Je connais une fille qui a un costume du Petit Chaperon rouge

 

Musique : Britney Spears, Piece of me

Premier test de grossesse : négatif

Fromage : Le Baluchon

J’adore me déguiser. Alexandre Le Grand ne tripe pas french maid ou school girl. Il me veut toute nue, tout le temps, ou sinon, avec juste des petites culottes American Apparel bleu poudre. Mais je peux pas m’empêcher, je remplis la garde-robe de corsets, de costume de Blanche-Neige et de Minnie Mouse, de mini jupe de putes, de jupes écossaises à repasser, de souliers achetés sur la rue St-Hubert (merci Nicho pour la boutique, c’est the best of the best et la proprio arabe est super sweety), des souliers à talons de six pouces, sept pouces, de bottes qui couvrent jusqu’à la cuisse, de perruques rousse à la Ginger Spice et mauve déjanté, de colliers de chienne, de baby-dolls de toutes les couleurs, de tous les tissus, dentelle cheap ou soie, j’oublie pas non plus de bien lisser mes cheveux et de mettre des bandes blanchissantes sur mes dents, pour être toujours baisable, partout, en Miss Bronx 2002, en Marilyn Monroe ou en moi.

Si je demandais à Alexandre Le Grand de se déguiser, il le ferait, il veut que je le trouve sexy et tout, avec lunettes ou sans lunettes, avec casquette nazie ou non. Mais je ne pense pas triper uniforme non plus. Pompier ? Oh yeah, peut-être. Policier ? Juste les menottes. Avec clé. Très serrées, les menottes. J’aime quand ça laisse des marques. En patron veston-cravate-cravache ? Il a des chemises trop disco pour ça. J’aime bien quand il fait son gros sale à la Tony Soprano. Il met son wife beater blanc et à chaque fois, il se dit qu’il est trop cool pour renverser du vin rouge dessus, ou s’essuyer les mains graisseuses dessus. J’aime aussi quand il est en peignoir. Je ne sais pas pourquoi. Je trouve que ça fait tellement monsieur, moitié distingué, moitié Hugh Hefner. Et aussi, un peignoir, ça se retire vite, vite.

Il m’a jamais demandé de me déguiser. Mais sans qu’il ne dise quoi que ce soit, je me suis quand même sentie obliger de jeter le trois quart de ma garde-robe, quand je suis allée vivre avec lui. D’étudiante qui s’habillait avec des trucs bizarres et vaporeux de chez Urban Outfitters(j’essayais de copier ma cousine, qui réussissait toujours à se vêtir délicieusement moitié vintage, moitié bazar d’église, et moitié lingerie hot hot hot, et de copier les starlettes des revues à potins qui avaient toutes à l’époque des hoody avec une licorne ou une tête de mort), des t-shirts à slogans ou des t-shirts de personnages de bandes dessinées, d’étudiante qui se tenait avec d’autres étudiants, d’étudiante qui portait pas de soutif, je suis arrivée dans le monde d’Alexandre, un monde ou les barmaids embrassent les mecs sur les joues et le bord des lèvres, mais elles n’embrassent jamais les filles qui accompagnent les mecs, un monde ou toutes les filles s’habillent en noir sexy et ou toutes les filles ont les cheveux très très longs et très très doux, des cheveux qui traînent sur l’oreiller longtemps après leur départ, trois-quatre matins après, ils sont encore là, sur l’oreiller ou dans un coin de la salle de bain.

Un monde ou j’arrivais, un suçon en cœur dans la bouche, une jupe en brocard de petite fille sage, envieuse de la moitié des filles que je rencontrais, les mecs qu’il me faisait rencontré je les adorais tout de suite, c’est facile adorer les mecs, mais les filles, je les trouvais trop femmes, trop il n’y a pas si longtemps frenchant Alexandre et je n’aimais pas ça. J’ai commencé à acheter les robes que je n’osais pas acheter avant, des robes de joueuse sexy, j’adore le jeu, des robes pour me déguiser en prédatrice moi aussi, avec ou sans rouge sur les lèvres, des robes qui m’allaient mieux à moi qu’à elles, je me disais, j’ai quand même l’œil, je sais choisir, et j’ai adopté ces robes, et ces filles, aussi, un peu plus, je ne les détestais plus, j’étais presque comme elles.

Mais je suis restée moi, déguisée ou non, dès que nous revenions d’un bar, ma robe je la salissais contre le mur d’un édifice à logements, Alexandre Le Grand la relevait et me disait que j’étais la plus excitante. Et mes suçons me suivent toujours dans les bars, au fond d’une grosse sacoche, parce qu’un suçon c’est genre 30 calories et un daiquiri aux fraises, 500. Faut savoir alterner. Et aussi, parce qu’une fille avec un suçon n’a pas à parler, elle n’a qu’à sucer et à écouter tout ce que les autres disent autour d’elle, et ça peut être étourdissant et drôle, comme la fois ou un mec avec l’égo cinquante mille fois plus gros que sa bite racontait que c’était lui, qui avait eu l’idée des films de Matrix, mais que ses idées avaient été volées ou whatever, et écouter aussi les obsédés qui se cherchent une fille à noter, de un à dix, c’est chiant mais j’adore.

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