J’aime vous faire sourire, rire ou même fantasmer. Mais je n’ai jamais la prétention de penser que je peux changer le monde. Je pense quand même que certains lecteurs en sont capable, eux, de changer le monde, et tant mieux si la lecture de mes textes peuvent enrichir leurs réflexions.
Un garçon de douze ans a récemment lu une de mes chroniques sur Canoé, sur le mot pute, qui ne devrait pas être une insulte. Une semaine plus tard, dans un camp de jour, il s’est fait traité d’enfant de pute. Il a alors rétorqué qu’être pute n’était pas une insulte, c’était un travail. Son intimidateur n’a rien trouvé d’autre à lui dire que je ne te parlerai plus jamais. La maman du garçon de douze ans m’a raconté ça et j’en avais les larmes aux yeux. De gratitude, d’admiration et d’espoir. À douze ans, les jeunes ont sans doute entendu un millier de fois le mot pute, sans réfléchir à ce que ça impliquait, vraiment, sans savoir que ça n’avait pas être l’insulte suprême. Il n’est pas trop tôt pour leur expliquer, en des mots qu’ils peuvent comprendre, sans aller au-delà de leur questionnement, ce que ça représente, traiter quelqu’un de pute, et ce que c’est, être pute.
Extrait de ma chronique : « Si vous croyez respecter les femmes, vous devez les respecter toutes, pas seulement celles qui militent la blouse boutonnée quasi jusqu’au cou pour les droits des enfants travaillant dans des usines en Chine. Faut respecter aussi les putes, les danseuses et les filles qui se montrent nues à leur petit ami du moment sur Skype. Et ne croyez pas non plus que les putes ne sont pas capable de militer la blouse boutonnée quasi jusqu’au cou pour les droits des animaux à trois pattes ou la cause des Somaliens blessés par des mines antipersonnel. »
J’ai depuis publié un autre article sur Canoé, sur les façons de rejeter les propositions indécentes d’une fille sans trop l’embarrasser.
Extrait de ma chronique : « Prétendre être allergique aux chats. Ou à la coloration capillaire. Ou aux jeans trop serrés. Si rien ne convient (la personne à ne pas trop embarrasser n’aime pas les animaux, ne se teint pas les cheveux et ne porte jamais de jeans), prétendre s’étouffer, commencer à baver, à pleurer et s’enfuir en zigzaguant.
Personne ne veut sortir avec un mec qui parle d’allergie et qui pleure dès qu’on lui propose de prendre un café. »
Bonne lecture y’all! Bisous soufflés au rosé!
Mélodie Nelson 
août 22, 2012 à 8:24 |
Finalement, est-ce une manifestation de racisme? Ne pas accepter l’autre comme il est? Nous pouvons rejeter l’autre pour sa race, sa religion, son orientation sexuelle. Le fait de condamner quelqu’un pour ses comportements sexuels c’est une forme de racisme? Évidemment, il y a les comportements à risques, mais cela est une autre histoire…
août 23, 2012 à 12:48 |
Wow! J’étais en retard sur tes sorties canoe! Ton article sur les putes fait réfléchir. J’espères qu’il en fera changer plus d’un. Moi il me fait réfléchir et je (crois pas) utiliser ce mot très très souvent. L’histoire du jeune homme est touchant 🙂
Celui sur la façon de laisser quelqu’un est hilllllllarant. Je sais pas si c’était le but, mais moi ça ma fait rire 😛
J’ai aussi lu ton nouvel article d’aujourd’hui sur le suicide, que tu parlera surement dans un prochain article. Celui-ci aussi fait réfléchir! Content de voir qu’une personne engagé soit capable de parler de tout, de rire, perdre son sérieux, parler cul, bébé, littératures, histoire, de pute et de suicide. Tu sais, aujourd’hui, ce soir, JE T’AIME!! Pas que je ne t’aimais pas avant, mais là… là là… je t’embrasserais si tu étais à mes côtés! Continue encore à écrire, que le monde continuent à te lire. En ce temps électoral, je peux facile affirmer que côté intégrité, tu dépasse largement tous les choix disponibles! Peut-être pas un gros compliment, mais … quand même! Melodie Nelson for president!!! 😀
août 23, 2012 à 3:04 |
Absolument d’accord avec Luc ! Mais pour répondre (en quelque sorte) à ce billet sur les putes, saches, qu’à l’inverse, certains hésitent à utiliser le mot « pute » pour désigner les prostituées (je t’avais envoyé un petit mail à ce sujet)…Tu vois, même pour les gens polis et/ou respectueux, le mot « pute » serait vraiment une insulte.
septembre 11, 2012 à 12:32 |
Luc: C’est de l’ignorance et de l’intolérance, mais c’est encore plus que ça, tu as raison. Je ne sais pas comment appeler ça. Putophobie!
Silverma6: OH MAN, ça fait quelques jours que j’ai lu ton commentaire et je ne peux pas te dire à quel point ça m’a fait plaisir. J’ai ri et ça m’a touchée, aussi. Merci! (Mais je serais trop gênée de voir ma face sur de grosses pancartes électorales.)
Ludivine: Je comprends aussi. Je pense que nous pouvons tranquillement retourner la situation en utilisant justement ce mot pour ce qu’il est. Ainsi, il deviendrait, peu à peu, moins dénigrant. Mais c’est très difficile, de bien cerner ça, c’est comme la négritude, certaines personnes utilisent ce mot facilement, répétant qu’Aimé Césaire l’utilisait pour parler de culture, et non pour dénigrer ou insulter. Mais il reste très difficile à utiliser pour toute personne qui n’est pas noire, non?
Bisous!