Posts Tagged ‘Natalia Wysocka’

Nouvelles Intimes

mars 1, 2021

Natalia Wysocka est une journaliste qui peaufine ses textes, ils me donnent souvent l’impression d’être des joyaux, mais des joyaux jamais trop lisses même s’ils sont travaillés retravaillés, des joyaux d’accumulation de joyaux.

Je l’ai connue d’abord comme journaliste : elle m’avait interviewée pour Juicy Nous avions marché quelques minutes ensemble après un passage au Maesmi. Elle se dirigeait vers une salle de spectacle et moi je devais sans doute aller chez moi essayer des perruques avant d’aller prendre les enfants à l’école.

Nous sommes devenues amie un an plus tard, deux ans? grâce à un film dans lequel jouait Jennifer Lopez.

Je ne suis pas une amie constante. Je peux être hyper envahissante, envoyer dix captures d’écran par jour/raconter disputes et baises/partager ma série préférée du moment/tenter de convaincre mes amies d’aimer la même Real Housewife que moi (elle est Vierge! elle a perdu des dents à cause de la police! elle a marié son grand-père!) Puis, après des photos de loutres, je ne donne plus de nouvelles pendant deux mois.

En Natalia j’ai trouvé une amie loyale qui ne juge pas mes ongles et distractions. Et une collègue exceptionnelle.

Nous avons lancé Nouvelles Intimes le 18 décembre, dans un monde qui était déjà un monde de restrictions pour les personnes à qui nous donnons le plus souvent possible la parole dans notre infolettre. Je vous invite à vous y abonner.

Le dernier article est une entrevue avec Tina Horn, qui discute avec Natalia de sa participation au livre We Too, de ses parents qui se sont rencontrés dans une secte et de pornographie.

« Je roule des yeux chaque fois qu’un magazine léché fait un dossier du type “Est-ce que la porno peut être féministe?” C’est un signe de tout le travail qu’il nous reste à faire qu’il y ait encore des gens qui posent de telles questions. »

Et puis, ajoute Tina Horn, « en tant que personne queer, cette idée qu’un type de pornographie serait, entre GROS guillemets, “pour les femmes” et que toutes les femmes préfèrent les films faits par des femmes (même si pour certaines, c’est le cas) et que nous puissions faire de telles généralisations…» Re-soupir. « Ce n’est pas ainsi que le désir fonctionne. Ce n’est pas comme ça que la masturbation fonctionne. Ce n’est pas comme ça que les goûts fonctionnent. »

Merci de continuer à me suivre mes choux xxx

photo par François Couture

Popcorn et vodka soda

octobre 7, 2019

Parfois je parle et je n’écris pas. Ça donne les meilleures soirées. C’était une joie que d’accompagner la journaliste Natalia Wysocka à la première de Hustlers il y a quelques semaines, en compagnie de copines.

Ce que j’aime de cette journaliste de La Presse : quand elle écrit elle ne passe pas son temps à décrire physiquement les personnes qu’elle interview. Personne ne peut deviner le décolleté d’une auteure ou la couleur du rouge sur les lèvres d’une chanteuse sous sa plume. Elle cite. Il n’y a pas de regard ou d’emprise pornifiante sous ses mots et c’est rare que ça arrive. Ce n’est pas grave que ce soit indiqué que je suis peu maquillée ou que mes lèvres sont rouges et que mon chandail est gris et en lainage. Ce n’est pas grave mais ça détourne le propos, que de décrire, ça corrompt la réception de toute œuvre ou opinion.

Enfin bref, Wysocka ne fait pas ça, alors vous ne pouvez même pas deviner à quoi ressemblaient mes copines travailleuses du sexe qui m’ont permis, après le film, de tenter de nouveaux mouvements de stripper, assise sur elles. Nous étions glorieuses en tout cas.

Extraits de l’article : « C’est d’ailleurs l’un des points principaux du film : la solidarité. Que l’on sent émaner du groupe qui nous entoure. De façon nettement moins romancée qu’à l’écran. Là où l’on voit toutes les femmes, dansant autour de l’arbre de Noël, s’offrant des Louboutin, blaguant avec la grand-mère de l’une, haha, vous êtes une coquine, vous aussi, mamie. « Cette scène m’a presque fait pleurer, s’émeut Mélodie. Je trouvais ça trop adorable ! » Désolée, tranche Morgane, mais « ça, c’est fucking pas vrai ». « Ce n’est pas comme ça que ça se passe dans les clubs ! On se fait une, deux amies, mais la dynamique est complètement différente. » Dans les mots d’Alice : « Ce n’est pas une équipe de hockey. »

À lire aussi: un article du site Tits & Sass sur Hustlers