Aventures à L’Assomption Part Deux : le cheerleading et des filles qui ont marié des mecs pas beaux mais capables de leur payer de grosses poussettes

Vanessa et moi nous nous trompons trente fois de portes, avant de pousser celle sous la devise magique et humble de mon ancien Collège privé, Parare Domino Plebem Perfectam. Une cinquantaine de nos camarades y sont en train de boire lentement du vin dans des verres en plastique transparent. Je salue extatique une copine devenue enseignante et j’embrasse un mec barbu aux jolis yeux – pas revu de la soirée, damn – . Je commence à me demander si je n’aurais pas dû rester chez moi à me crosser et à écouter Breaking Bad quand je vois une fille à la voix gravement chiante et aux fesses inexistantes. Revenir au Collège, dix ans après avoir passé tous mes cours, m’oblige quasi à redevenir une gamine-insécure-à-la-rage-dissimulée-dans-des-soquettes-blanches.

Dans les corridors, je vois des photos de l’équipe de cheerleading : « Wouah j’aurais trop aimé en faire partie! Ça n’existait pas à notre époque! » Une rouquine m’approuve. Je discute de bébés, de concours de beauté, de brûlures causée par des pogos, de putasserie et d’organismes sans but lucratif, tout en présentant mon Calinours porte-bonheur à une dizaine de personnes. Ça me dérange pas de me faire poser des questions sur mes ex clients, mais je tourne la tête, étourdie par un troisième verre de vin, ou la sensation d’être définitivement au mauvais endroit, quand un professeur me dit « Tu es notre Nelly Arcan à nous. »

Après un buffet tellement mauvais qui m’a donné juste envie de plus boire plutôt que de goûter à des pâtes noyées dans de la sauce fluo, je vais à la salle de bain. Six-sept-mille (elles sont toutes pareilles) filles bloquent l’entrée. Je dis un truc comme « Vous venez de vomir vos calories, vous pouvez aller parler de vos poussettes super cool ailleurs que dans les toilettes. » Six-sept-mille (elles sont toutes pareilles) filles se caressent les cheveux, de la main gauche, et font comme si je n’existais pas. Je commence à parler de tampons avec Vanessa. Magalie dit qu’elle est déçue parce que les grafitis qu’elle avait dessinés à treize ans n’existent plus et elle ajoute qu’elle n’accepte pas comme amies Facebook les six-sept-mille (elles sont toutes pareilles) filles qui lui ont déjà demandée si elle aimait son manteau d’hiver, à quoi elle avait répondu oui, et les pétasses avaient fait une face de dégoût total. Genre la face que je ferais si j’étais leur esthéticienne.

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3 Réponses to “Aventures à L’Assomption Part Deux : le cheerleading et des filles qui ont marié des mecs pas beaux mais capables de leur payer de grosses poussettes”

  1. Aimée V. Says:

    I love you when you’re bitch. 🙂

  2. melodienelson Says:

    Hahaha c’est terrible, la dose dangereuse de bitcheries toxiques que j’ai en moi parfois. C’est terrifiant, je trouve, mais en même temps, pfff, quelles pétasses.

  3. Princesse Léa Says:

    Ah non pour le commentaire de Nelly Arcand!… J’aime son écriture et son histoire…Mais il me semble que vous ne vous ressemblez pas!

    P.S. J’adore te lire! Tu veux être mon amie?

    xx

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