Musique : Lady Gaga, Beautiful, Dirty, Rich
Boucles d’oreilles : Sandrine Devost, Mademoiselle
Lecture : Cecily Von Ziegesar, It Girl
Il a plein de premières fois cutes, et pas juste dans les films ou dans les livres. Moi, à chaque fois qu’une fille me raconte qu’elle n’a pas eu mal du tout, qu’elle a quasi aimé ça, que son mec, même si inexpérimenté, était doux et expert dans l’art d’enfiler le condom en deux secondes sans débander, je trouve ça franchement douteux, et envieux. Je préfère les histoires sanglantes, le mec chiant qui voulait dès la première fois deux filles en même temps, le mec qui a eu mal au prépuce pendant deux jours ou la fille qui s’est faite éclater l’hymen sur la selle d’un cheval, à douze ans.
Ma première fois était à chier, j’ai demandé au mec de cesser de me pénétrer après moins d’une minute, je suis prête à parier (1000 dollars et plus). Et c’était moi qui voulait tellement plus que lui. Je sortais avec lui que pour en finir, que pour enfin sentir c’était quoi, faire l’amour. J’avais écrit dans mon journal intime, à neuf ans, que j’avais hâte de savoir c’était quoi. Trois mois après qu’il m’ait baiser, je cassais, au téléphone, comme une chienne, alors qu’il venait tout juste de fumer un joint, entouré de ses amis, dans un parc à Pointe-aux-Trembles. J’avais quand même passé de bons moments avec lui, genre regarder la taille de seins de sa sœur, affichée dans les soutifs qu’elle laissait traîner partout dans le sous-sol familial, genre me faire voir toute nue par son frère jumeau, qui a vargeait dans la porte de la chambre, jusqu’à ce que la commode, placéejudicieusement devant la porte, décolle contre le mur (c’est souvent arrivée, ça, avec d’autres mecs, me faire voir par leur frère, pendant que je suçais, encore habillée, ou pendant que j’étais à quatre pattes, le visage étouffé dans un oreiller, pas ma faute, j’ai jamais cherché cette attention, vraiment). Et comme autre bon moment partagé avec lui, la première fois de Misha.
J’étais frustrée contre mes parents. Je les avais pas suivi au chalet, dans les Laurentides. J’avais rempli un sac du dernier cd d’Alanis Morissette, d’une paire de jeans, de deux culottes, et d’un pyjama. Nous nous étions retrouvés quatre adolescents, chez Janvier, le copain de Misha. Ils avaient bu de la Labatt, sauf moi, because l’odeur de la bière me faisait vomir. Après avoir écouté Nightmare on Elm Street, je m’étais éclipsée avec mon mec dans une autre pièce et je le suçais quand Misha avait fait éruption, j’étais super gênée, je portais une culotte vraiment laide, et elle avait demandé à me parler, l’urgence et l’alcool dans la voix.
Elle m’avait dit qu’elle ne savait pas, qu’elle n’était pas sûre, mais qu’elle croyait que Janvier venait de la baiser, dans les douches. Elle n’était pas sûre parce qu’elle n’avait pas eu mal, et qu’elle était si saoule qu’il aurait pu juste la frôler avec son doigt, peut-être, et elle se sentait super mal, de pas savoir si elle vierge ou plus vierge, elle voulait pas demander à Janvier. Je l’ai trouvé super cute à ce moment-là, et peut-être que si j’avais été soûle à ce moment-là moi aussi, j’aurais bien voulu lui rentrer mon poing dans la chatte, juste pour s’amuser et pour voir si j’aurais des bouts d’hymen sous les ongles.
Finalement, après trois mois, je cassais avec mon mec, après quatre mois, elle cassait avec le sien et elle apprenait, deux ans après, que Janvier était putain de gai.
octobre 24, 2008 à 1:42 |
Putain de gai. J’aimerais bien avoir ton sens du punch. Le punch, c’est absent, chez moi.