Déviance et petites culottes tachées

mars 12, 2015

menstruations

crédit illustration: Sarah Maple

Ma maman laisse mes enfants étamper des fraises et des raisins sur leurs chaises et sur la nappe. Je n’interviens pas; j’en profite plutôt pour vous écrire et vous suggérer deux articles que j’ai récemment publiés.

Des habitudes sexuelles déviantes?

Extrait d’une rencontre avec le professeur et chercheur Christian Joyal:

Mélodie Nelson: Qu’est-ce que cela indique, selon vous, que des actes soient jugés anormaux?

Christian Joyal: Cela suggère que la définition de normalité sexuelle est intimement associée à l’époque et la culture. En 1950 le sexe oral était illégal aux États-Unis, en 1970, l’homosexualité était considérée comme un trouble mental (encore illégale dans plusieurs pays) et aujourd’hui, les adeptes du BDSM doivent à leur tour se battre pour faire sortir ces comportements des manuels diagnostiques de troubles mentaux.

Top 5 des pires/meilleures histoires de menstruations

Extrait de confidences sanglantes:

« Vers 12 ans, la première fois. Je jouais aux Barbies avec ma petite soeur. Je vais aux toilettes, puis je me retrouve menstruée pour deux. Je retourne voir ma soeur en lui disant : « Désolée, mais je suis une femme maintenant et je ne peux plus jouer aux Barbies. Bye. » Avant que mes règles ne reviennent, ça a pris 3 ans, environ. »

Et pour ceux qui tripent sur les menstruations: un article de Vice sur le fétichisme relié aux petites culottes rouges.

 

Du sperme sur les ongles

mars 10, 2015

vernis couleur foutre

Une amie a décidé qu’elle avait trop de vernis à ongles et elle m’en a donnés (j’ai de chouettes amies!). La couleur que j’ai choisie pour aujourd’hui? Couleur foutre.

Misogynie 2.0: harcèlement et violence en ligne

mars 6, 2015

Catherine Lefrançois

crédit illustration: Catherine Lefrançois

« Suivant la logique de la misogynie en ligne, le droit d’une femme à la liberté d’expression est beaucoup moins important que le privilège que s’accorde un homme de la punir pour s’être exprimée librement. » Laurie Penny, Cybersexism

Nous sommes féministes. Nous partageons nos idées sur le web. Et nous sommes unies par l’expérience de la misogynie latente qui ronge Internet, les médias sociaux, notre vie publique, notre vie privée.

Lorsque nous prenons la parole sur le web, surtout pour dénoncer la violence sous toutes ses formes que subissent les femmes, le retour de bâton s’associe à une pluie d’insultes et de menaces : « Conne », « J’vais te venir dessus », « Féminazie », « Ostie, j’te fourrerais avec ta p’tite jupe», « Sale chienne », « Grosse truie », « Je te cockslaperais jusqu’à ce que tu fermes ta yeule », « Tu mérites de te faire gang raper », « Tu ne devrais pas avoir le droit de te reproduire », « Impossible qu’elle se fasse pénétrer par un homme sans qu’elle crie au viol », « Fermez don’ vos gueules… pendant qu’elles ferment encore! » Ceci n’est qu’un échantillon du refrain entonné ad nauseam par les graphomanes misogynes qui sévissent sur la Toile. Ces mots témoignent d’un sexisme, d’un antiféminisme, voire d’une haine des femmes si répandue qu’ils frôlent désormais la banalité.

Le cybersexisme est omniprésent dans les conversations en ligne. Il imprègne les fils de commentaires sur les réseaux sociaux et sur les blogues, partout où les femmes prennent la parole dans l’espace public virtuel. Il prend diverses formes : paternalisme, infantilisation, « mansplaining », surveillance, attaques personnelles, « slut-shaming », « fat-shaming », diffusion publique de données personnelles, attaque à l’intégrité physique, menace de viol et de mort, etc. Cette violence misogyne prend une consonance particulière quand elle s’exerce avec des accents racistes, islamophobes, xénophobes, transphobes ou lesbophobes.

De telles attaques cherchent intentionnellement à humilier et à effrayer les femmes pour les exclure du débat public, les museler ou les réduire à la plus simple expression du préjugé culturel et des stéréotypes de genre auxquels on les associe.

Certes, cela n’a rien de nouveau : le sexisme précède l’écran. L’écran offre toutefois des possibilités de techniques nouvelles à l’expression de la haine envers les femmes. Les canaux sont multiples : mots-clics, sites web, tribunes médiatiques, pages Facebook, événements… Souvent, l’anonymat permet à la misogynie de se répandre en toute impunité.

Les recours sont restreints. Répondre aux commentaires sexistes demande beaucoup d’énergie. L’antiféministe de fond moyen considère toute réaction sur le web à ses propos comme l’acte d’une hystérique. Retirer leurs commentaires ? Il s’en trouvera pour parler de censure : comme si la liberté d’expression incluait l’injure et les discours haineux. Porter plainte ? Quoiqu’une menace soit toujours virtuelle, une menace issue du web sera traitée avec peu de sérieux. Tout se passe comme si le cybersexisme était socialement acceptable, normal, et qu’y réagir était la pire des choses à faire : « ignore-les », « t’as pas la couenne bien dure », «t’as pas le sens de l’humour», «parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en ». La violence bien réelle que subissent les femmes dans l’espace virtuel est banalisée, et les auteurs de cette violence disculpés.

