Alcool, orgie et Anne-Marie Losique

Je suis pas alcolo, vraiment, je parle beaucoup d’alcool, mais c’est bon pour la santé, et j’en bois pas à en vomir (sauf au Nouvel An, j’ai déjà prévenu), ni à tous les jours, enfin faut parfois faire des cures (pour rester mince et en santé) et juste boire du thé et manger des sushis pendant une semaine et avaler du sperme (seize calories par portion et ça brûle le cholestérol). Mais alcool et sexe, ça va tellement bien ensemble, trop parfois, je sais pas, ça dépend si on a un copain ou une copine ou non, et si on est dans Loft Story ou Occupation Double.

 

Alcool et highschool glory

 

La première fois que j’ai bu, j’ai bu non stop huit bières, trop pour le corps de fille de quatorze ou quinze ans pré-pubère que j’avais. Je me suis retrouvée à marcher droit dehors, pour convaincre des nouveaux amis que j’étais totale sobre et immunisée contre l’alcool. À une heure du matin, j’étais malade dans un lavabo, j’avais embrassé le mauvais mec; et le beau-père très très très gentil de ma copine Misha m’amenait dans ses bras jusqu’à la maison de Misha, ou elle et sa mère m’ont déshabillée et couchée. Depuis je fais super attention, et je suis tellement désolée de pas avoir d’histoires de baise torride sous vodka-citron à seize ans, comme Lindsay Lohan ou les girls gone wild de Joe Francis. Man, même pendant une Saint-Jean-Baptiste super mouvementée en secondaire cinq (fugue de Misha, pleurs de Justine, bisous avec la langue à deux mecs trop habillés comme Une nuit au Roxbury, un dixième de joint avec des filles inconnues), je n’avais pas bu plus qu’une bière et demie et je cruisais tous les mecs, je voulais me retrouver avec une bite entre les jambes, j’étais mignonne, camisole plongeante sur des seins pointus, longs cheveux à la Nicole Kidman quand ils étaient auburn, mais revenue chez Justine, avec genre vingt personnes, tout le monde se baignait en soutif ou en caleçons, tout le monde était mouillé et les mamelons visibles sous du tissu transparent, mais tout le monde trop fini pour se préoccuper de ma chatte, c’était une de mes premières déceptions : pourquoi j’ai toujours envie, pourquoi il n’y a pas toujours quelqu’un pour s’occuper de mon trou, pourquoi on peut préférer genre jouer à des jeux vidéos et sauter d’un tremplin d’un mètre splish splash au lieu de me baiser?

 

J’aime lire les livres de collection It Girl, j’aurais rêvé avoir une adolescence de bitcheries, de jupes Roland Mouret, de rendez-vous dans les écuries, de baise avec le copain de ma meilleure amie et ma meilleure amie aussi, de potins à répandre devant un thé au Ritz, de jouer à la bouteille avec le livreur de pizza, de bain moussant avec mes copines, de verres de champagne partagés avec des designers transex. Quand elles boivent, les filles de It Girl sont trop top : elles dansent en déboutonnant leur chemiser Chanel, elles se déhanchent en caressant les seins nus d’une copine, elles tombent dans les bras d’un mec qui leur lèche l’oreille, elles rivalisent pour savoir qui va se faire le mec en premier, une met la main du gars contre sa taille, l’autre sur un sein, l’autre entre les jambes, l’autre dans la chatte, elles se collent, elles sentent le parfum du mec, elles le sentent durcir et elles en salivent, elles baisent en avalant les dernières gouttes d’un martini-lychee, avant le gatorade du lendemain, elles se font dévierger par un prof, elles se réveillent, vont en petites culottes à la fenêtre de l’hôtel de leur débauche et y devinent le doyen de leur pensionnat, en peignoir, qui se fait la femme du concierge. Brillant!

 

Alcool et jeunes pétasses en chaleur

 

Avant d’être avec Alexandre Le Grand, toutes mes envies étaient souvent réprimées (je veux dire, à part lui, aucun mec a accepté de me fouetter), mais avec l’alcool je pouvais tout dire (tu veux savoir quelle couleur est ma culotte?), tout faire (je peux voir à l’intérieur de ta culotte?) et tout oublier le lendemain (fuck, j’ai perdu ma carte de métro, mon rouge Lancôme, ma brosse du Dollorama). Ma boisson préférée était la Smirnoff Ice, que j’avalais trop rapidement, avant d’aller regarder mon visage pas encore trop bouffi dans le miroir d’une salle de bain crasseuse et de me demander si la copine avec qui je sortais accepterait de m’embrasser (j’ai une copine qui aimait autant les Smirnoff Ice que moi).

