lecture: Philippe Djian, Impardonnables
petites culottes: Huit, Just a kiss
Je fais semblant d’avoir un problème à m’accepter comme je suis, une pétasse aux robes trop courtes
J’ai tiré ma robe vers mes genoux, pour pas que Pamela voit mon cul, mais elle a quand même trouvé que j’avais l’air trop pétasse, j’ai dit je te jure je pensais qu’elle était moins courte, elle a rétréci au lavage ou mes seins ont grossi, je sais pas. Lola, elle, m’a bien regardé l’entre-jambe tandis que je montais les escaliers vers le métro, et elle m’a assurée, super gentille, qu’on pouvait pas deviner que je portais pas de culotte. J’ai rigolé un peu trop fort, je suis devenue toute rouge et je suis partie chez Amandine.
J’ai marché en talons plats et avec une veste qui me cachait les seins, parce qu’une cousine habitait à dix minutes de chez Amandine, avant, et que c’était trop glauque, genre usine désaffectée, école en bas du palmarès du magazine de L’Actualité, et putes qui se piquaient en habits de jogging grisâtres. J’ai sonné et c’est un mec qui est venu me répondre, j’étais total débalancée, je me suis dit oh non je me suis trompée d’appart et il va me prendre pour une pute même si j’ai des souliers à talons plats. Le mec m’a dit qu’Amandine n’habitait pas ici, en me faisant un sourire si craquant que ça n’aurait pas été si terrible d’être prise pour une pute, pendant genre trente minutes. Le mec m’a dit non, non, entre, Amandine est sous la douche. Je me suis avancé, j’ai enlevé ma veste, j’ai vu une blondinette super mignonne. Vraiment, je trouve ça souvent pas flatteur le blond, même si j’ai craqué pour le platine (c’était une erreur nécessaire), et maintenant pour le doré, c’est rare les filles qui ne font pas regretter leur brunettitude une fois qu’elles se prennent pour the next best thing après Marilyn Monroe. Mais Maya, elle, était trop hot, en blonde décontractée, des mèches sur le visage et en bikini. Elle a expliqué qu’ils revenaient de la plage, ils ont fait du roller et Amandine avait plein de bleus sur le corps parce qu’elle se jetait par terre, incapable d’avancer un pied devant l’autre pour freiner.
Rafting, unijambiste et se faire pisser dessus est à la mode
J’ai mis une bouteille de chardonnay au congélateur. Maya et Tiger m’ont appris qu’ils connaissaient ma copine extra grâce à un weekend de rafting, ils sont moniteurs et Amandine était allée se mouiller la chatte dans un canot il n’y a pas très longtemps. Amandine est sortie de la douche, elle est venue m’embrasser, ses cheveux longs s’égouttaient sur mes épaules. Elle m’a amené dans sa chambre, elle a placé sa serviette de bain sur le dossier d’une chaise, près de plein d’albums photos avec encore l’étiquette de Winners dessus. J’en ai pris un et je l’ai feuilleté, c’était Amandine et Milan, au Costa Rica, avec un unijambiste dans un voilier, en train de fracasser une noix de coco avec un sabre sur une île déserte, et Milan qui avait un air total affolé, pointant du doigt un singe qui enculait un petit chien. Amandine a enfilé une robe toute belle, à motifs de plumes, achetée chez Urban Outfitters.
Amandine a proposé un verre de chardonnay à Maya et moi, pendant que Tiger se crossait dans la douche, à son tour. Elle a dit au Costa Rica, Jane s’est fait piquer par un jelly fish et elle était certaine que c’était une sorte de jelly fish super mortelle, elle m’a obligée à lui pisser sur le bras, mais elle arrêtait pas de retirer son bras, et là je gueulais, Jane, je peux pas pisser non stop, remet ton bras, pétasse. Maya a rigolé et a ajouté qu’à la fin d’un voyage en Amérique du Sud, elle avait grimpé dans un arbre, pour genre se lier d’amitié avec des singes hurleurs et il y en avait un qui lui avait pissé sur le visage, elle pouvait pas sauter, elle était à deux mètres du sol, alors elle était restée comme ça, les putain de cheveux trempés par la pisse. Elle a précisé mais heureusement la pisse de singe, ça sent rien.
Secrets d’hôtesse de l’air qui laisse les mecs boire des shooters entre ses boobs
Maya a dit je suis trop en manque, j’ai sur ma table de chevet L’amour dure trois ans de Beigbeder, Le journal d’une femme adultère, et Jouir de Catherine Cusset, ça vous montre dans quel état je suis, je devrais reprendre mon poste d’hôtesse de l’air, et baiser trois fois par vol et pas être trop découragée en voyant un putain de condom plein de sperme sur le rebord de la cuvette des toilettes. J’étais super impressionnée d’être avec un ex hôtesse de l’air, j’ai dis oh mon agente immobilière est un ex agente hôtesse aussi et je suis sûre qu’elle était hyper cochonne. Maya a dit whatever, tous les pilotes sont des crosseurs et ils ont des petites bites, surtout les pilotes australiens. J’ai mouillé juste à penser à ses aventures et elle a continué, et les plus bitchs, c’est les agentes de bord chinoises, en plein vol, elles décousent subtilement les boutons des chemises des pilotes et après elles s’offrent pour tout recoudre et elles se photographient nues avec l’insigne du pilote et après elles font du chantage, genre donne-moi du cash sinon j’envoie les photos à ta femme.
Amandine a prévenu Maya, moi la dernière fois que j’étais en manque c’était genre quand j’avais dix-sept ans et je me suis fait un putain de clown, sans joke, il travaillait pour le Cirque du Soleil et il était trop nul, arrivée chez lui, j’ai vu son coloc et il était trop sexy, je mouillais juste pour lui, pas pour le clown. Tiger a avalé le reste du chardonnay et a demandé à Amandine, il était pas habillé en clown quand tu te le faisais han? Et Amandine s’est levé et a préparé un dix litres de sangria, elle a dit non, mais je me suis couchée dans son lit et lui il est allée dans la cuisine, il voulait réchauffer quelque chose au micro-ondes et il est revenu et il pleurait presque, il disait mes mains sont brûlées, mes mains sont brûlées, le con il avait fait chauffer de l’huile à massage trop longtemps, et après il s’est endormi, sans me baiser.
Nous avons déconné, le temps que je me remette du gloss dix fois sur les lèvres et que nous écoutions des films pornos sur le net, une Américaine qui se prenait une grosse bite au complet dans la bouche, sans gagger, et qui posait les coudes sur une machine à laver afin d’accueillir une bite au fond de son cul, c’était bien excitant. Je suis repartie chez moi, le ventre rempli de cari aux crevettes, de chardonnay, de sangria et de mojitos, avec l’envie incroyable de me rentrer un gode dans le cul.