Nous déplorons cette situation et demandons à ce que la prise de parole des femmes de tout horizon soit respectée. Le web et les réseaux sociaux sont des lieux hostiles aux femmes, surtout lorsqu’il s’agit d’exprimer des idées féministes. Pourtant, ces lieux d’expression sont de plus en plus déterminants : nous en éloigner est brimant et limitatif. Nous souhaitons qu’une discussion collective s’engage afin de faire du web un lieu respectueux pour chacune.

Aussi, il nous appert que les comités éditoriaux des médias sur les plateformes numériques jouent un rôle crucial dans la lutte contre le cybersexisme. Nous les interpellons aujourd’hui en soulignant leur responsabilité sociale dans la création d’un environnement sain pour le débat. Nous suggérons l’adoption de politiques concernant les contenus publiés et une pratique adéquate de la modération favorisant le dialogue entre collaboratrice et lectorat. La cyberviolence est un phénomène grave, qui, combiné au sexisme, nuit à la diversité éditoriale.

Rappelons également que le Code criminel canadien contient des dispositions relatives aux discours haineux reposant sur des motifs liés à la race, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, l’appartenance religieuse, mais aucune sur la discrimination sur le genre. Il n’y a pas d’outil pour contrer la propagande haineuse à caractère sexiste, notamment sur Internet. Il est temps que les femmes disposent d’outils légaux pour se défendre et que des modifications soient apportées à la Loi.

La violence misogyne, l’intimidation et le sexisme en ligne doivent être traités avec le même sérieux que n’importe quelle autre forme de discours haineux. Ce n’est présentement pas le cas. Donnons-nous les outils pour dénoncer cette tendance. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la violence sexiste 2.0 soit renversée au Québec.

Signataires :

Ericka Alneus

Dalila Awada

Isabelle Baez

Magenta Baribeau

Marie-Andrée Bergeron

Mélissa Blais

Marie-Anne Casselot

Léa Clermont-Dion

Alexa Conradi

Marielle Couture

Sissi de la Côte

Martine Delvaux

Elise Desaulniers

Toula Drimonis

Emilie E. Joly

Catherine Gendreau

Véronique Grenier

Roxanne Guérin

Marilyse Hamelin

Johanne Heppell

Marie-Christine Lemieux-Couture

Sarah Labarre

Sophie Labelle

Aurélie Lanctôt

Widia Larivière

Valérie Lefebvre-Faucher

Judith Lussier

Ikram Mecheri

Rim Mohsen

Isabelle N. Miron

Mélodie Nelson

Emilie Nicolas

Françoise Pelletier

Geneviève Pettersen

Elizabeth Plank

Marianne Prairie

Sandrine Ricci

Caroline Roy Blais

Annelyne Roussel

Tanya St-Jean

Carolane Stratis

Josiane Stratis

Kharoll-Ann Souffrant

Emmanuelle Walter

Cathy Wong

Lora Zepam

Blogues/Organisations

Assignée garçon

Feminada

Françoise Stéréo

Je suis féministe

Je suis indestructible

La semaine rose

Mauvaise Herbe

Mots dits (Journal Mobiles)

 

Interdiction d’envoyer des photos cochonnes

mars 5, 2015

Je me prends trop souvent en photo. Ça n’a rien à voir avec un manque de sexe. C’est plutôt que je suis obsédée par la forme de mon menton et la couleur de mes dents, et fascinée forever par mes mamelons, qu’ils soient sur les hautes ou non.

J’en envoie parfois à mon chéri, mais cette semaine, un de ses collègues a observé accidentellement la qualité de mon rasage et ça l’a un peu gêné.

Ce matin, j’ai reçu ce courriel de la part d’Alexandre Le Grand: Pas de photos cochonnes STP, y’a au moins 10 personnes qui voient mon écran 😉

Je ne pensais jamais recevoir ça comme requête, de ne pas envoyer des photos de mon cul.

Lundi oui oui oui: Brigitte Bardot et des mecs payés pour baiser

mars 2, 2015

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J’alterne entre une gorgée de vin blanc et une gorgée de coca zéro, je n’écris qu’entre vingt-et-une heure et vingt-deux heures, après je ne pense qu’à House of Cards (mauvaise semaine pour dix mille deadlines, bref).

Mais je viens de recevoir un nouveau déshabillé, couleur champagne, so go to hell les deadlines, je veux juste sentir le tissu sur ma peau et faire semblant de jouir dès que je bouge.