 

Question : Qui ne m’embrasserait pas si je me mettais à quatre pattes sur une table?

Réponse : Je connais des mecs maladroitement chiants, mais ma copine Sandra, c’est le top, elle embrassait le barman pendant qu’il fumait une cigarette dehors et dès qu’elle revenait s’asseoir devant moi, elle sortait la langue et je la frenchais alors, à quatre pattes sur la petite table, en faisant éclater un verre de Smirnoff Ice.

 

Et je connais des mecs qui saoulaient des pétasses de quatorze ans et ces pétasses devenaient trop chattes, obligeant les mecs à se déshabiller comme dans une scène à la American Pie, à montrer leur bite une fois toute dure, et les filles embrassaient chacun des mecs, un à la fois, les yeux à demi fermés.

 

Mais j’exagère. J’ai jamais eu besoin d’alcool pour montrer la couleur de mes culottes dans un lieu public. Ou pour montrer que je n’en mettais pas (je faisais ça avant Britney! avant Paris! juré!)

 

Alcool et pauvres grandes filles blasées

 

Sous le stress, si je bois, je deviens plus qu’émotive. À la fin de mon putain de baccalauréat en études littéraires de merde, c’était l’enfer, Noël approchait, j’étais en retard sur dix mille devoirs et je travaillais temps plein  dans un magasin d’artisans québécois. Résultat? À tous les repas ou Alexandre Le Grand et moi étions conviés, je terminais la soirée le ventre rempli d’un verre de rouge de trop et en pleurs pour des raisons dramatiques comme :

 

1.      personne à la table ne connaissait Denis Vanier

2.      personne n’aimait mon imitation d’Anne-Marie Losique

3.      personne n’aimait Anne-Marie Losique

4.      je n’avais pas les lèvres gonflées d’Anne-Marie Losique

5.      j’avais juste envie de baiser mais Alexandre Le Grand ne voulait pas parce que j’avais pleuré à propos de Denis Vanier.

 

L’alcool, ça me faisait aussi quémander des fessées à tout le monde et danser collée-collée-évanouie contre ma Misha à moi, pendant que les mecs, au lieu de nous regarder et de chanter en même temps que nous tous les succès de Britney Spears, bandaient devant un film porno.

 

(En groupe. De la porno à écouter en groupe. Quand tu as dix-huit ans et plus et que tu sais que ça se terminera pas en orgie. Je sais pas, mais moi, même saoule, je trouve ça limite, je veux dire, tu bandes, tu mouilles, mais tu commenceras pas à te crosser devant tes amis. J’ai pas compris l’envie soudaine. Ou je suis une bitch totale fermée. Whatever. Après avoir dansé et écouté trois fois le cd de Britney Spears, Misha et moi nous avons comparé nos seins et j’ai pleuré en vomissant dans la cuvette des toilettes. C’est ça le problème quand je ne calcule pas le nombre de verres de champagne par minute.)

 

J’aime tout le monde, la vie est belle et tout, mais avec de l’alcool j’aime encore plus tout le monde et tout le monde m’aime et la vie sera belle pour toujours tant que j’ai un verre de chardonnay, et que je m’en fais pas trop si je dévoile tous mes secrets et mes vies d’avant et mon besoin de sodomie aux deux semaines à des chéris et à des salopes, compagnons d’un verre ou de quinze.

5 Réponses to “Alcool, orgie et Anne-Marie Losique”

  1. Mademoiselle S Says:

    Sparklin’babe tu mérites de te faire sortir dans des boîtes aux toilettes propres.

    Le goût de la smirnoff ice + lèvres de chix à quatre pattes sur la table+ volutes de cigarettes… tu as des copines pétasses chanceuses.

  2. melodienelson Says:

    Chérie, tu te souviens pas ? Trop de smirnoff pour toi aussi? C’était toi ma pétasse chérie!

  3. Mademoiselle S Says:

    … et *pouf* mon habile subterfuge.

    Quand je raconte cette histoire, j’aime bien terminer sur l’autre pétasse dans les toilettes qui avait osé m’aborder et je lui ai répondu « Yo respect for my gay love pauv’salope » et là elle a levé ses quenottes en signe de soumission en gémissant un faible « Peace I love gay people ».

  4. melodienelson Says:

    OMG je savais pas que tu avais eu cette conversation, en tout cas je l’avais oubliée! Trop drôle!

  5. Mademoiselle S Says:

    Tu sais, j’ai plein d’histoires croustillantes que je pourrais ramener à ta mémoire Miss Jolie, mais j’aime mieux quand c’est toi qui les raconte ça me fait sentir comme un vrai personnage de littérature.

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