Une victoire partielle qui permet d’espérer plus

Ce matin, juste avant midi, le jugement du procès Canada VS Bedford a été annoncé. Les maisons closes, ainsi que la possibilité de vivre de la prostitution, sont maintenant légales en Ontario, grâce à la persévérance et au courage de Madame Bedford. J’ai célébré en buvant un verre de champagne en compagnie de ma copine May, qui avait des ongles superbes, zébrés, comme un des jouets préférés de Mini Fée.

Voici le communiqué de presse de Stella, un organisme qui soutient les droits des travailleuses du sexe:                                                                                         

Jugement de la cour d’appel de l’Ontario :

Victoire partielle : le jugement laisse tomber les travailleuses et travailleurs du sexe de la rue

C’est avec un mélange de  joie et de déception que nous recevons la décision émise par les 5 juges de la cour d’appel de l’Ontario qui reconnait l’inconstitutionnalité de l’article sur les maisons de débauche, ainsi que celui sur le proxénétisme, sauf dans les cas d’exploitation. C’est une victoire en soi que de pouvoir travailler légalement de l’intérieur, seule ou en groupe et de pouvoir s’entourer de personnes qui augmentent notre sécurité; réceptionniste, chauffeur, gérant/gérante, patron/patronne, etc.

Là où le bât blesse; 3 juges sur 5 s’entendent pour maintenir au Code criminel l’interdiction de communiquer en public dans le but de se livrer à la prostitution, ce qui ne fait pas de sens pour nous, puisque les personnes qui travaillent sur la rue sont justement celles qui subissent le plus la répression et les abus de leurs droits humains qui en découlent. À cet effet, dans leur opinion dissidente, 2 juges reconnaissent l’inconstitutionnalité de cet article stipulant que ce n’est pas le fait de travailler sur la rue qui est dangereux, mais bien l’article sur la communication qui engendre et contribue à exposer les travailleuses et travailleurs du sexe à des actes de violence. D’ailleurs,  2 rapports commandés par le Département de Justice (1989, 1994) pour évaluer l’impact de l’article sur la communication ont conclu que la criminalisation des travailleuses et travailleurs du sexe de la rue et de leurs clients contribue à la violence contre les travailleuses et travailleurs du sexe.

Mr. Harper maintient le fait que les lois canadiennes ne sont pas responsables de la violence faite aux travailleuses et travailleurs du sexe et qu’il n’a pas la responsabilité de protéger ces personnes. Il ne nous considère donc point comme des citoyens et citoyennes à part entière.

D’après Émilie Laliberté, directrice de Stella : « Nous croyons qu’il est gravement temps que toutes les lois sur le travail du sexe, tant à l’intérieur que sur la rue, soient invalidées en Cour Suprême. Celles-ci briment nos droits fondamentaux : le droit à la vie, la sécurité et la liberté. La décriminalisation du travail du sexe sauve des vies. »

Nous,  les travailleuses et travailleurs du sexe québécois, nous rallions aux travailleuses et travailleurs du sexe du reste du Canada en espérant que le Canada décriminalise le travail du sexe, nous permettant de travailler en santé, en sécurité et avec dignité.

Stella honore et remercie les trois travailleuses du sexe de Toronto pour leur courage et leur détermination dans la défense des droits des travailleuses et travailleurs du sexe.

Pour plus d’informations sur pourquoi le travail du sexe doit être décriminalisé au Canada, lire le rapport :  « Out of the Shadows »: http://www.firstadvocates.org/out-shadows-why-canada-must-decriminalize-adult-consensual-sex-work

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