C’est l’anniversaire de ma mère. Les enfants viennent de manger de la sole. Ma fille m’avait demandé de la mayonnaise mais elle n’y a pas touchée. Je me la garde pour un hamburger plus tard.
Mon fils est fâché. Il n’a pas réussi à dessiner une fusée. Il s’inquiète que ma mère ne comprenne pas que ce soit une fusée. Il a ajouté de la couleur. Il n’est pas plus satisfait. La couleur camoufle les escaliers qu’il avait tracés. Ma fille est fière de son dessin : elle a dessiné ma mère, « sans les rides parce que ça prendrait trop de place dans son visage. » Elle est fière des cheveux. Elle les a d’abord dessinés bruns, puis elle y a ajouté du rouge. Ça donne une teinte qu’elle est certaine d’être celle de ma mère.
Ma mère m’a offert plein de vies de secours. Elle ne m’a pas comprise pendant longtemps, et moi, moi je ne réussirai jamais à la comprendre comme je réussis parfois à savoir les gens comme ils sont, quand ils s’offrent à moi et que je m’offre à eux, ma mère je ne saurai jamais ce qu’elle me cache mais elle m’a toujours dit beaucoup. Elle a encore sa plaque d’employée du mois au McDonald à la maison. Elle court toujours comme je ne saurai jamais courir même si elle m’y a encouragée.
Je l’aime et je ne lunche pas avec elle, comme nous faisons habituellement, avant de nous enfermer dans des cabines d’essayage. Pour nos anniversaires presque à même date, elle m’offre souvent une robe, pour que je sois comme je veux, l’an dernier c’était une robe bourgogne avec des fleurs. Je ne l’ai pas encore portée. J’ai grossi – ce n’est pas grave, gosh, mais je n’ai pas porté la robe, c’est tout. Elle ne me faisait plus un mois après l’avoir achetée. Et cette année je porterais n’importe quoi pour être avec elle, cachée ou non dans une cabine d’essayage, cachée ou non par nos secrets communs, je la connais ma mère et elle me connait aussi.
Je porte ses pantoufles aujourd’hui.
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