Je me suis déguisée en licorne, comme l’année dernière.
Des mamans déguisées en sorcière ou en gars de la construction allaitaient leur enfant dans ma maison. Je mangeais de la pizza devenue froide trop rapidement. Je partageais une pointe toute garnie avec une amie. Elle est photographe. Elle photographie les papillons sur le corps des gens, les enfants qui jouent dans leurs céréales, les enfants avec des cheveux dans les yeux, les enfants qui ont d’énormes chiens comme meilleurs oreillers du monde entier.
Mes neveux et nièces célèbraient leur premier Halloween au Canada. Mes parents ne sont pas restés longtemps, ils n’aiment pas quand il y a trop de monde autour d’eux, je suis comme eux, si je ne suis pas chez moi. Chez moi, il ne peut pas avoir trop de monde, je me sens bien, sans participer à quoi que ce soit, sans rien faire d’autre que manger une pointe de pizza toute garnie, rien d’autre que boire du vin blanc, rien d’autre que boire de la bière blonde, rien d’autre que me demander d’ou provient le sang sur mon t-shirt rose pâle.
Des amis discutaient de strap-on, ils cherchaient le terme made in France, des gode-ceinture. Une amie m’a parlé d’un festival de fisting. J’étais pas excitée, mais j’avais juste envie de me mettre à quatre pattes et d’imiter le chat qui est venu trois ou dix fois chez moi ce soir-là, le chat des voisins, sans être invité, il sautait les marches et entrait, il venait dans mes bras ou sous le canapé, s’il croyait que j’allais refuser qu’il reste.
Il n’est pas resté. J’avais peur des parasites dans les merdes qu’il laisse chaque jour sur mon terrain. Je ne voulais pas qu’il contamine ma pizza, mes souliers et mes enfants.
Le lendemain, je buvais du champagne, mais ce n’était pas chez moi.
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