En tentant de trouver une boutique qui vend des chaussettes Trumpettes, sur la rue Sherbrooke Ouest, je croise un mec pas rasé. Il me demande l’heure, puis il me dit qu’il vient tout juste de se réveiller : « J’ai trop bu hier. Tu veux aller prendre un verre avec moi? Tu habites près d’ici? » Il me serre la main, j’ai envie de lui dire que je ne parle ni français, ni anglais, mais il me fait penser à tous les mecs que je rencontrais, quand j’étais adolescente, wannabe gothique, et super naïve.
Trop gentille, à seize ans, les seins encore aussi petits que des piqûres de moustiques, je donnais le numéro de téléphone de mes parents à n’importe quel mec qui me disait que j’étais belle. Je me retrouvais ensuite en train de baiser dans une chambre, dans Montréal-Nord, pendant que dix amis de mon nouvel amant écoutaient un film porno dans la pièce à côté, ou je me retrouvais sur une table à pique-nique, des échardes plein le cul, derrière le centre commercial Place Versailles.
Je placote un peu avec le mec hangover, il me parle de sa maman et du montant de son loyer, puis je m’invente un faux nom, et un faux prétexte pour rentrer dans une boutique de savons bio. Après dix minutes à discuter avec une vendeuse des effets bénéfiques de la lavande et de la coriandre, je sors. Je me retrouve toute seule, sur le trottoir, et je n’ai plus envie de trouver des chaussettes Trumpettes, je n’ai plus envie de me comparer à celle que j’étais à seize ans. Je veux un skinny vanilla latte, me faire dire par mon papa et ma copine Pamela que mes robes sont trop courtes, et avaler un rhum et coca zéro, sans prier pour que la fin du monde soit rapide, sans savoir si demain j’aurai envie de me peser ou d’essayer une nouvelle teinte d’ombre à paupières ou de m’acheter des pasties en plumes de paon ou de m’inscrire pour faire du bénévolat à la SPCA.
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juillet 4, 2010 à 5:29 |
et c’est la que je dit c’étais toi la fille à place versailles ahaha des blagues mais par contre avec la température qu’il annonce je vais bien prendre un vanilla latte 🙂
juillet 4, 2010 à 9:42 |
Les pasties sont une valeur sûre.
juillet 5, 2010 à 2:14 |
Ricardo: Haha, c’était le soir, et j’étais vraiment certaine que personne avait vu. Umm. J’étais mal coiffée en plus, je pense. Mais je portais un camisole rouge, oh c’était ma préférée, celle que je ne peux plus mettre depuis que j’ai des plus grosses boules.
Dave: Oh yeah!
juillet 6, 2010 à 7:12 |
Tu racontes de très bellles histoires Mélodie.
Dommage que Serge G. ne puisse pas te lire. Il en serait très ému je crois.
juillet 6, 2010 à 1:05 |
Oh Natural Groove, ça me touche beaucoup ce que tu m’as écrit. Merci. J’aime trop Serge.
juillet 6, 2010 à 7:15 |
toujours moyen de la mettre car cela pourrais donner un resultat surprenant !!! y pourrait parraitre en plus gros que d’habitude….
juillet 8, 2010 à 2:15 |
Nan, les coutures avant m’arrivaient sous les seins et là elles sont direct sur les mamelons, c’est pas joli joli. Pas grave, je te rassure, j’ai d’autres camisoles. Bisous!