Saké, Thaïlande et robes de bal

Pas de petite culotte sous ma robe à licou

Des filles parlent des boutons qu’elles ont sous les seins à cause de la chaleur. Des touristes se demandent s’ils ont envie de manger belge ou asiatique. Une fille dit qu’elle veut boire jusqu’à oublier sa bouche charcutée par un chirurgien. Je relève un peu ma robe à licou, découvrant mes ballerines beiges, et j’entre au Philémon, en pensant que je me bourrerais bien de sushis et de saké, moi.

Je cherche Alexandre Le Grand. Je me faufile entre des robes sombres et des escarpins et des verres tenus par des doigts bagués de turquoise. J’entends Alexandre Le Grand qui m’appelle. Je lève la tête, je lui souris, et près de lui, à son oreille, je murmure que je ne porte pas de petite culotte sous ma robe. Il en profite pour répéter à voix haute mes propos. Je rougis, et je me présente à un de ses collègues, Mikolaj, récemment arrivé au Québec. J’embrasse aussi Sadek, et je lui souhaite un joyeux anniversaire d’avance. Il me dit que ses filles lui ont promis de faire le souper le lendemain et que même s’il les trouve gentilles, il craint de devoir commander de la pizza après. Je rigole et je lui dis que j’ai déjà raté un souper d’anniversaire parce que je n’avais pas vérifié si j’avais tous les plats et ingrédients nécessaires, et que finalement j’avais demandé piteusement à Alexandre Le Grand de commander de la pizza aussi.

La beauté des filles qui peuvent se permettre des souliers à talons hauts

Je m’asseois sur un canapé en cuir foncé. Alexandre Le Grand m’offre un Virgin Bloody Ceasar. Je regarde les cinq-six filles près de nous, elles sont jolies. Alexandre Le Grand suit mon regard, il me dit que c’est moi la plus belle, et je hausse les épaules. Des plumes oranges aux oreilles, ma longue robe satinée, mes tétons durs, et ma peau légèrement doré, je me trouve belle aussi, mais ce n’est pas pareil, je ne pourrai pas passer l’été en short, à montrer fièrement mon petit cul, parce que je n’aurai pas un petit cul cet été, et pas de sandales à talons de quatre pouces pour arquer mes jambes de nymphette. J’embrasse Alexandre Le Grand : « Si je pars avant toi ce soir, tu peux cruiser comme tu veux, et regarder comme tu veux aussi, tant que tu me répète que c’est vraiment moi, quand tu reviendras à l’appartement, c’est vraiment moi la plus belle. »

Sadek s’assoit à mes côtés. Il touche mon bras, passe la main sur ma joue : « C’est toi la plus belle. Qu’est-ce que tu fais avec mon meilleur ami ? » Je le pousse en rigolant, et Alexandre Le Grand vient s’asseoir entre nous. Il termine sa bière, et quand il se relève, pour parler à un autre copain, Mikolaj prend sa place. Il me parle de sa femme qu’il voit peu, car elle travaille de nuit, de sa cousine qui habite en Thaïlande, de son envie d’avoir un enfant mais de sa crainte de ne plus avoir la liberté de partir en weekend à Boston sur un coup de tête. Nous parlons de nos films préférés et je lui demande s’il a vu un film trop dramatiquement drôle, Killer Condom. Il secoue la tête, me dit qu’il tentera de le trouver à la Boîte Noire.

Bière sans alcool et fellation

Je commande une bière sans alcool, et je vérifie deux-trois fois si elle est vraiment sans alcool, parce qu’à chaque fois que j’en bois, j’ai l’impression que je me saoule anyway. Alexandre Le Grand revient avec une fille aux joues roses à son bras, vêtue d’une robe de Valérie Duhaime qui lui va too much bien. Elle joue avec un bracelet en argent en nous parlant, puis en voulant s’asseoir, elle tombe sur les genoux de Sadek. Elle se retourne vers lui, il tend les bras, la prend contre lui, refuse qu’elle s’asseoit différemment. Elle dit : « Je pensais que tu étais gai. »

Enfoncée dans le canapé, je continue à regarder autour de moi, ça serait mentir que de dire que je n’ai plus envie de sushis ou de saké, mais je me sens bien, tout le monde est beau, le serveur est craquant, et je suis près de gens que je peux écouter ou non, et à qui je peux dire que je vais gravement sucer mon mec plus tard, ou que je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas une activité parfaitement respectable que d’essayer des robes de bal sur la rue St-Hubert, à vingt-six ans, pendant toute une journée.

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2 Réponses to “Saké, Thaïlande et robes de bal”

  1. RICHARD FILION Says:

    Tant et aussi longtemps que ALG vous trouvera la plus belle , n’ayez crainte,,

  2. minicocotte Says:

    Il font du vin avec seulement 5% d’alcool. Oui oui la madame de la SAQ m’a dit que c’est pour les femmes enceintes. Mais elle m’a dit qu’à savait qu’il en avait seulement aux Galeries d’Anjou. Mais je trouve ça sympa!

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