Posts Tagged ‘Nicole Richie’

La loyauté d’Amélie

février 16, 2016

Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.

Amélie

Amélie adopte les gens. Elle adopte un Chinois qui ne parle que son dialecte et qui veut visiter le Canada. Elle adopte un petit ami qui aime les couteaux de cuisine et qui disparait avec après. Elle adopte des copines et leur fait connaître la glace aux fraises du Marché Jean-Talon, sa salle de bain et sa porte qui ferme mal, le hula hoop et le pina colada dans un thermos en hiver.

C’est une aristocrate féroce et loyale, collectionnant les annonces d’enfants à donner dans les journaux anglophones et tout ce qui touche ses amis, comme la critique du premier album d’un chanteur qui aimait se coucher en cuillère contre elle.

Elle amasse des chaussettes pour en faire un boa constricteur à donner en cadeau d’anniversaire. Elle fête la St-Valentin le 13 février, ou le 15 février, dans une cuisine qui n’est pas la sienne, à faire des soupes chaudes avec des épices dont je ne connais pas le nom, pour une clique charmée, qui l’écoute parler des maisons de sa belle-mère en Alberta.

Elle envoie des photos d’elle nue dans un bain, avec une expression sur le visage qui ressemble plus à celle d’Amy Sedaris qu’à celle d’une fille posant pour Playboy, elle envoie des photos comme ça pour faire oublier tout ce qui est triste quand elle n’est pas là pour fouetter les ennuis.

Et elle refuse de parler à l’amant d’une copine, pas résolue du tout à l’idée de ne pas revoir l’amoureux qu’elle préférait à l’amant.

Nous avons travaillé ensemble, dans une bibliothèque, alors qu’elle étudiait avec des filles plus jeunes qui se payaient des bottes Hunter déparaillées et que moi je portais des soutifs rembourrés. Je la jalousais de trouver des vestes dans la rue, abandonnées pour les vidanges, et j’ai pensé à elle la semaine dernière quand j’ai trouvé deux fruits du dragon dans une boite de carton derrière la fruiterie Citron que c’est bon.

Personne n’écoute des téléréalités avec moi depuis qu’elle ne vient plus se faire un masque d’argile sur le visage, chez moi, devant le pug de Tori Spelling ou les shorts en jeans déchiquetés de Nicole Richie.

Cape Cod et les pénis touristiques

juin 29, 2015

Cape Cod

Deux amis partent en camping pour deux semaines et je stresse parce que je ne sais pas de quoi auront l’air mes journées sans parler de free range parenting, de joints, d’artistes qui exposent dans des galeries coop à St-Henri, de baise le soir vs baise le matin et de Nicole Richie avec eux.

Chez eux, lors d’un 5 à 10 avec végé pâté et gâteau breton, j’ai remarqué, au-dessus de leur étagère à dvd, une boite de bonbons salés from Cape Cod.

Ça m’a rappelé, avec un sourire, le recueil de nouvelles auquel j’ai participé. L’avez-vous lu ? Please, pretty please, lisez-le. J’allumerai un lampion (ma nouvelle activité favorite avec ma fille qui aime la Vierge Marie comme si c’était sa mamie) pour votre gentillesse.

J’ai écrit une chronique récemment sur des anecdotes que les auteurs de Douze histoires de plage et une noyade ont bien voulues partager avec moi. En voici un extrait, raconté par Geneviève Drolet, une auteure et artiste de cirque qui tricote des chandails incroyables (j’ai stalké sa page Facebook, je sais maintenant tout sur elle).

«- As-tu déjà couché avec un Noir?

– Non.

– Donc, tu n’as jamais vu de pénis de Noir?

– Non. (J’imaginais que c’était la même chose, juste d’une couleur différente.)

– Aimerais-tu que je te montre le mien, c’est un truc que tu dois voir, un genre d’attrait culturel. »

Voici d’autres médias qui recommandent le recueil Douze histoires de plage et une noyade.

Le Devoir

La Presse: « Anthropophagie, décapitation, hallucinations, paranoïa, sexe, l’ambiance est glauque, mais l’humour est souvent au rendez-vous. »

Journal de Montréal

Coup de cœur de Caroline Scott, poète et libraire chez Monet

Les Méconnus: « Lecture de plage, lecture d’été : Douze histoires de plage et une noyade amène la mer à ceux qui ne peuvent s’y rendre, et permet du même coup de découvrir ou de redécouvrir treize plumes à l’imagination fertile. Entre coups de soleils et coups de cœur, vous êtes assurés de passer un moment de lecture riche en mystères et en morts inopinées. »

L’Avantage

Mission Encre Noire de CHOQ

douze histoires de plage et une noyade

Dernier cornet de crème glacée à la vanille et grains de sable dans les trous

septembre 12, 2009

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Journée de congé improvisée pour se raser à deux sous la douche

Marissa se lève ce matin avant moi, elle brûle du pain aux raisins, et décide d’appeler sa patronne pour lui prévenir qu’aujourd’hui elle reste chez elle, elle baisera personne, elle a un gros bouton sur le nez, impossible à cacher même avec des produits MAC et elle ne veut pas que ça affecte sa réputation de fille parfaite à la peau de Dita Von Teese. Elle se recouche et quand elle devine que je me brosse les dents, elle cogne à la porte de la salle de bains et me dit tu veux pas appeler malade au travail toi aussi, il fait encore soleil, on peut étendre une couverture sur le balcon et boire de la limonade ensemble.

