Espresso et lubrifiant

Je sèche pas mes cheveux et je rejoins Marissa au Café Méliès. Elle m’attend, à la terrasse, et dès qu’elle me voit, elle se lève et me dit : « Je dois aller aux toilettes, je pense que j’ai commencé à être menstruée, je veux pas tacher la chaise. »

Je prends un espresso, je regarde les passants, un mec avec des bottines à talons hauts passe devant moi, et Marissa revient, en tirant vers le bas sa mini robe noire. Elle m’embrasse, « Fausse alerte, c’était de la mouille qui me coulait sur les cuisses, pas du sang. », et elle demande à une serveuse deux plats d’œufs norvégiens. Elle dit : « Je suis allée en République Dominicaine avec un client, je t’avais pas dit, c’était à la dernière minute, c’est pour ça que je ne suis pas allée à ton lancement. Ça me fait quand même drôle de savoir que tu m’as appelée comme toi, quand tu faisais la pute. J’aurais bien voulu me taper des clients avec toi. »  Je caresse sa cuisse avec le talon de mon soulier : « Ouais et on aurait fait des concours de qui-a-le-plus-beau-clito-gagne-vingt-dollars-en-bonis. »

Nous regardons les couples dans la rue : « Arnaud a une nouvelle copine. Je le revoyais depuis qu’il avait rompu avec moi, je passais des weekends avec lui, il recommençait même à prendre ma main dans la rue, il me disait qu’il me pardonnait de lui avoir caché que j’étais pute pendant d’aussi longs mois, mais du jour au lendemain, il a bloqué mon numéro de téléphone, et je l’ai croisé, deux jours après mon retour de République Dominicaine, avec une fille à la teinture rousse crissement mal faite. J’ai pas pu m’empêcher d’aller les voir, et de prévenir la fille de jamais utiliser l’éponge dans la douche d’Arnaud, parce qu’il s’en sert juste pour son cul et ses pieds. »

Je lui dis que j’ai déjà des ampoules aux pieds, ça craint pour l’été qui s’en vient, et je lui demande comment c’était, son voyage. Elle dit : « Je serais restée un mois de plus, c’était avec un client trop gentil, qui se crossait plus souvent qu’il ne me baisait. Et quand il se crossait, il utilisait toujours plein de lubrifiant, ou de la vaseline, mais une fois, il s’est trompé, et il a pris mon savon désinfectant antibactérien whatever pour les mains et sa bite a chauffé toute une journée, le pauvre. Je suis partie faire de la plongée sous-marine pendant qu’il pleurait dans la chambre. »

Je trempe un morceau de croissant dans la sauce hollandaise : « Tu es une peste Marissa. » Elle me donne un coup sous la table, je lui lance mon morceau de croissant, direct sur ses petits seins caché sous sa mini robe noire : « Tu sais que je voudrais faire maintenant? Aller dans un hotel tout près avec toi, piquer des sachets de thé à la réception et faire semblant qu’on est deux princesses enfermées dans un château. » Elle fouille dans sa sacoche : « J’ai le cash. Mais toi, tu es mieux d’avoir une chatte toute rasée. »

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Une Réponse to “Espresso et lubrifiant”

  1. modotcom Says:

    Marissa fois deux : quel délice!

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