir.  

Mon mec bande quand je l’appelle sugar daddy

J’accompagne mon frère au métro, et j’appelle Alexandre Le Grand pour savoir si je peux le rejoindre chez Vallier. Il est avec des ex collègues, il me présente, il dit des trucs comme je l’ai eue en la payant, il est super soul, et je rigole, les mecs me paient des martinis aux bleuets, ils me demandent ce que je fais dans la vie, je prends un accent de pétasse à la Paris Hilton et je dis oh rien, c’est mon sugar daddy, je le suce et je magasine, et je secoue la tête, nan je travaille dans une librairie et j’apprends l’espagnol pour débutants tous les vendredis.

Alexandre Le Grand me touche les seins et il dit tu as taché ton t-shirt, et il lèche la salsa que j’ai sur le col en V de mon t-shirt gris extra small American Apparel. Il dit à ses ex collègues que je suis la femme de sa vie parce que j’ai des gros seins et que nous nous cherchons une maison à rénover à Verdun ou à NDG pour faire plein de bébés, il touche mon ventre et il répète ce qu’il me dit vingt fois par semaine, elle va être belle super grosse et elle va me donner son lait aussi, ça va être encore mieux que de la bière, et tout le monde dit cheers, et je rigole même si maintenant je m’imagine zéro belle avec trente livres d’eau amniotique et plus prête à adopter un petit Colombien qu’à passer des tests de fertilité.

Nous cherchons son auto pendant dix minutes dans le stationnement, Alexandre Le Grand dit j’ai peut-être trop bu, nous nous arrêtons pour qu’il mange un fish and chips hyper gras, et je lui montre mes souliers, en remontant un peu mes skinny jeans, et je lui dis tu vois le talon, je me le suis rentré au moins deux fois dans la chatte, même après avoir marché dans le gravier avec, tu m’aimes han.

Je suis juste trop habituée à faire semblant d’être parfaite

août 4, 2009

Je reviens avec Paprikalicious dans les bras, à l’appartement, et je trouve dans l’entrée un Marie-Claire avec Ashley Olsen et des articles sur la survie en jungle et les new trophy wives, un Elle Québec, un Clin d’œil avec des filles qui ont l’air chiantes sur le cover, des publicités de vêtements pour enfants vendus chez H&M, et un Us Weekly avec Jessica Simpson qui fait fuir tous les mecs, sauf mon frère Philippe qui la trouve sexy, malgré son surpoids et sa mâchoire de bûcheron.

Je sors mon fer plat de mes valises, et mes fards à paupières, et mes petites culottes sales, mais le reste, je me promets de le ranger demain, ou après demain, ce soir, je veux juste utiliser enfin mon vibrateur, depuis trop de jours j’utilise que mes putain de doigts, j’ai sous les ongles des croûtes de sperme et de mouille, je veux me regarder dans le miroir, regarder mes fesses rougies par les chocs sur l’eau, je tombais en ski nautique, et je subissais les fessées d’Alexandre Le Grand, devant les voisins. J’ai aussi des bleus sur les bras et à l’intérieur des cuisses, je ne me souviens pas pourquoi.

J’ai envie d’ouvrir mes fesses, de me doigter le cul devant la glace, de rentrer trois-quatre doigts, pas la main, j’ai pas la technique, j’ai envie de me prendre pour un personnage de Judy Blume, de me coller les seins contre le miroir, de faire de la buée en soupirant, de prier pour perdre deux livres de drinks alcoolisés, total trop réfugiés dans mes cuisses. C’est difficile, je vous jure, de vouloir toujours être jolie, d’avoir des cils extra longs, mais des cernes autour des yeux, corrigés avec le correcteur de teint Benefit, thank God, je sais pas ce que je ferais si personne n’avait envie de moi, je continuerais à me raser la chatte, à faire de l’aérobie devant la première saison de Simple Life, mais je suis pas si sûre que ça de moi, vraiment, si on ne me veut pas, je sais sourire, j’adore sourire, et écarter les jambes, et essayer des chaussures chez Browns, et parfois mon rire n’est pas trop affreux, il ressemble presque à celui d’Anna, d’Hotel Babylon, et je me trouve super belle, quand je regarde les autres filles, mais quand moi je me regarde, dans une cabine d’essayage, sans mec pour m’enculer vite, vite, sans vendeuse pour me dire qu’elle voudrait un corps comme le mien, je ne sais pas, je ne sais pas si j’ai un teint trop pâle, et des vêtements trop parfaitement ajustés pour être déchirés, ce soir j’ai juste envie de me faire jouir et de me trouver jolie, quand je vais me regarder dans le miroir, la bouche ouverte, et les yeux à demi fermés, en train de penser à des filles au cou serré dans des colliers.

