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Des seins plus gros pour ne plus juste en rêver

février 16, 2015

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J’étais à un anniversaire pour enfants, à laisser des traces de rouge sur un verre de mousseux, quand une amie a commencé à aborder les chirurgies qu’elles souhaiteraient. Le ventre, si elle n’a pas de troisième enfant. Et les seins, pour les grossir, pas pour se transformer en vedette porno, juste pour leur donner un peu de rondeur. Une augmentation mammaire pour ne plus devoir magasiner que des chandails x-small.

Une autre femme, après avoir admiré les perruques de personnages de Disney que tous les enfants s’étaient mises sur la tête, a dit qu’elle n’oserait pas. Elle voudrait avoir l’air plus jeune, mais elle serait toujours incertaine de ce que ça signifierait vraiment comme changement, choisir la chirurgie au lieu de crèmes à trois cent dollars le pot. Elle ne croyait pas non plus qu’avoir de plus gros seins changeait quoi que ce soit dans la vie des femmes qui ne passaient pas dix heures par jour devant un miroir.

Elle avait toujours eu de gros seins, elle.

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que moi, avant d’avoir de gros seins, j’en avais eu des petits.

Et que ça avait vraiment changé ma vie, d’en avoir de plus gros.

Je ne dis pas que toutes les filles devraient avoir le même nez, la même couleur de jambes bien épilées, ni la même taille de soutif. Ce que je dis, c’est que moi, j’ai toujours voulu avoir de plus gros seins, et que j’ai attendu. J’ai eu quatorze ans, quinze ans, dix-huit ans, vingt-deux ans. Et toujours des 32A, à chacun de mes anniversaires.

Je les trouvais mignons, ils étaient symétriques, ils n’étaient jamais vulgaires, en bikini ou en t-shirt hyper plongeant. Mais ce n’était pas mes seins. Ce n’étais pas ceux que je voulais.

J’ai emprunté deux-trois livres sur la chirurgie plastique à la Grande Bibliothèque, j’ai questionné une copine et j’ai rencontré des chirurgiens. J’ai porté des poches de riz dans mes soutifs, pour voir si j’aimerais avoir un profil de femme-qui-sort-enfin-de-la-puberté. Et je suis passée sous le bistouri.

Mélodie Nelson par Pascal Ratthé

Au réveil, c’était douloureux. Je prenais parfois des Tylénol, rien de plus, mais je ne réussissais pas à bien me coucher, ni à bien me relever, pendant une semaine ou deux. Je marchais aussi un peu comme le Bossu de Notre-Dame, ce qui n’était pas arrivé aux deux autres femmes qui ont eu la même chirurgie que moi, à quelques heures de différence.

Puis j’ai recommencé à marcher normalement (en faisant des sauts de biche, bref) et je suis devenue comme j’avais toujours voulu me voir. Mes seins, à la peau brillante, nouvellement tendue, pendant un an, se sont placés, ils se sont arrondis, ils sont devenus miens, ils ne sont pas faux, ce sont des seins, augmentés, des seins avec des implants, des vrais seins, avec de vrais implants, et ils peuvent donner du lait, du plaisir, et rebondir si je fais de l’aérobie sans soutif de sport.

Mélodie Nelson