Ma fille m’a parlé de la marée basse, au Nouveau-Brunswick, des chemins que le sable lui permettait de créer, sur l’eau, avant de s’asseoir et de construire château de sable et bols de toilettes en sable (si je ne suis pas classe, ma fille ne l’est pas plus.)
Mon fils se souvient le goût d’un milkshake qu’il avait pris au cinéma, et je ne me souviens pas de leur avoir jamais proposé de milkshake au cinéma, mais je me souviens les salles presque désertes du cinéma de Saint-Léonard, où nous allions, avant de faire des courses avec des charriots d’épicerie (et d’aller chercher des capsules de canneberges et autres produits miraculeux chez Tau.)
Moi je me souviens, récemment, d’un moment hors du temps, un temps calculé surtout en fonction des mille pipis que je fais quand je bois de l’eau gazeuses aux fraises des bois et de la vodka. J’étais dans une usine transformée en ateliers d’artistes et autres bureaux. Il y a des corridors labyrinthes et au milieu de l’un, une ouverture vers ailleurs. C’était comme un faux décor, qui ne pouvait être vrai que pour moi. C’est là, dans une imitation de décor en carton-pâte, que je versais distraitement dans des verres en plastique du Dollorama, comme un élixir.
Vous avez un moment, une image, quelque chose, n’importe quoi, un souvenir, l’odeur d’une doudou lavée par votre mère, et vous vous voulez me donnez cet instant? Je le prendrais et le fictionnaliserait, pour en faire une nouvelle, que je publierais ici, pour que nous pensions tous à ce que ça signifie, un moment hors de la crise.
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