Most Likely to not inherit from her parents because of her porn acting past

août 3, 2009

Musique: Britney Spears, Freakshow

Breuvage: vin rosé Billette

Quand j’avais quinze ans, mes parents, très sévères niveau respectabilité de leur fille nympho chérie, refusaient qu’un mec me suive dans ma chambre, même pour m’aider dans mes leçons d’algèbre (j’étais nulle en mathématiques, même en utilisant une calculatrice, j’arrivais pas à faire des additions). C’est dans le sous-sol que je devais me mettre sur le dos, les jambes écartées, avec une émission de télévision en arrière-fond, pour me faire baiser, toujours avec l’angoisse que mes parents descendent pour genre me proposer de boire un chocolat chaud ou de promener notre golden retriever coquette avec une petite boucle sur la tête (mais pas de vernis sur les griffes, c’est déplorable, je sais).

Au chalet, je dois faire presque pareil, je veux dire, je couche dans le même lit qu’Alexandre Le Grand, dans ma chambre à la tapisserie rose à pois blancs, sans avoir à demander la permission à mes parents, mais je suis total terrorisée des bruits que le matelas à ressorts et les fessées d’Alexandre Le Grand provoquent. Je suis pas vierge et tout, et mes parents savent que je baise dix fois par semaine, mais quand même, je ne veux pas les empêcher de dormir.

Et quand ils jouent au Scrabble, en se questionnant sur l’admissibilité du mot sida dans le jeu, ou sur l’existence véritable de tous les mots que mon papa propose (Nykal serait un petit animal qui ressemble à une marmotte? Pens serait une ancienne monnaie australienne ? Flanx serait une céréale qui irrite gravement le côlon?), je fantasme sur Michael Scofield, le mec tatoué de Prison Break, et sur Anna, la réceptionniste insouciante d’Hotel Babylon, en m’imaginant lécher Anna, sous la douche, elle encore habillée en tailleur, la blouse blanche collée à ses tétons durs, pendant que Michael Scofield pointe une arme contre nous, le rideau de la douche déchiré, attendant qu’Anna jouisse grâce à ma langue pour se crosser entre mes fesses. Je me cache sous une jetée, je déboutonne mes jeans, et je me caresse le clito, en tentant de contrôler ma respiration comme une fille qui genre ne se pince pas le clito devant sa famille, et c’est dommage que notre golden retriever soit six pieds sous terre, parce que je suis sûre qu’elle aimerait bien être sous la jetée, elle aussi.

Je trouve ça adorable les futurs hommes mariés

août 2, 2009

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Mes parents sont revenus de Prague et de Viennes avec mille photos, la moitié floues, ou avec juste le visage de ma maman et genre une horloge célèbre derrière elle. Mon papa a tenu à me montrer les mille photos, alors que je voulais juste placoter un peu avec eux, en terminant un verre de sangria, avant de passer ma langue sur le gland d’Alexandre Le Grand. Whatever. Il y a une photo qui m’a bien fait rigoler, c’est celle avec des mecs qui célébrent la dernière journée d’un célibataire, ils portent tous des t-shirts avec une épouse et un époux et l’inscription Game Over. Charmant. J’espère que le futur marié s’est tapé une danseuse ce soir-là.