Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.
Amélie adopte les gens. Elle adopte un Chinois qui ne parle que son dialecte et qui veut visiter le Canada. Elle adopte un petit ami qui aime les couteaux de cuisine et qui disparait avec après. Elle adopte des copines et leur fait connaître la glace aux fraises du Marché Jean-Talon, sa salle de bain et sa porte qui ferme mal, le hula hoop et le pina colada dans un thermos en hiver.
C’est une aristocrate féroce et loyale, collectionnant les annonces d’enfants à donner dans les journaux anglophones et tout ce qui touche ses amis, comme la critique du premier album d’un chanteur qui aimait se coucher en cuillère contre elle.
Elle amasse des chaussettes pour en faire un boa constricteur à donner en cadeau d’anniversaire. Elle fête la St-Valentin le 13 février, ou le 15 février, dans une cuisine qui n’est pas la sienne, à faire des soupes chaudes avec des épices dont je ne connais pas le nom, pour une clique charmée, qui l’écoute parler des maisons de sa belle-mère en Alberta.
Elle envoie des photos d’elle nue dans un bain, avec une expression sur le visage qui ressemble plus à celle d’Amy Sedaris qu’à celle d’une fille posant pour Playboy, elle envoie des photos comme ça pour faire oublier tout ce qui est triste quand elle n’est pas là pour fouetter les ennuis.
Et elle refuse de parler à l’amant d’une copine, pas résolue du tout à l’idée de ne pas revoir l’amoureux qu’elle préférait à l’amant.
Nous avons travaillé ensemble, dans une bibliothèque, alors qu’elle étudiait avec des filles plus jeunes qui se payaient des bottes Hunter déparaillées et que moi je portais des soutifs rembourrés. Je la jalousais de trouver des vestes dans la rue, abandonnées pour les vidanges, et j’ai pensé à elle la semaine dernière quand j’ai trouvé deux fruits du dragon dans une boite de carton derrière la fruiterie Citron que c’est bon.
Personne n’écoute des téléréalités avec moi depuis qu’elle ne vient plus se faire un masque d’argile sur le visage, chez moi, devant le pug de Tori Spelling ou les shorts en jeans déchiquetés de Nicole Richie.
Étiquettes : Amy Sedaris, bottes Hunter, Citron que c'est bon, Journée de la Femme, Journée internationale de la femme, Nicole Richie, Tori Spelling
Votre commentaire