Du 8 février au 8 mars, j’ai envie de vous présenter des femmes que j’aime. Chaque jour, pendant un mois, une femme. Un mois en attente de la Journée internationale de la femme, que cette journée signifie quelque chose pour vous ou non. Ces femmes, je les aime. Elles sont importantes parce qu’elles ont un prix Nobel ou parce qu’elles sont les premières avec qui j’ai joué à Alerte à Malibu dans ma piscine.
La première fois que je t’ai vue, c’était pour un pique-nique, mais je ne vous avais pas devinées tout de suite, sous un arbre, à l’ombre. Toi, Valérie et Daniela. Vos enfants. J’avais mangé avec les miens, sur un banc de béton, un banc recouvert d’une nappe de pommes, croquées et pas croquées, une nappe blanche et rouge et de toutes les couleurs du repas et des jus renversés par les enfants.
Tu étais enceinte et Ricardo avait une bicyclette, ou une trotinette, et tous les enfants voulaient l’utiliser.
Cette première fois, quand je t’ai vue, je t’ai saluée, j’ai salué tout le monde. Je ne vous connaissais pas.
J’ai continué à balancer Charlie et Élisa, à les regarder détruire des châteaux de sable, à regarder ton enfant qui courait, à regarder les autres enfants. Je vous trouvais belles, et je devine mal les gens, je ne connais pas les autres, mais toi, je trouvais que tu avais un sourire avenant, des gestes pas compliqués, de l’amour pour ton enfant et celui qui viendrait.
Quand tu es repartie vivre en Italie, tu m’as laissé deux cardigans, immenses. Ils n’avaient pas d’odeur, mais ils étaient doux, et je m’y suis lovée pendant des nuits. Je n’avais pas de draps, j’avais le gris d’un cardigan qui recouvrait mes pieds. J’avais des mouchoirs et des barrettes dans une poche. Je me lovais dans ton cardigan, réconfortée, réconfortée de deviner mal les gens, mais de les connaître, finalement, toujours un peu, grâce à des pique-niques sous des arbres, du pain partagé, fait par toi ou ton mari, et du tissu.
Je t’imagine souvent avec tes enfants, avec un sourire qui comprend tout, un sourire parfois fatigué, mais jamais exaspéré, je t’imagine sur la plage, ou dans un appartement à Milan, j’imagine aussi une tapisserie dans ton appartement, je ne sais pas pourquoi, et je te vois en robe avec tes enfants qui se cachent dedans, je ne me souviens pas si je t’ai déjà vu en robe mais je t’imagine comme ça, avec tes garçons qui t’aiment si fort, et je vois tes cheveux toujours plus courts et plus libres.
Le matin, je prends des soupes miso, parce que Valérie m’a dit que tu en buvais comme petit déjeuner, et je pense à toi et je ne trouve pas ça déplacée, de goûter au tofu ou aux épinards alors que mes enfants savourent encore des chocolatines.
J’espère qu’en Italie, il y a finalement des parcs avec d’autres mamans et d’autres enfants qui partagent des seaux et des pelles et des tomates cerises. J’espère qu’il y a d’autres mamans qui balancent leurs enfants à côté de toi et que vous pouvez rire, et décrire la forme des îles créées en Arabie Saoudite, et vous prendre dans les bras l’une de l’autre, parce qu’il est impossible d’être seule, ou incomprise, cardigan contre cardigan.
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