Ce que j’aime plus que les mecs qui disent “Ce n’est pas une probabilité, c’est une loi de la physique.”:

Noyau d’avocat. Câlins au lit avec mes enfants, dès l’arrivée du travail de leur papa, nous sautons, nous nous collons, nous saignons du nez à force de se cogner l’un contre l’autre. Chanter La Madrague de Brigitte Bardot. Photos Instagram en tatouages. Organiser un bal un dimanche. Monopoly d’abord comme jeu anti-capitaliste. Redressements assis pendant que les enfants se caressent les cheveux et font semblant de dormir sur un tapis de yoga. Tasya Van Ree, photographe sexy. Prendre trop de photos de moi toute nue. Mecs payés pour baiser. Être toujours tellement mouillée.

Bonne semaine y’all! Je vous adore!

 

Gang bang avec vergetures et autres

février 28, 2015

group sex

Parfois je me souviens qu’il est possible de regarder les termes de recherche qui font que des lecteurs tombent par surprise, surprise ici.

Mes préférés ce mois-ci:

1.Questionnaire pour savoir si femme prête à un trip à trois

(Je pense que ça n’existe pas, sorry.)

2.Je bouffe la chatte de la babysitter et elle me bouffe les couilles

3.J’ai la quéquette qui bande qui la veut dans la chatte

(Je trouve que ça ressemblait à un début de chanson grivoise.)

4.Je bande comme un âne qui veut ma queue dans la chatte

âne

5. Housewife gang bang vergetures

(Je pensais pas qu’un jour mes vergetures auraient la possibilité de devenir excitantes. Yeah.)

6. La queue de mon copain a glissé et entré dans mon cul

(Ton copain t’a peut-être juste menti. Ça glisse pas si facilement, une queue.)

7.Femme aimant être en laisse comme une chienne

(Moi! Mais je ne propose ni photo, ni laisse, ni petite promenade dans la ville.)

8. Mademoiselle savonne sa chatte poilue

(Vraiment cute, d’utiliser le mot mademoiselle pour un truc de cul. J’aime.)

9. Que puis-je enfoncer dans mon cul

(Pas un pot de mayonnaise ou une gerboise en tout cas.)

mayonnaise

10.Je suis gentille ne me quitte pas Facebook

Des costumes pour continuer à boire entre amis

février 27, 2015

Blanche Neige sexy

Des amis sont restés tard, à boire du vin de dépanneur et du whisky japonais. Quand les enfants ont commencé à s’impatienter (je veux dire, ils voulaient briser les ampoules des lampes, danser sur la table, se battre pour une bretzel trouvée sous le canapé), je leur ai proposé de se costumer.

À part des foulards et des chapeaux et les costumes d’Halloween de mes choux(une licorne! un panda!), je n’ai rien, et tous les enfants voulaient des déguisements de princesses. J’ai décidé de fouiller dans ma garde-robe et de leur donner mes costumes de princesses sexy. Le papa des deux copines de mes enfants m’a demandé si les costumes étaient propres, au moins. J’ai dit oui et les enfants ont porté les robes avec joie.

Même leur chien a eu droit de porter la robe de Blanche-Neige (et oui, les costumes étaient propres, et oui je vais les relaver asap).

Un bain avant

février 26, 2015

dead stars

Dans le bain, avec des ongles vernis de rouge Come to bed, je mange des croustilles en lisant distraitement Dead Stars de Bruce Wagner, les histoires d’une survivante du cancer qui veut jouer dans Glee, d’une fille enceinte qui rêve à des trips à dix avec Rihanna et des acteurs de Hungry Games et d’un mec qui photographie les chattes des actrices sortant de leur limousine.

Je ne suis sortie du bain que parce que j’avais assez photographié mes seins et que j’avais envie de m’enduire le corps de beurre corporel avant de me faire baiser à quatre pattes.

Une couverture de magazine sans conseils pour réussir une fellation

février 24, 2015

Cosmopolitan Uk Leo Burnett

Février est bientôt terminé, et je n’ai pas vu en vrai cette couverture superbe du dernier numéro de Cosmopolitan UK.

Une couverture de Leo Burnett, à donner envie de fermer les yeux, à s’imaginer cesser de respirer, étouffer, étouffer devant cette image, devant cette représentation terrible et juste de ce qui s’est véritablement produit.

Une couverture pour s’insurger, sans lettres en néon, sans vulgarités ou 1001 conseils pour réussir une fellation, une couverture de magazine féminin pour tenter de montrer l’horreur des crimes d’honneur et sensibiliser tout le monde.

En 2004, Shafilea Ahmed, une jeune Anglaise de dix-sept ans, avait été tuée par ses parents, d’origine pakistanaise, après avoir refusé de prendre part à un mariage arrangé. Son père a utilisé un sac en plastique pour l’astreindre à suffoquer jusqu’à la mort. Leo Burnett s’est inspiré de cette tragédie pour concevoir la couverture du magazine, choquante pour ce qu’elle évoque, une liberté compromise, une liberté qui devient honteuse et fatale

Un lundi avec filature

février 23, 2015

Mélodie Nelson lecture Anne Archet

Extrait du Carnet Écarlate d’Anne Archet: “Lundi ensoleillé: impossible avec un job de se mettre chaque jour en retard pour suivre une jolie fille dans la rue. Je ne suis pas faite pour travailler.”