Nous prenons notre douche ensemble, elle me frotte avec le savon à l’huile d’olive qu’Alexandre Le Grand achète à tous les deux semaines au Marché Akhavan, et elle dit je me rase pas la chatte aujourd’hui, ni les jambes, mais toi tu devrais te raser entre les fesses, tu as des petits poils, je suis sûre que ça dérange ton mec.

Faire du yoga en montrant ses petites culottes est une pratique courante dans le parc près de chez moi

Marissa dit qu’elle a envie d’aller au parc, voir les Mexicains qui font des grillades sur le barbecue près des grands arbres, les nannies aux cheveux attachés en queue de pouliche et les enfants qui marchent dans les cacas de chiens de race. Marissa s’habille en robe-soleil Juicy Couture, et moi en petite robe à fleurs, par dessus un leotard rose crème American Apparel. Je prends une orange, deux bouteilles d’eau aromatisée aux raisins. Au parc, nous nous étendons sur nos tapis de yoga. Marissa regarde les balançoires, elle dit je voudrais que tu me pousses et que tu me lèches, j’ai toujours trouvé ça excitant, les balançoires, tu t’écartais les jambes, toi, quand tu te balançais à l’école secondaire, tu portais des culottes laides, je suis sûre.

J’appelle Misha pour qu’elle vienne faire du yoga avec nous, mais elle ne peut pas, elle est au travail, à regarder un calendrier avec une secrétaire qui parle autant de son furet que de son expertise pour sucer son mec même quand elle saigne du nez. Marissa se met en position d’enfant battu, puis en sauterelle, les jambes relevées très haut, et les épaules presque au sol. Je commence à faire la charrue, ma robe remontant jusqu’à mon nombril, et je dis j’ai faim moi, je veux une crème glacée ou un banana split, tu veux partager? Marissa me traite de pétasse sans volonté, et je me rends à la crémerie en me retournant pour tirer la langue à ma copine extra mince et chiante.

Je choisis un cornet de crème glacée molle à la vanille, trempée dans le chocolat, et j’en mets sur le cul de Marissa, en position du chien la tête en bas. Elle hurle, c’est froid, je dis, c’est bon, et elle se relève, prends une grande respiration de wannabe yogi aux tétons toujours durs et me demande si elle peut en avoir un peu plus, mais dans la bouche. Je lui tends le cornet et elle croque dans le chocolat, le bout de son nez a de la vanille, je le caresse et je lèche mon doigt. Elle dit faut toujours se mettre du désinfectant sur les mains avant de foutre un doigt, et je lui dis tu demandes ça à tes clients, bitch, et elle dit ouais, dès qu’ils me donnent deux cent dollars en billets de vingt ou de dix ou whatever, je place l’argent sous un bol de fruits en plastique, et je leur dis d’aller se laver, c’est normal fuck.

J’aime pas quand les blondes aux gros seins pleurent pendant un show télévisé

Nous faisons la sieste au parc, mes deux mains entourant le bras de Marissa, comme si elle était ma poupée. Nous revenons ensuite à l’appartement, nous mangeons de la terrine et du pain avec Alexandre Le Grand, et nous regardons Big Brother. Je crains trop que ma préférée, Jordan, la blonde populaire qui a engraissé de dix livres depuis le début de l’émission, soit éliminée du jeu, je me ronge presque les ongles, je murmure des prières, et Marissa décide que c’est assez, elle dit viens au parc, nous serons toutes seules à se balançer, il n’y aura pas d’enfants, et je te lécherai, et je te rentrerai mes doigts tous sales, pleins de sable, même pas désinfectés pour toi ma petite cochonnette, et ton mec t’appelera pour te dire si Jordan est éliminée ou pas, et tu me rentreras ton cellulaire dans le cul.

Marissa veut que je me coupe les cheveux et que je flashe des mecs presque mineurs

Nous embrassons Alexandre Le Grand, il dit si vous avez le temps de faire autre chose que les salopes, arrêtez-vous au dépanneur pour m’acheter de la bière. Marissa attache ses cheveux, en se regardant dans le miroir de l’ascenseur, une barrette entre les dents, et les tétons déjà durs, sous le tissu trop léger de sa robe-soleil Juicy Couture. Elle dit tu devrais te faire couper les cheveux, tes pointes sont trop splitées. Je dis je sais, je veux la coupe que Nicole Richie avait il y a deux ans, tu sais avec sa longue frange sur le côté et les cheveux aux épaules, genre fille sérieuse qui pratique le body painting les soirs de pleine lune.

Nous sortons de l’immeuble, nous croisons trois mecs qui fument des clopes, dans la noirceur du petit chemin de terre qui mène au parc. Marissa dit on devrait les flasher, à go tu baisses les bretelles de ta robe ok, et je dis nan, viens, il y en a un qui est emballeur au Provigo, ça me tente pas de le voir deux fois par semaine bander en uniforme pendant qu’il met mes concombres et mes oranges et mon thé vert bio dans des sacs. Marissa pouffe et me lèche l’oreille et me la mordille et je dis fuck, Jordan endure même pas ça, une copine perverse et agace, à Big Brother.